Socio-sport : le Gard, élève modèle

L’Ufolep du Gard décline l’ensemble des dispositifs nationaux du socio-sport, des séjours éducatifs à l’ouverture d’une maison sport santé. Récit d’une démarche par le directeur départemental, Florian Bailly.

Projet. « L’Ufolep du Gard est engagée dans le socio-sport depuis une dizaine d’années, et de manièreplus structurée depuis mon arrivée comme directeur départemental il y a six ans : ma "feuille de route" consistait précisément à développer ces actions. Tout a débuté avec des séjours montés en partenariat avec l’Armée de Terre pour les jeunes de nos associations et des structures comme les Maisons d’enfants, l’Aide sociale à l’enfance (ASE), les centres sociaux ou la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Il y avait aussi un enjeu économique, car le comité était alors dans une situation financière délicate. Cela nous a aussi permis de décliner le projet fédéral Ufolep dans sa globalité, puisque notre démarche a coïncidé avec le développement du pôle sport société, qui fut pour nous un point d’appui. »

Parcours coordonné. « Dans un premier temps, nous avons mis tous nos efforts sur lesraids éducatifs et l’appui à une école de sport. Puis nous avons diversifié nos actions en nous appuyant sur notre "parcours coordonné" d’insertion sociale et professionnelle, dont en 2017 la première promotion comptait une dizaine de stagiaires. Ce projet me tenait particulièrement à cœur : moi-même, après le bac j’ai été décrocheur scolaire et j’ai bénéficié d’un accompagnement similaire auprès d’une association où je suis ensuite intervenu comme formateur, avant de rejoindre l’Ufolep. »

Dispositifs. « Si cette première session a été une réussite pédagogique, peu de jeunes ont trouvé un emploi à la sortie. Aussi, au moment de faire le bilan, nous avons expliqué à nos partenaires : "Nous avons désormais des jeunes formés au métier d’animateur sportif, et dans nos cartons des projets socio-sport à destination de différents publics : si vous les financez, nous nous engageons à salarier ces jeunes pour les mettre en œuvre." Dès 2018, nous avons ainsi pu investir l’ensemble des dispositifs Ufolep : Toutes sportives, UfoStreet, etc. Nous avons aussi "habillé" plusieurs actions sous le nom d’"UfoEmpowerment", qui traduit l’idée que les jeunes prennent en main leur destinée.  Le socio-sport a ainsi connu un développement exponentiel dans le Gard. Quant au parcours coordonné, il est désormais proposé chaque année sur trois territoires : Nîmes, le Gard Rhodanien et le bassin d’Alès. »

À Mon Rythme. « Une Maison sport santé société (Ufo3S) fonctionne depuis l’an passé, même si son essor a été ralenti par la crise sanitaire et les confinements. Au départ, nous n’étions pas très "emballés" à l’idée d’investir le domaine de la santé. Nous craignions que ce soit la thématique de trop, et aussi d’être identifiés comme des opportunistes à l’affût du moindre projet subventionné. Cette Ufo3S décline auprès de groupes de 10-12 personnes le dispositif "À mon Rythme" dans sa version sur trois mois visant à leur mettre "le pied à l’étrier". Elle est implantée à Beaucaire, au sein d’un espace de vie sociale baptisé Booster qui est devenu la plus grosse structure affiliée avec près de 1 400 UfoPass ! Tous ces adhérents ne participent pas sont pas au dispositif mais, dans une démarche partenariale, Booster a intégré l’UfoPass dans l’adhésion globale à ses services. »

Équipe. « Nous sommes toute une équipe, avec trois niveaux de responsabilités. Le premier niveau nous réunit, les élus, moi-même et l’adjoint qui m’épaule depuis juin, autour de la stratégie et de la gestion financière et administrative. Viennent ensuite les deux chargés de mission socio-sport, qui conçoivent et pilotent les dispositifs socio-sport à l’échelle du département. Enfin, les deux formateurs, les cinq éducateurs et la médiatrice sont au contact du public : les éducateurs assurent l’animation des séances hebdomadaires, des stages et des séjours ; les formateurs sont en face à face pédagogique pour le parcours coordonné, le certificat de qualification professionnelle (CQP) et les formations aux premiers secours ( PSC1) ; quant à la médiatrice, elle fait le lien et a aussi pour rôle d’aider à lever des freins que les stagiaires peuvent rencontrer dans leur sphère familiale ou dans le cadre scolaire. »

Choix politique. « S’engager autant dans le socio-sport est un choix politique du comité directeur. Sous la mandature précédente, il comptait déjà en son sein plusieurs éducateurs et éducatrices spécialisés (dont Adeline Magnier, alors présidente et désormais élue nationale, NDLR). Il a été reconduit à 80 % en avril et complété par des professionnels issus de structures partenaires, à l’image du nouveau président, Philippe Marchal, qui intervient notamment pour le conseil départemental du Gard. »

Passerelle. « Favoriser les passerelles entre les deux secteurs "sport éducation" et "sport société" est aujourd’hui notre objectif. L’importance prise par le socio-sport n’a d’ailleurs pas nui au développement fédéral, bien au contraire : sur les deux dernières saisons, nous sommes l’un des comités d’Occitanie qui a gagné le plus d’adhérents, licences et UfoPass réunis, car nous suivons à la lettre le mot d’ordre de "fédérer". Nous voulons aussi inviter nos associations – majoritairement consacrées à la gymnastique, au volley et à la randonnée – à faire découvrir leur discipline en école de sport ou sur des événements UfoStreet, dans l’idée d’attirer des licenciés. »

Développement. « Parmi nos partenaires figurent le conseil départemental (services politique de la ville et sport-jeunesse), le conseil régional (politique de la ville, aide au fonctionnement des services civiques), les services de l’État (sport, cohésion des territoires), les communautés de communes (pays d’Uzès, Piémont cévenol), Nîmes-Métropole et les villes de Nîmes, Uzès, Beaucaire, Alès, Bagnols-sur-Cèze, Pont-Saint-Esprit... Nous continuons à étendre nos actions sur le territoire, avec sans doute prochainement la création d’antennes locales afin de se rapprocher de nos publics. »