X
Accueil  /  Actualités  /  Réchauffement climatique : accès réduit au sport nature au parc des Landes de Gascogne

Réchauffement climatique : accès réduit au sport nature au parc des Landes de Gascogne

Dossier_p16_Ecotourisme_89_Nicolas_GORNAS_PNRLG.jpg

Les pratiques loisir (rando pédestre, vélo et VTT, canoë) s’adaptent dans la douleur au contexte, explique Frédéric Gilbert, responsable du parc naturel régional des Landes de Gascogne, entre Landes et Gironde.

Été 2022 : « L’été dernier, les arrêtés préfectoraux "Vigilance incendie – niveau Orange" (interdiction d’accéder au massif forestier l’après-midi) ont été en vigueur 44 jours en Gironde et 51 jours dans les Landes. S’y sont ajoutés 18 jours "Rouge" (interdiction d’accès permanente) en Gironde, et 22 dans les Landes. Deux grands incendies, celui autour de la Dune du Pilat sur le bassin d’Arcachon, et celui de Landiras 1 et 2, en Sud-Gironde, ont dévasté 35 000 hectares et touché 7 communes, dont 6 membres du Parc naturel, soit un peu plus de 4 % de sa superficie totale. Un couple de pratiquants itinérants en canoë a même été surpris par le feu et dû être évacué en urgence à la mi-août. »

Inconstance des conditions. « Les conditions de pratique des activités de pleine nature sont inconstantes. Ceux qui les encadrent doivent y être vigilants, notamment aux changements météorologiques soudains. Si cette année l’étiage de la Leyre, la rivière qui traverse le Parc, est très bas en raison du manque d’eau, à l’inverse nous avions enregistré en 2020 une crue centennale empêchant la pratique du canoë. Il peut aussi y avoir de brusques coups de vent, de très forts orages : des phénomènes de plus en plus préoccupants car récurrents. »

Multiplication des alertes. « L’usage de la nature est considérablement réduit par la multiplication des alertes : alertes Orages par Météo France, alertes Canicule ou Incendie sur plusieurs niveaux de vigilance, arrêtés préfectoraux réglementant la circulation en forêt (en voiture, à vélo, à pied ou en canoë). Ce contexte est celui du PNR des Landes de Gascogne mais aussi celui de son voisin du Médoc et, dans une moindre mesure, du Périgord-Limousin. Le risque incendie concerne désormais tous les territoires à dominante forestière : comme les avalanches en montagne. »

Maquis règlementaire. « Les arrêtés posent parfois des problèmes d’interprétation quant aux pratiques autorisées ou interdites, ou soulèvent des incohérences : l’an passé les activités nautiques étaient autorisées sur un lac, mais pas la balade à pied sur le chemin longeant celui-ci ! C’est pourquoi nous avons mené cet hiver un important travail de clarification avec tous les acteurs concernés. »

Plan B. « Il est désormais indispensable de prévoir des plans B : raccourcir la sortie, adapter le circuit, ou la reporter. Si la pratique du canoë se révèle impossible en rivière par exemple, elle pourra se déplacer vers le bassin d’Arcachon. En prévention des interdictions de pratique après 14 heures, nous recommandons aussi les activités matinales. »

Impact touristique. « Le Parc attire les adeptes de la nature et du slow tourisme, avec une période de location plus ample, sur 14 semaines et non 7-8 comme sur la côte. Mais les touristes qui se sont retrouvés rivés à leur gîte l’été dernier, sans pouvoir aller se balader à vélo ou sortir leur canoë, reviendront-ils cette année ? »

Paysage modifié. « L’un des parcours à succès proposé par le Parc est un tour de Gironde à vélo sur 350 km. Le parcours n’a pas été modifié, mais sur 25 km les randonneurs ne verront plus la forêt : elle a brûlé. Il faut informer le public, le rassurer. Beaucoup d’arbres ont été coupés, mais il en reste encore sur pied, qui ont noirci mais pas brûlé à cœur, tant le feu a progressé vite. Les petits pins, eux, ont été broyés sur place, ce qui laisse un sable ou une terre marron-noir. On voit l’horizon, comme sur la lande d’autrefois. » Ph.B.

 

L’Ufolep partenaire des parcs de Nouvelle-Aquitaine

 Parallèlement à la prise en compte du changement climatique et de ses conséquences, la région et les cinq parcs naturels de Nouvelle-Aquitaine ont travaillé avec les fédérations du sport nature, dont l’Ufolep, sur une convention par laquelle elles « s’engagent à coopérer pour favoriser la prise en compte de la transition écologique dans les pratiques sportives ». Par exemple, s’assurer de la « compatibilité » des nouvelles pratiques avec les « enjeux environnementaux locaux » ou veiller au « développement maîtrisé des équipements ».  Ces conventions seront signées le 22 septembre à Eymoutiers (Haute-Vienne), porte du parc de Millevaches, en marge d’un grand trail.


enveloppe Partager sur : partager sur Twitter partager sur Viadeo partager sur Facebook partager sur LinkedIn partager sur Scoopeo partager sur Digg partager sur Google partager sur Yahoo!

Afficher toute la rubrique