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À Plouzané, près de Brest, l’amicale tient bon la barre

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L’évolution des pratiques n’a pas entamé la pérennité de l’amicale laïque de Plouzané, forte d’un millier d’adhérents, dont la moitié à l’Ufolep, explique son emblématique président.

 

Pascal Yvenat, l’Amicale laïque de Plouzané a été créée en 1965 : dans quel contexte ?

Plouzané était alors une petite commune proche de Brest où des gens qui travaillaient à l’arsenal, notamment à Thomson, devenu Thalès, commençaient à faire construire1. Il y avait une seule école publique, contre quatre aujourd’hui. Les parents d’élèves ont voulu se regrouper pour proposer des activités. Pour l’anecdote, tout a débuté par l’organisation d’un motocross pour financer les repas de la cantine. Puis sont venues les sections pétanque, rotin, poterie… Le premier président de l’amicale fut aussi, en son temps, celui de la Fédération des œuvres laïques.

 

Vous-même, depuis quand êtes-vous adhérent ?

Depuis l’âge de 11 ans, à la section modélisme. J’en ai aujourd’hui 53. Mes parents étaient au bureau, aussi j’ai toujours baigné dedans.

 

L’environnement humain et social a-t-il beaucoup changé ?

Plouzané compte aujourd’hui 13 000 habitants, contre moins de 5 000 à l’époque. Les besoins associatifs ont changé, notre organisation aussi. Jusqu’en 1987, l’association fonctionnait exclusivement avec des bénévoles. Désormais, une partie de l’équipe est salariée : 4 personnes en CDI pour les postes de direction du centre de loisir, de secrétariat, de comptabilité, plus 2 éducateurs sportifs à plein temps pour les sections nécessitant un encadrement, et enfin 20 à 30 animateurs pour le centre de loisirs, qui accueille jusqu’à 150 enfants lors des vacances scolaires et 190 le mercredi, sur deux sites.

 

Côté culturel, on trouve encore des activités comme le rotin ou la peinture sur soie, qui pourraient sembler passées de mode…

Il est vrai que certaines activités sont un peu en perte de vitesse et animées par les mêmes personnes depuis longtemps. D’ici quelques années, il est possible qu’elles disparaissent, faute de remplaçants. Quant à l’activité modélisme, qui m’est chère, quand j’ai commencé nous étions 40 enfants. Aujourd’hui, nous sommes deux animateurs pour 3 enfants et 2 adultes. À l’exception de la poterie, les activités manuelles font moins recette qu’avant...

 

Vous avez aussi des chorales, dont l’une spécialisée dans les chants de marins…

Oui, 4 chorales différentes et 150 choristes, dont celles des Marins d’Iroise. Ce sont nos « vedettes » : ils ont sorti trois albums chez Universal, sont passés à la télé, ont fait des duos avec Hugues Auffray et, l’an passé, la première partie de la tournée d’adieu de Tri Yann, notamment à Brest et à Paris, au Palais des Sports de la porte de Versailles.

 

L’amicale gère aussi un accueil de loisir qui fonctionne le mercredi et durant les vacances…

C’est une spécificité locale, comme à Brest avec les patronages : le centre de loisir n’est pas municipal. Plus exactement, il y en a deux : celui de l’amicale et celui du club de foot. Et beaucoup d’enfants sont sur liste d’attente. C’est une sorte de délégation de service public, sans que ce soit formalisé ainsi.

 

Faites-vous office de service sport et culture de la mairie ?

Non, mais la commune nous accorde des subventions pour les pratiques sportives et culturelles, ainsi que pour le fonctionnement général de l’association et du centre de loisirs, dans le cadre d’une convention quadri-annuelle avec elle. La mairie met aussi à notre disposition un bâtiment de 1500 m2 et prend en charge l’entretien et le ménage.

 

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur vos effectifs licenciés ?

La saison passée, nous l’avons peu ressenti car la saison était bien avancée. Cette année, nos effectifs sont passés de 1300 à 1000 licenciés. Nos membres sont fidèles et la plupart avaient réadhéré à la rentrée, sauf les membres des chorales car c’est compliqué de chanter avec un masque ! Mais à partir de fin octobre, tout a été mis à l’arrêt, à l’exception des activités extérieures et d’une section chant qui a opté pour des répétitions en visio par pupitre. L'école de sport a également repris en début d'année sous un espace extérieur abrité, puis la danse en ligne en avril, sous ce même abri ouvert.

 

Comment entretenez-vous l’identité laïque, notamment avec les écoles ?

Autrefois le lien laïque avec les écoles s’incarnait dans une grande kermesse commune. Aujourd’hui, chaque école organise la sienne avec des stands prêtés par le biais d’une inter-amicale. Mais le dernier mardi de juin nous organisons toujours, depuis bientôt 30 ans, une rando pédestre commune aux quatre écoles publiques et à celle de nos voisins de Locmaria-Plouzané. Elle réunit un millier d’élèves, de la moyenne section de maternelle au CM2. Tous partent du foyer de l’amicale et nous assurons la préparation des parcours et le transport en car depuis les écoles les plus éloignées, ainsi que le ravitaillement en eau et le goûter à la fin ! Sinon, je suis en lien avec les écoles en tant que membre de la Délégation départementale de l’Éducation nationale du secteur Brest-Iroise, que l'Amicale héberge dans ses locaux.

 

Votre engagement personnel2 se confond aussi avec votre vie familiale…

C’est difficile de le nier. Enfant, j’ai pratiqué le modélisme puis le tennis de table. J’ai ensuite eu la chance de pouvoir rester travailler sur Brest après mes études, ce qui m’a permis de revenir comme animateur à l’âge de 20 ans, en 1985, avec mon père, qui était déjà responsable de la section modélisme lorsque j’y participais, enfant puis adolescent. Puis j’ai pris la responsabilité de la section, lui toujours à mes côtés jusqu’à son décès, il y a dix ans. Et c’est aussi au centre de loisir que j’ai rencontré mon épouse, qui était alors « tuciste » : elle avait un « Travail d’utilité collective », du nom de cet emploi aidé de l’époque.

 

Votre épouse qui travaille elle-même à l’amicale…

Après ses congés maternité, elle a en effet postulé comme secrétaire comptable et est aujourd’hui l’une des trois directrices du centre de loisirs. Mais n’y voyez aucun népotisme ! Mes enfants sont eux aussi passés par l’amicale en touchant un peu à tout, du tennis de table au badminton en passant par le modélisme, et ils ont aussi été animateurs. Certains n’habitent plus Brest mais le plus âgé de mes petits-enfants, Erwann, 5 ans, participe depuis deux ans à l’école de sport avec moi. Eh oui, je forme la quatrième génération !

 

Philippe Brenot

 

(1) Nombre d’adhérents travaillent à l’arsenal, Pascal Yvenat étant lui-même « technicien dans un atelier de chaudronnerie pour les sous-marins et les bâtiments de surface ».

(2) Secrétaire du comité Ufolep du Finistère depuis une vingtaine d’années, Pascal Yvenat s’est vu remettre en 2012 la médaille de bronze de l’Ufolep.

 

28 sections, un millier d’adhérents. L’amicale laïque de Plouzané compte 28 sections et a réuni cette saison un millier d’adhérents (1 300 en 2019-2020), dont les 300 enfants du centre de loisir, qui fonctionne le mercredi et pendant les vacances sur deux sites. Tous sont adhérents à la Ligue de l’enseignement. Les activités sportives représentent environ 700 licenciés, dont 400 à l’Ufolep pour le badminton, le basket jeunes et loisir mixte adulte, l’école de sport, le tir à l’arc, la musculation, la gym-step, le sport santé et la randonnée. S’y ajoutent la musculation, différentes activités de la forme… VTT, voile et volley sont affiliés à la FSGT tandis que le basket compétition, le tennis, le tennis de table et une partie de la randonnée sont en fédération française. « Toute section s’affilie prioritairement à l’Ufolep, mais peut aussi choisir une autre fédération selon l’offre de championnat ou de pratique, explique Pascal Yvenat. Ainsi le basket se pratique-t-il à la fois en FFBB ou à l’Ufolep, où les plus âgés trouvent leur compte dans une pratique mixte où les règles sont adaptées. »


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