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Multisport avec l’Ufolep à la prison des femmes de Rennes

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Antonin Djadel intervient à la prison des femmes de Rennes pour le Cercle Paul-Bert, où des matchs avec les équipes de cette association Ufolep viennent souvent clore un cycle d’activité.

Actives. « La prison des femmes de Rennes est un centre de détention : les détenues sont condamnées à des peines d’au moins six mois, et parfois plus de dix ans. Chaque séance en réunit une dizaine et nous en touchons une trentaine par an. La moyenne d’âge se situe entre 30 et 40 ans et souvent j’entends "Ça, j'ai déjà fait !" ou "Oui je connais" car certaines possédaient un bon niveau sportif. Et quasiment toutes travaillent : couture pour les uniformes des gardiens, remerciements téléphoniques aux donateurs de la Croix-Rouge, entretien d’espaces verts… Elles sont donc plutôt actives. »

Sports collectifs. « Nous animons deux heures chaque lundi dans le gymnase de la prison. Toute l’année désormais, hormis juillet-août, car après les deux semaines d’interruption des vacances scolaires nous avions du mal à remobiliser les filles. Ce sont des cycles de quatre à cinq séances autour d’une activité, conclus si possible par un match avec une équipe extérieure qui, le plus souvent, appartient au Cercle Paul Bert, le grand club omnisport rennais affilié à l’Ufolep. Du volley-ball par exemple, qui ici à une cote incroyable auprès des femmes. Mais depuis la rentrée nous avons aussi fait du football, du tchoukball, du basket ou de l’ultimate, cet autre sport collectif joué avec un frisbee. Le choix de l’activité peut toutefois impacter la fréquentation, avec d’autres raisons que j’ignore, en lien avec l’incarcération. Une fois aussi, les visages en début d’activité étaient sombres car une détenue avait tenté de se suicider le jour même. Mais, au fil de la séance, l’humeur s’est allégée et tout le monde rigolait ensemble. Pendant, un temps, elles avaient oublié ce qu’il s'était passé. Lâcher prise, c’est important aussi. »

Objectifs. « Ces séances ont pour objectif un mieux-être physique et mental et une meilleure estime de soi. Nous cherchons aussi à faire en sorte que le sport puisse être un facteur de réinsertion sociale à travers la poursuite d’une pratique après la sortie. »

Ambiance. « J’interviens ici depuis 2020, après une petite expérience au centre de détention pour hommes de Vezin-le-Coquet1, au sud de Rennes. La première fois que j’y suis entré, c’était un peu le stress. Ici, c’est une vieille prison, à l’architecture d’époque et plus "humaine" à mon sens. Et ici les femmes sont actives, elles sont beaucoup moins surveillées et peuvent se déplacer seules dans leur aile de bâtiment. Malgré tout, quand la porte de la prison se referme derrière soi, un instant on peut être instinctivement tenté d’enfiler une petite carapace, même s’il n’y a pas vraiment de différence entre une séance en prison ou en club. Avec le temps, on crée aussi des liens. La seule chose que j’évite, c’est de trop entrer dans leur quotidien, car au contraire je suis là pour les sortir un moment de tout ça. » Balthazar Tramond

 

(1) Ouverte en 2010, cette prison ultramoderne réunissant des quartiers aux régimes différents (mineurs, maison d’arrêt, etc.) a récemment fait l’actualité pour des fortes tensions puis la mort suspecte d’un détenu. Parallèlement aux créneaux multisports animés depuis 2017 à la prison des femmes de Rennes, un éducateur de la section sports de la forme du Cercle Paul Bert y anime deux créneaux hebdomadaires fitness-musculation-CrossFit pour le comité départemental sportif (Cdos), l’Ufolep 35 jouant le rôle d’intermédiaire financier pour la facturation de cette prestation.


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