Comment les associations voient la rentrée : gymnastique et trampoline

Nous avons demandé aux associations Ufolep de plusieurs disciplines comment elles ont entretenu le lien avec leurs adhérents pendant le confinement et comment elles envisagent la rentrée. Trois témoignages de clubs de gymnastique et trampoline.

 

« Se séparer d’une salariée »

« Le confinement, après la fermeture d’un jour sur l’autre de notre gymnase municipal, fut une période angoissante car nous avons deux salariées au sein de notre club de gymnastique et trampoline, et nous avons dû recourir au chômage partiel. Ensuite, nous n’avons pas pu reprendre en fin de saison.

Nos licenciés sont fidèles mais nous craignons que l'épidémie reprenne et que nos activités soient de nouveau interrompues. Nous nous interrogeons aussi sur nos capacités d'accueil et l'utilisation des agrès au regard de toutes les mesures d’hygiènes exigées.

Nos pratiques vont forcément évoluer. Le praticable sera bâché afin d’en faciliter le nettoyage et nous allons établir une rotation des entrées et sorties afin que nos adhérents se croisent le moins possible. Il faut aussi aménager les vestiaires, mettre à disposition de gel hydroalcoolique, et instaurer des effectifs réduit pour respecter la distanciation, avec nettoyage du matériel entre les séances.
En conséquence, nous allons devoir nous séparer d'une de nos salariées. Nous débuterons en septembre avec moins d'adhérents, dans l’idée de privilégier la qualité et avec l’espoir de pouvoir reprendre la compétition. Restons positifs, à défaut d’être confiants ! »

Corinne Guy et Nicolas Fontes, dirigeants de l'Hautpouloise, club de gym et trampoline de Mazamet (Tarn), 340 licenciés.

 

« Des créneaux élargis »

« Nous avons beaucoup communiqué auprès de nos adhérents via les réseaux sociaux à travers des défis, des programmes de maintien, des photos, et nous avons créé un site internet avec un système de réinscription. Jusqu’alors, celles-ci s’effectuaient en format papier.

Malgré cela, la crainte d’un nouvel arrêt forcé de nos activités a dissuadé pour l’instant nombre d’adhérents de renouveler leur adhésion et les demandes de remboursement ont plu. Certains se sont vexés qu’il n’y ait pas de compensation financière, mais seulement des activités gratuites à la rentrée. La non-réouverture du gymnase en fin de saison n’a pas facilité les choses. Et si le protocole sanitaire (nombre d’enfants restreint par groupe, désinfection, etc.) ne s’allège pas, cela aura un effet dissuasif auprès de certains, tout en alourdissant nos charges financières. Nous sommes également peu d’entraîneurs, et nous disposons d’un nombre de créneaux limité : s’il faut dédoubler ou détripler les groupes, nous ne pourrons accueillir tout le monde. Et si les effectifs baissent, il faudra licencier, et ce pourrait bien être la fin de notre association…

Nos espoirs ? Que puissent aboutir nos demandes auprès de la municipalité pour consacrer uniquement à la gymnastique artistique la salle que nous partageons avec les scolaires (école, collège, lycée), qui sont prioritaires. Cela nous permettrait d’élargir nos créneaux et faciliterait la désinfection. Nous envisageons aussi d’acheter une bâche de praticable.

Le temps libéré par le confinement n’a toutefois pas été inutile : il nous a permis de mettre en place des sections différenciées, loisir et compétition, et d’harmoniser les apprentissages dispensés par tous nos intervenants, afin que chaque enfant reçoive le même, quel que soit son groupe. »

Céline Barruol, présidente du Gym La Ciotat (Var), 200 licenciés.

 

« Revoir notre fonctionnement »

« Pendant le confinement, chaque matin nos 450 adhérents ont reçu un mail avec des nouvelles, les anniversaires du jour, une fiche de préparation physique pour tous les niveaux de pratique et des challenges hebdomadaires dont les photos et vidéos ont inondé le compte Instagram du club ! Des visioconférences utilisant l’appli Zoom ont été proposées, surtout pour les plus jeunes, très demandeurs.

En insistant auprès de la mairie, nous avons pu reprendre nos activités le 18 juin par groupes de 9, avec échauffement à l’extérieur, et nous avons eu l’agréable surprise de voir revenir 93 % de nos adhérents grâce à un système d’inscription en ligne. Et les mesures sanitaires sont un tout petit désagrément à côté du bonheur de revoir les gymnastes et leur sourire. Et notre gala annuel, prévu le 27 juin, ayant été annulé, nous avons partagé des souvenirs des précédents.

La grande crainte est un retour du virus et un re-confinement. Le club a placé ses deux salariés en chômage partiel et perdu les recettes de la compétition régionale (sans récupérer les arrhes versées pour la location d’un plateau), celles des stages des vacances scolaires et des interventions auprès de prestataires extérieurs (écoles, centré aéré) qui, en temps normal contribuent à notre bonne santé financière. Nos adhérents sont notre espoir : ils sont déjà très nombreux à avoir validé leur réinscription pour la saison prochaine, sans demander de remboursement pour les cours perdus...

Le confinement nous au moins permis de revoir nos fonctionnements et de limiter le recours au papier (inscriptions, annonce de stages). Site web, comptabilité, gestion des adhérents, tout se fait en numérique et nous avons démultiplié notre communication auprès des adhérents via les réseaux sociaux. »

Élisabeth Tonizzo, présidente de la Gymnastique Sportive Tretsoise à Trets (Bouches-du-Rhône), 450 adhérents.