Transition écologique : « la proximité et le non gaspillage »

Comment les responsables d’associations Ufolep conçoivent-ils la transition écologique à travers leurs pratiques ? Le témoignage de Frédéric Wuhrmann, du France aventure racing team (Savoie).

« Crée dans l’Eure en 1999, notre association s’était donné pour objet de participer à des épreuves hors norme et de faire découvrir de beaux endroits, insolites ou méconnus, et aussi de retrouver des chemins perdus, en lien avec l’Office national des forêts ou les parcs naturels. Après une mutation professionnelle – je suis prof d’EPS et réflexologue – elle s’est relocalisée en Savoie, près de Chambéry, tout en gardant le même noyau de licenciés. Nous avons organisé des trails, des raids multisports et des triathlons des neiges, et participé à titre personnel à des épreuves prestigieuses, jusqu’en Chine. Mais, de cela, nous sommes un peu revenus. Désormais, quand nous finançons un déplacement, c’est L’Échappée belle, à 20 km de chez nous. Car dire qu’on compensera un voyage en avion en plantant 30 arbres, c’est surtout une façon de se dédouaner.

Nous organisons aussi chaque mois un "Petit défi du dimanche", un trail de 10 km. Une info sur Facebook, un point de rendez-vous pas très éloigné que l’on rejoint en voiture pleine, et c’est le plaisir partagé de faire découvrir un lieu. Nous avons aussi créé un défi famille pour l’association du Sou des écoles de notre village des Marches : un enfant et un adulte qui affrontent en équipe de petites épreuves, c’est ça l’esprit.

La transition écologique, c’est la proximité et le non gaspillage. Comme organisateur, c’est offrir en cadeau de bienvenue un pot de miel récolté par l’apiculteur d’à côté, et non pas un tee-shirt made in Bengladesh. Ceux qui s’affichent "développement durable" juste parce qu’ils utilisent des gobelets réutilisables sont des démagogues ! Mais les mentalités évoluent : les participants ne réclament plus leur tee-shirt, et le marquage réutilisable remplace peu à peu la peinture chimique sur les rochers. Et nous qui utilisons la même rubalise depuis dix ans, ne sommes plus traités de radins ! »