Les GEM, de l’entraide mutuelle à l’esprit d’équipe

Connaissez-vous les groupes d’entraide mutuelle ? Dans plusieurs départements, ces structures réunissant des personnes souffrant de troubles psychiques ont trouvé à l’Ufolep une offre de pratique adaptée.

 

Franck Chiron, vous coordonnez à Rennes d’un « groupe d’entraide mutuelle » affilié à l’Ufolep Ille-et-Vilaine. Que sont ces structures ?

Les GEM sont des associations destinées aux personnes en situation d'isolement en raison de troubles psychiques et gérées par elles-mêmes, d’où leur nom. Leur financement, principalement consacré au recrutement d'un ou deux animateurs, a été rendu possible par la loi de février 2005, qui a reconnu ce type de handicap¹. Il existe désormais plus de 500 GEM en France. Leur organisation implique que les membres, qui choisissent eux-mêmes de s'y inscrire, soient suffisamment stabilisés dans leur pathologie, en mesure d'interagir au sein d'un groupe et totalement autonomes. Notre GEM, baptisé L'Antre-2, s'adresse en priorité aux jeunes adultes entre 18 et 30 ans.

 

Pourquoi avoir fait appel à l’Ufolep ?

Parce que les membres de l’association étaient très demandeurs d’activités sportives mais que la démarche de s’inscrire dans un club classique est difficile pour eux : crainte de la stigmatisation, esprit de compétition, nécessité d'assiduité, etc. C'est la Direction départementale à la cohésion sociale et à la protection des personnes (DDCSPP) qui a mis en évidence la nécessité de s'affilier à une fédération agréée afin de bénéficier du soutien de l’ex-CNDS, devenu depuis l’Agence nationale du sport. La question s'est alors posée pour les administrateurs de se rapprocher du sport adapté ou d'une fédération plus généraliste. Notre choix s’est porté sur l’Ufolep plutôt que la FFSA, dont l’orientation très marquée sur le handicap a le défaut d’assimiler les personnes en fragilité psychique à des personnes relevant d'une déficience mentale. En outre, l'Ufolep ouvrait la possibilité de rencontrer des publics autres. Formé au sport santé et bien-être, l’éducateur sportif mis à notre disposition échange aussi avec d'autres intervenants extérieurs (théâtre, jeux...), ce qui permet de croiser les regards sur d’éventuelles difficultés liées aux troubles psychiques des adhérents.

 

Considérez-vous le comité Ufolep d’Ille-et-Vilaine comme un prestataire ou un partenaire ?

Plutôt un partenaire, avec une co-élaboration du projet, tant avec les animateurs permanents de L'Antre-2 que les adhérents engagés dans l'activité, dont la participation est recherchée et les envies prises en compte. Le sentiment d'appartenance à une fédération est cependant difficile à partager avec les adhérents.

 

Avez-vous des contacts avec des associations sportives Ufolep ?

Une rencontre avec l’une d’elles a déjà eu lieu, et il est prévu de renouveler ce type d'action. Pour certains adhérents, il serait également envisageable qu'ils pratiquent au sein d’une autre association, peut-être avec un accompagnement approprié.

 

(1) Si les GEM n’appartiennent pas stricto sensu au domaine médico-social, leurs ressources soient issues de la Caisse nationale de solidarité et d'autonomie (CNSA), avec des financements gérés par les agences régionales de santé.