Rebondir avec Foot de bonheur

Basée près de Verdun (Meuse), l’association Foot de bonheur utilise depuis 2006 le ballon rond comme fil rouge d’activités multisports pour des enfants accueillis en structures d’accueil.

 

Patrick Duchêne, qu’est-ce qui vous a amené à créer « Foot de bonheur », association dont l’objet n’est pas toujours très facile à identifier ?

L’envie de vivre le football autrement, loin de l’image d’argent, des affaires et de violence qu’il véhicule désormais. Celle aussi de s’adresser à des enfants en difficulté, placés dans des structures d’urgence après avoir été retirés à leur famille sur décision judiciaire. Après avoir été joueur et dirigeant, je ne me retrouvais plus dans le milieu fédéral et, fort également d’expériences dans l’animation, je souhaitais utiliser ce que le sport a de meilleur pour aider ces enfants à oublier et surmonter leurs soucis personnels.

 

Auprès de quel public intervenez-vous ?

Nous travaillons avec deux structures d’aide sociale à l’enfance¹ : l’une installée à Belleville-sur-Meuse, commune limitrophe de Verdun, qui est notre principal lieu de rendez-vous, et l’autre aux Ilettes, près de Clermont-en-Argonne. La première accueille des enfants de 4 à 12 ans et la seconde des adolescents de 12 à 17 ans à qui nous proposons des activités sportives diverses, dans un cadre extérieur à leur centre d’accueil, avec le football comme point d’accroche.

 

Comment fonctionne l’association ?

Nous sommes une dizaine de bénévoles, quelques uns retraités mais la plupart encore actifs², dont deux titulaires d’un brevet fédéral : un BF football pour moi et un BF rugby pour un autre membre. Nos activités sont financées grâce à différentes subventions publiques : région, département, prévention de la délinquance, politique de la Ville… Nous répondons aussi à des appels à projets³, ce qui nous a notamment permis l’achat d’un véhicule pour transporter notre matériel sur les animations.

Les séances se déroulent chaque samedi, généralement le matin, parfois l’après-midi, et plus exceptionnellement sur la journée entière, comme en début de saison. Fin septembre, nous nous sommes tous retrouvés en forêt pour une journée « Faisons connaissance », avec le matin une course d’orientation, et après le pique-nique des jeux de coopération et une activité bien-être yoga. Nous accueillons aussi quelques jeunes enfants hors structure, dont les parents souhaitent qu’ils débutent une activité sportive sans compétition, avec des séances ludiques où l’on joue au ballon sur le mode de la découverte. Pour eux, l’adhésion est de 20 €.

 

L’association a-t-elle toujours été affiliée à l’Ufolep ?

Elle l’est depuis une bonne dizaine d’années, afin d’être mieux reconnue et de bénéficier de l’agrément de l’Ufolep, qui est la fédération qui nous correspond le mieux par ses valeurs et son caractère loisir et multisport. Je suis membre du comité directeur, ce qui est l’occasion de nombreux échanges et initiatives communes. Cela nous a permis de participer en mai au premier Raid organisé en partenariat par l’Ufolep et le parc naturel régional d’Argonne, et en octobre d’être accueillis par l’Argonne Club de Triaucourt pour une journée badminton, tir à l’arc, tennis de table et randonnée avec un âne ! Nous sommes aussi partenaires de l’ANPSS, l’Association nationale de la performance sociale du sport, ce qui permet notamment de découvrir des initiatives hors du département.

 

Combien d’enfants touchez-vous ?

Une vingtaine chaque samedi, une petite cinquantaine lorsque ceux des deux centres sont réunis⁴, et jusqu’à 80 sur l’année car ponctuellement nous ouvrons aussi des séances à des enfants de centres sociaux. Et mon bonheur, c’est que le nom de l’association reflète vraiment ce qu’on lit dans leurs yeux.

(1) Toutes deux font partie du SEISSAAM, Service d’Établissements publics d’IncluSion et d’Accompagnement Argonne Meuse.

(2) Âgé de 60 ans, Patrick Duchêne est lui-même acheteur pour le groupe Lactalis.

(3) Comme par le passé ceux de l’association GPMA Generali et d’Harmonie Mutuelles fondation d’entreprise.

(4) Une 3^e Maison de l’enfance à Saint-Mihiel a également participé aux activités avant de renoncer il y a 4 ans pour des questions d’organisation.

www.footdebonheur.fr