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Nadine Charlat, l’athlé sans complexes

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Autrefois en surpoids, Nadine Charlat, est aujourd’hui coach d’athlétisme. Un parcours évoqué dans un guide pour débutants.

Nadine Charlat, comment devient-on à 45 ans coach bénévole à l’Amicale marche athlétisme de Renaison, près de Roanne (Loire) ?

Je suis membre de ce club Ufolep depuis 2009, et j’étais depuis deux ans l’un des entraîneurs des jeunes, le mercredi après-midi. Aussi, quand le coach des adultes a annoncé en fin de saison qu’il arrêtait, il a fallu prendre la suite au pied levé, ce que nous avons fait à deux. Je possédais aussi une petite expérience comme animatrice d’un groupe de débutants à Ambierle, le village où j’habite et suis professeure des écoles. Je cumule désormais trois entraînements hebdomadaires dans mon village, deux à Renaison avec les adultes, plus le mercredi après-midi !

Comment vous êtes-vous formée ?

Avec beaucoup d’auto-formation et de lectures. Je possède aussi une licence de biologie, ce qui aide, et j’ai suivi une formation de la Fédération française d’athlétisme. J’ai également repris des études de psychologie, jusqu’au master 1. Certains cours portaient sur les équilibres hormonaux en jeu dans l’alimentation et dans le sport, ce qui m’a permis de théoriser ce que j’avais pu constater de façon empirique sur moi-même et mes amis pratiquant la course à pied, en termes de bien-être psy­chologique apporté.

Quelles sont les attentes de vos différents publics ?

À Ambierle, j’accompagne une trentaine de personnes qui n’ont jamais couru et se présentent eux-mêmes – c’est un sujet de plaisanterie entre nous – comme « gros, vieux et pas sportifs ». Au départ, beaucoup viennent pour maigrir. Puis ils se rendent compte qu’il ne suffit pas de courir, mais ils continuent parce qu’ils ressentent les effets positifs de leur pratique : santé, bien-être, estime de soi... Au club, c’est autre chose : ce sont des coureurs confirmés, avec une moyenne d’âge entre 55 et 60 ans. Quelques uns sont là pour la convivialité et ne s’inscrivent à aucune compétition, mais les autres souhaitent progresser dans la perspective de participer à des trails et des courses sur route. Enfin, pour les enfants, surtout les 6-7 ans dont je m’occupe, il s’agit de bouger, de s’amuser.

Comment êtes-vous venue à la course à pied ?

J’ai commencé en 2008 : j’avais 35 ans, 6 enfants, et aucune activité sportive depuis mes 18 ans. Je pesais 80 kg pour 1,57 m, j’étais en permanence essoufflée, et un jour une amie, également en surpoids mais plus sportive, m’a convaincu de lui emboîter le pas pour son jogging hebdomadaire. Nous avons fait 4,5 km en 50 minutes, et chez moi tout le monde se moquait sur le ton : « Je vais plus vite à pied que toi en courant. » J’étais percluse de courbatures, je trouvais ça trop dur. Mais j’y suis retournée et, miracle, j’ai mis 5 mn de moins. Peu à peu, je me suis sentie plus vivante. Je me suis mise à courir seule, j’ai progressé et perdu du poids avec l’aide d’une diététicienne. J’ai cherché un club, et on m’a parlé d’une association Ufolep qui n’était pas dans la compétition…

Vous avez néanmoins « poussé la machine »…

J’étais si bien quand je courais que j’en ai fait trop, en dépit des appels à la modération du coach. Il me répétait que je ne pouvais pas m’entraîner autant, j’allais le payer… Ça n’a pas manqué : j’ai commencé à enchaîner les blessures, jusqu’à une entorse qui m’a contrainte à l’arrêt complet. Puis j’ai repris doucement, en l’écoutant…

Être coach à votre tour, cela vous plaît ?

Beaucoup, car j’aime transmettre et faire progresser les autres.

Comment avez-vous conçu le projet de ce guide au titre surprenant : « Se mettre à courir quand on est vieux, gros et pas sportif » ?

J’ai toujours aimé écrire et l’an passé j’ai publié un premier roman. D’où l’idée de réunir mes trois passions : courir, écrire, enseigner. C’est un programme d’entraînement pour accompagner ceux qui hésitent à se lancer. La plupart des guides évacuent cette première étape. Or je sais ce que c’est que d’avoir peur de se lancer, de n’être pas capable.

Quel est le regard de vos enfants aujourd’hui ?

Ils sont fiers de leur maman, même si seule ma fille, Clémence, 14 ans, court avec moi. Les autres répondent : « Le sport, moi, jamais ». Mais je ne désespère pas : à leur âge, je n’aimais pas courir, au collège je détestais ça ! Et si je faisais du vélo, c’était parce qu’à la campagne c’était mon seul moyen de déplacement. J’ai bien changé, non ?

 


« Se mettre à courir quand on est vieux, gros et pas sportif » (Amphora, 2020)
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