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Mode et sport, d’un podium à l’autre

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« Mode et sport », cela va de soi quand le sportwear fait l’uniforme chez les jeunes, et le maillot de football ou de rugby très chic à la ville chez les plus âgés. Le terme apparait d’ailleurs dès 1928 dans la presse française, nous apprend un cartel de l’exposition du musée des Arts Décoratifs qui, comme d’autres à établissements culturels n’imaginait pas faire l’impasse sur cette année olympique.

Les Arts Déco font remonter le dialogue entre mode et sport aux blasons médiévaux des joutes chevaleresques. Mais c’est au XIXe siècle que celui-ci prend sa consistance, avec la création de vêtements adaptés à la chasse, au tir à l’arc et au tennis, sport emblématique de l’exposition, entre la robe signée Jean Patou favorisant dès les années 1920 les envolées de Suzanne Lenglen, et le polo à la maille aérée inventé par René Lacoste pour être à l’aise dans ses mouvements : la marque au crocodile n’est pas partenaire principal pour rien.

On aime aussi la jupe-culotte Schiaparelli et la malle-valise Vuitton permettant de ranger deux raquettes et une petite provision de balles. Ces années-là avaient du style, comme en témoignent aussi les tenues des jeunes gymnastes du cours de culture physique de Zurcher photographiées par Lartigue. Surtout comparées aux justaucorps des émules de la gym-tonic de Véronique et Davina, aussi exubérants que la bande son de l’extrait vidéo. Et, dans le genre kitsch bariolé, qui a osé porter sur les pistes la combinaison de ski patchwork de la collection hiver 2005 de Jean-Charles de Castelbaljac ? Et qui se battrait aujourd’hui pour enfiler les ensembles jogging Kenzo et Sonia Rykiel ?

Avant d’en arriver à ces questionnements, le visiteur passe par le rayon vélo, où la jupe-culotte adaptée à la bicyclette épouse l’émancipation féminine, et par celui des maillots de bain où, comme dans d’autres espaces de l’exposition, on peut toucher la matière : à savoir un coupon du mélange nylon-élasthanne de la LZR-Racer de Speedo qui, dans les années 2000, fit tomber comme à Gravelotte les records de natation. On est toutefois en droit de préférer l’harmonieuse combinaison mixte Hermès, assortie à une splendide planche de surf de la même griffe.

La valeur ajoutée de cette plaisante exposition réside dans les documents audiovisuels qui la parsèment et bien sûr dans la proximité des étoffes et autres matières, et notamment celles des tenues officielles de cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été et d’hiver, où les nations font parfois preuve de beaucoup d’imagination pour décliner leur identité. Elle manque cependant d’un point de vue, d’une orientation, quand le catalogue propose une approche beaucoup plus fouillée. La richesse des documents vient étayer des articles qui, outre les thèmes ici évoqués, portent aussi par exemple sur la « fluophilie » des vestiaires ou la façon dont des sportifs se lancent eux-mêmes dans la mode, et pas seulement pour y jouer les mannequins. Philippe Brenot 

Mode et sport, d’un podium à l’autre, Musée des Arts décoratifs. Jusqu’au 7 avril 2024. Le catalogue : 224 pages, 49 €.


www.madparis.fr
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