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Les installations sportives ont encaissé le choc énergétique

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Si l’heure est à la sobriété parmi les collectivités locales, les fermetures d’installations sportives et l’impact pour les clubs sont restés limités.

 

En septembre dernier, l’annonce par le gestionnaire Vert Marine de la fermeture d’une trentaine de piscines publiques avait suscité une grande émotion, tout particulièrement parmi les associations proposant des activités aquatiques. Le renchérissement de l’énergie entraîné par la guerre en Ukraine avait également nourri une inquiétude tout aussi grande parmi les usagers des patinoires. L’immédiate montée au créneau des municipalités avait toutefois permis de revenir sur ces fermetures, parfois au prix d’arrangements financiers.

 

À l’écoute du plan sobriété

Les collectivités locales n’en ont pas moins été réceptives au Plan de sobriété énergétique publié par le ministère des Sports en octobre, qui rejoignait en de nombreux points les propositions faites un mois plus tôt par l’Association nationale des élus du sport1. « Globalement, les collectivités ont suivi ces préconisations : 8 sur 10 ont baissé d’au moins 2° la température des gymnases » se félicite la présidente de la commission sport durable de l’Andes, Anne-Marie Heugas. La demande de baisser de 1° de la température de l’eau des piscines (pour une économie énergétique de 7 %) semble également avoir été entendue.

Au surcoût de l’énergie s’ajoute par ailleurs pour les piscines la problématique des ressources hydriques, antérieure à un hiver historiquement sec. C’est pourquoi l’Andes souhaite une révision de l’obligation sanitaire de vidanger les bassins, même après que celle-ci a été réduite de deux à une fois par an : « Pour prendre l’exemple de Brest, la ville du président de l’Andes Patrick Appéré, après avoir vidangé fin août les trois piscines municipales il a été impossible de les remplir car le Finistère était placé en "zone rouge". Cette norme représente un gaspillage énorme et un coût énergétique supplémentaire pour chauffer ce volume d’eau, alors qu’elle n’a guère de sens quand l’eau est saine et vérifiée quotidiennement. »

Une autre préconisation emblématique concernait l’éclairage des avant et après-matchs de football et de rugby professionnels. « 99 % des clubs l’ont fait. De même, 80 % de ceux qui chauffent leur pelouse y ont eu moins recours, ainsi que 42 % de ceux utilisant la luminothérapie.Même si nous sommes encore loin du compte, il y a certaine prise de conscience », estime Anne-Marie Heugas, qui insiste aussi sur une mesure concernant cette fois toutes les collectivités : le « relampage », ou remplacement du système d'éclairage par un dispositif plus économe utilisant la technologie LED, « avec à la clé un gain d’au moins 17 %. »

 

Passoires énergétiques

Cette année la plupart des collectivités n’ont donc pas fermé leurs piscines. « Pour l’établissement public Est Ensemble, qui regroupe 9 communes de Seine-Saint-Denis et dont je suis la vice-présidente en charge des sports, c’était un choix politique », insiste Anne-Marie Heugas. Mais l’élue Europe Écologie Les Verts de Montreuil ajoute que, « au regard d’un budget qui pourrait être multiplié par trois entre 2021 et 2023, nous envisageons de ne pas maintenir ouvertes nos 11 piscines lors des prochaines vacances de fin d’année. »

Parallèlement, Anne-Marie Heugas demande au nom de l’Andes que le Fonds vert de 2 milliards d’euros mis en place par le gouvernement pour accélérer la transition énergétique soit en partie fléché sur les équipements sportifs : « Souvent oubliés dans les arbitrages, leur vétusté les rend pourtant très énergivores. Or cela n’aurait pas de sens de réduire la température des gymnases si par ailleurs ils demeurent des passoires thermiques. Ce ne serait que du greenwashing. » Philippe Brenot

 

(1) La contribution « Agir face au choc énergétique » détaille 12 propositions à mettre en place dans les deux ans et 8 autres plus structurelles. Pour sa part, le plan gouvernemental en liste 40, dont 10 « principales » portant sur le chauffage, l’éclairage, la rénovation énergétique et les transports et mobilités douces.

 

Compiègne, exemple type

Les installations sportives figurent en bonne place parmi les mesures du plan de sobriété énergétique de la ville de Compiègne, sous-préfecture de l’Oise forte de 40 000 habitants (70 000 pour l’agglomération). Côté piscine, si la température des grands bassins est inchangée à 27°, celle des petits a été réduite de 29° à 28° et l’eau des douches baissée de 36,5° à 32°. S’y ajoute la fermeture le dimanche après-midi jusqu’en juin. De même, la patinoire sera fermée de mai à octobre et le nombre de « surfaçage » réduit de 4 à 3 par jour, parallèlement au passage au LED pour l’éclairage. Enfin, les gymnases ne seront désormais plus chauffés qu’à 14°, avec une pointe à 16° pour les activités pieds nus. L’Oise Hebdo annonçait par ailleurs en début d’année la rénovation thermique prochaine du gymnase Pompidou, antre du club de basket local et de plusieurs groupes scolaires, pour un coût de 1,8 million d’euros.


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