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Je me souviens du sport : Gilles Bertrand

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Gilles Bertrand, 69 ans, crée en 1995 le Festival des Templiers (Aveyron) avec son épouse Odile Baudrier, actuelle directrice d’un évènement identifié à son ultra-trail. Journaliste et photographe, il lance avec elle d’autres épreuves et des magazines consacrés à la course à pied sous toutes ses formes. Parmi ses livres photos, on citera Kenya les coureurs du siècle (1999), Jamaïca, l’art du sprint (2003) ou Sport en Chine, ombres et lumières (2008).

 

Je me souviens du jour où, avec des copains de 6e du collège de Mehun-sur-Yèvre, nous avons pris le bus pour participer à Bourges à une sélection pour le championnat départemental d’athlétisme au stade Séraucourt. Je participe au 56 m haies, au relais 4 x 60 m et au saut en hauteur, où je suis largement battu par José Marajo, futur finaliste du 800 et du 1 500 m des Jeux de Moscou. José que je retrouverai régulièrement tout au long de mon parcours de journaliste.

Je me souviens que mon père achetait le Miroir de l’athlétisme et que cette revue a nourri ma vocation de journaliste et de photographe. J’étais particulièrement fan du sauteur en hauteur russe Valery Brummel auquel je m’identifiais et du sauteur en longueur Igor Ter-Ovanessian.

L’athlétisme au collège s’arrête vite, faute de prof pour l’animer, mais à 16 ans je participe au raid nocturne Bourges-Sancerre. Je finis dans la douleur, 55 km en dix heures, mais c’est le début de ma passion pour les longues distances en endurance. L’année suivante, je suis beaucoup mieux préparé, après m’être licencié dans un club de marche athlétique, discipline que je pratique plusieurs années avec le rêve – jamais réalisé – de participer à Paris-Strasbourg.

Je me souviens de mon premier reportage photo, réalisé sans accréditation depuis le pied des tribunes, lors d’un match France-Finlande organisé à Blois au retour des Jeux olympiques 1976. J’étrenne alors mon premier Reflex acheté après avoir travaillé en usine tout l’été et je fais mes premières armes en prenant Colette Besson, Jacky Boxberger et Guy Drut, tout auréolé de son titre olympique. Pour l’anecdote, Drut abandonne à la troisième ou quatrième haie et se montre ensuite si odieux avec les juges que j’écris à Raymond Pointu, la grande plume de l’athlétisme, pour lui faire part de ce comportement choquant.

Mon premier reportage rémunéré, ce sera en 1981 dans l’Éthiopie du général Mengistu. Je rencontre Mamo Wolde, vainqueur du marathon des Jeux de Mexico, et ce reportage sur les coureurs éthiopiens fait la couverture du magazine Spiridon. Cela me met le pied à l’étrier et je pige pour d’autres revues. Mais comme cela ne suffit pas pour vivre, je m’occupe aussi d’enquêtes statistiques de terrain. Entre temps, je publie en 1979 avec mon collègue Jean-Pierre Rech le Carnet du bipède, premier guide annuel des courses hors stade en France. Puis je crée en 1989 avec mon épouse Odile le magazine VO2 et obtiens ma première carte de presse.

Je me souviens que c’est lors d’un reportage en duo sur les trails du Colorado que j’ai l’idée de créer les Templiers. Ce projet mettra quatre ans à devenir réalité. Je me souviens de la première édition en 1995 et de la joie inondant le visage du vainqueur Patrick Renard lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée. Une joie qui me submerge moi aussi et me procure le sentiment d’avoir créé quelque chose qui fait sens. À cet instant, je sais que c’est le début d’une grande histoire.


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