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Visages du secourisme Ufolep

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Le secourisme Ufolep fête ses dix ans en 2022. Mais qui sont les acteurs de terrain de la formation aux premiers secours civiques (PSC1) ? Pourquoi cet engagement ?  Cinq témoignages.

 

Yvelise Clotilde, 44 ans, Guadeloupe : « Demain, former aussi les malentendants »

« Je suis formatrice PSC1 depuis octobre 2017, à l’issue d’un stage de 8 jours pour lequel une équipe du National était venue en Guadeloupe. Le PSC1 m'avait auparavant été proposé en tant que présidente d’une association. J’ai considéré que c'était un devoir de ma part d’être en capacité intervenir si l’un des membres se trouvait en difficulté. Et à observer la façon dont le formateur dispensait la formation, j'ai eu envie d’aller plus loin dans ma contribution de citoyenne. Peut-être deviendrais-je même un jour formatrice de formateurs si mon comité voit l’utilité d’épauler par une deuxième personne celui que nous avons aujourd’hui.

Comme je maitrise la langue des signes, j’ai également le souhait de former un jour des personnes malentendantes au PSC1. Jusqu’à présent, j’ai seulement expliqué à certains tout l’intérêt du PSC1. Aujourd’hui, je me sens pleinement compétente pour le faire. Mais, avec les restrictions sanitaires liées au Covid, ça n’a pas pu encore se faire.

Un jour, auprès d’un public adulte où il y avait aussi une petite fille, j'ai expliqué à celle-ci sans lui monter moi-même comment elle pouvait mettre en PLS une personne faisant quatre fois sa taille. Elle était si fière d'avoir réussi qu’elle en a parlé à sa maîtresse d’école, qui la semaine suivante m'a demandé d'intervenir dans sa classe pour une session de PSC1. »

 

Adrien Michon, 39 ans, Mayotte : « Intervenir sur les noyades et les accidents domestiques »

« Je suis formateur de formateurs PSC1 depuis une semaine. Cela fait sens dans mon parcours, où à côté de mon poste de directeur adjoint d’une communauté de communes j’ai été formateur de sauveteurs secouristes du travail et d’assistants de prévention, ce qui a renforcé mon appétence pour les questions de santé et de sécurité. Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et d’autres organismes de formations ou des universités font régulièrement appel à moi pour former des agents des collectivités territoriales, des salariés ou des étudiants dans différents domaines.

Mayotte est un territoire où les défis sont aussi nombreux que les jours de l’année, et les besoins en formation considérables. 60 % de la population a moins de 20 ans et il est indispensable de faire monter en compétences les actifs de demain, alors même que l’oisiveté forcée est une gangrène qui touche bon nombre de jeunes et en conduit certains vers la délinquance. Il s’agit là d’un fléau que tous les acteurs de l’éducation populaire tentent de combattre, au même titre que la pauvreté et l’exclusion.

Le jour où je me suis senti le plus utile est celui où j’ai porté secours à une fillette en train de se noyer, non loin de chez moi… Les noyades font hélas de trop nombreuses petites victimes à Mayotte, tout comme les multiples accidents domestiques, et notamment les brulures causées par la cuisine au feu de bois ou au pétrole lampant dans les foyers qui n’ont pas les moyens de cuisiner au gaz ou à l’électricité. »

 

Lola Busselier, 21 ans, Drôme : « Chacun devrait connaître les gestes qui sauvent »

« Je me suis formée l’été dernier avec l’Ufolep car je pense que tout le monde devrait connaître ces gestes simples qui peuvent sauver des vies. Je suis aide- soignante de métier, pompier volontaire à côté, et j’interviens aussi pour la Croix-Rouge sur des poste de secours.

Je suis à l’aise avec les personnes plus âgées que moi, y compris quand je me trouve dans la posture de formatrice. Sinon, mes compétences de pompiers volontaire et de secouriste me sont particulièrement utiles au quotidien, dans mon travail auprès de personnes âgées. En particulier lorsqu’elles font une "fausse route" pendant les repas, ce qui peut provoquer un étouffement. C’est un geste essentiel que je suis amenée à faire assez régulièrement. »

 

Charly Gonzalez, 41 ans, Yonne : « Je suis devenu formateur de formateur et concepteur »

« Délégué départemental de l’Yonne, j’ai été de toutes les premières Ufolep : formation de formateurs PSC1 en mai 2013, puis de formateur de formateurs en 2015. Depuis 2017, je suis aussi concepteur, habilité à construire les formations et animer l’équipe de formateurs de formateurs.

Dès 18 ans j’ai passé l’Attestation de formation aux premiers secours (AFPS), remplacée depuis 2007 par le PSC1, et quelques amis sont devenus pompiers volontaires. Moi, je n’ai pas sauté le pas et suis resté dans l’environnement sportif. Mais en 2013, j’ai tout de suite proposé de suivre la formation avec un jeune collègue afin d’obtenir l'agrément ministériel. Ensuite tout s’est enchaîné : mise en place de formation PSC1 pour nos licenciés, les accueils de loisir, des communes et des comités sportifs (qui se tournent plutôt vers nous que la Croix-Rouge ou la Protection civile), la Prévention judiciaire de la jeunesse (PJJ), l'École de la deuxième chance et les volontaires en service civique de la Ligue de l’enseignement. Nous sommes désormais une équipe de cinq : deux formateurs de formateurs et trois formateurs, dont deux sont des bénévoles. Ces interventions aident à financer des postes, elles sont à l’origine de partenariats et nous confèrent une reconnaissance au niveau départemental. Avant le Covid, nous formions 300 personnes par an, et cette année nous sommes remontés à plus de 200, et en 2019, avant le Covid, plus de 300.

Je suis dans la formation, pas dans l’intervention, et en tant que citoyen secouriste, j'ai rarement eu l’occasion de mettre à profit mes compétences, si ce n’est quelques PLS, lors de malaises sur les manifestations, ou lorsqu’une jeune femme a perdu connaissance dans nos bureaux. »

 

Charlie Ollivier, 24 ans, Sarthe : « Au quotidien avec des enfants »

« Je suis éducateur sportif à l’Usep Sarthe durant la semaine, et le samedi à l’Ufolep en tennis de table, et suis formateur depuis décembre après un stage Ufolep à Urrugne [comme beaucoup de formateurs Ufolep, NDLR]. C’est le comité Ufolep qui me l’a proposé, et j’y ai vu l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences. Moi qui travaille au quotidien avec des enfants, je sais désormais quels gestes effectuer en cas d’accident, même si jusqu’à présent il s’est surtout agi de petits bobos ou de brûlures.

J’ai récemment co-encadré ma première formation au Mans avec ma collègue de l’Ufolep, Nadia, auprès de volontaires en service civique de la Ligue de l’enseignement, et d’ici fin avril je dois en encadrer une de façon autonome. La première fois que l’on se trouve en position de formateur, c’était un peu stressant pour moi. Il y a un travail à faire sur soi-même. C’est une pression, mais aussi un bonheur de transmettre. »


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