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Développement associatif : créer une nouvelle section

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Ski pour le Foyer rural de Monein, cheerleading pour le Gymnast Club gramatois, multisport pour les Voreppe Foxes : trois exemples où l’accueil d’une nouvelle activité a dynamisé l’ensemble de l’association.

Le premier intérêt d’ouvrir une nouvelle section au sein d’une association sportive est d’élargir son public. Cette « diversification » est l’occasion de le rajeunir ou, au contraire de toucher des classes d’âge plus élevées – jeunes adultes, seniors –, voire d’encourager les pratiques familiales ou intergénérationnelles. Cela peut être aussi une façon d’accueillir de nouveaux profils, en favorisant la mixité de genre dans des activités étiquetées « masculines » ou « féminines », ainsi que la mixité sociale. L’accueil d’une nouvelle activité permet aussi de créer des synergies, de mutualiser moyens humains et matériels et de renforcer la visibilité et l’influence de l’association. Autant d’aspects mis en avant par les responsables du Foyer rural de Monein (Pyrénées-Atlantiques), du Gymnast Club Gramatois (Lot) et des Voreppe Foxes (Isère) lors d’une webconférence1 qui avait précisément pour thème : « Pourquoi ouvrir une nouvelle section est une bonne idée pour dynamiser mon club ? »

Complémentarité. C’est la complémentarité avec sa discipline d’origine qui a convaincu le Gym Club de Gramat d’accueillir une section cheerleading, activité issue des exhibitions destinées à encourager les équipes de sport américain, mais qui depuis a pris son autonomie. Gymnastique et le cheerleading ont cependant des images sensiblement différentes : celle d’un sport plutôt individuel pour la première, collectif pour la seconde. « Nos deux sections n’hésitent pas à rediriger leurs adhérents et adhérentes vers l’une ou l’autre des activités selon les affinités de licenciés et licenciées », explique Morgane Favreau, co-capitaine de l’équipe. Outre le fait qu’il permet d’associer des gabarits très différents, le cheerleading est une discipline mixte et plus ouverte aux jeunes adultes, tranche d’âge qui a souvent tendance à s’éloigner de la gym. Le cheerleading leur permet de prolonger leurs parcours au sein du club en évoluant dans leur pratique sportive.

Synergies, mutualisations, solidarité. L’accueil d’une nouvelle section favorise aussi les synergies. Les stages multisports des « Renards de Voreppe », commune située à une trentaine de kilomètres de Grenoble, ont été rendus possibles par la mise en commun des compétences des sections gymnastique, basket, twirling-bâton et BMX de ce club tout neuf. Toutes les sections partagent aussi la même secrétaire comptable. Et des synergies à la solidarité, il n’y a qu’un pas. « Lors du printemps 2021, le BMX a pu continuer son activité, contrairement aux activités pratiquées en gymnase. Nous avons alors proposé aux enfants licenciés dans les autres sections de participer à des découvertes gratuites », souligne Sylvie Brun, secrétaire du club. Et au sein du Gymnast Club Gramatois, d’une activité à l’autre les entraineurs s’entraident sur les aspects techniques. « Lorsqu’une cheerleader ne parvient pas à acquérir un élément gymnique, les encadrantes de gym n’hésitent pas à l’accueillir sur une séance pour débloquer sa progression », ajoute Morgane Favreau.

La solidarité se traduit aussi par un soutien de l’ensemble de l’association au démarrage des nouvelles activités. Ainsi, la section de cheerleading du Gymnast Club Gramatois n’a pas seulement pu profiter dès sa création des équipements de gymnastique : les familles ont bénéficié d’une aide de 50 € pour l’achat de tenues d’exhibition qui en coûtent près du triple. Un geste qui a contribué à souder les familles des jeunes licenciés au club, qui a aussi pris à sa charge l’achat des indispensables pompons... Quant aux sorties ski du mercredi du foyer de Monein, les autres sections ont aussi mobilisé leurs partenaires (la station de ski, les loueurs de matériel, la compagnie d’autocars) pour permettre sa relance à un coût modéré. Par ailleurs, le tarif d’adhésion à la section de cheerleading du Gymnast Club Gramatois est le même que pour la section gym. « Il correspond au nombre de séances par semaine et non pas au type d’activité choisi », précise Morgane Favreau.

Influence et visibilité. Une nouvelle section donne également plus de poids et peut renforcer la visibilité et l’influence de l’association. Plus on compte de licenciés, plus on obtient une oreille attentive auprès de sa commune ou de partenaires. Nés de la fusion de clubs proposant des activités différentes, les Voreppe Foxes ont développé une identité commune relayée par un logo, des visuels et des produits dérivés, comme les veste « Foxes ». Le club est ainsi très bien identifié auprès de ses partenaires publics et privés, des médias et des adhérents potentiels, jusqu’à créer un certain engouement dans les cours d’école…

Dynamisme. À Monein, la vie associative du Foyer rural a été dynamisée par la section ski, laquelle a donné « un nouveau souffle » à l’assemblée générale de cette association forte désormais de 24 sections, explique son président, Bernard Bedin. Cela s’explique par le grand nombre d’accompagnateurs (dix) exigé à chaque sortie pour faire goûter une quarantaine enfants aux joies de la glisse. Cela a également permis de remobiliser d’anciens bénévoles. C’est d’ailleurs à l’initiative d’anciens adhérents, eux-mêmes skieurs, devenus parents, que la section a pu renaître.

La section ski a aussi introduit de nouveaux modes de communication, avec la création de groupes WhatsApp pour la gestion de encadrants bénévoles et permettre aussi aux parents d’avoir des nouvelles de leur progéniture : une photo de la descente des pistes ou du pique-nique du midi, c’est sympa. Et un message informant qu’au retour l’autocar aura quelques minutes de retard, ça rassure… Cela permet de fédérer les parents à travers le suivi de l’activité de leurs enfants. Pour la section cheerleading du Gymnast Club de Gramat, ce seront par exemple des photos des manifestations auxquelles elle participe.

Représentation. La plupart du temps, les statuts des associations prévoient une place pour toute nouvelle section. Cela va de soi pour un foyer rural comme celui de Monein, où « tout responsable d’activité fait partie du conseil d’administration ». Même situation au Gym club Gramatois, où « chaque section est représentée au sein du comité directeur », ainsi que chez les Voreppe Foxes, où quel que soit le nombre de licenciés, trois places sont accordées à chaque section. « C’est un principe, explique Sylvie Brun : une section ne comptant qu’une poignée d’adhérents y a autant de poids qu’une qui en compte 100 ou 200. Nous considérons que tout le monde peut avoir de bonnes idées et apporter quelque chose. »

Subventions. Une association peut enfin bénéficier de financements spécifiques pour accompagner le démarrage d’une nouvelle section. « La première année, nous avons bénéficié d’une aide de la mairie, et l’Agence nationale du sport (ANS) nous a également accordé une subvention », Bernard Bedin pour le foyer rural de Monein. Une ANS également sollicitée par les Voreppe Foxes pour la création de leur section multisport.

Alors, et vous, quand créez-vous une nouvelle section dans votre association ?

Fanny Sarrail-Brassens, chargée de mission Vie associative


(1) Organisée le 20 avril, elle faisait partie d’un cycle de webconférences consacré au « développement associatif ». Visionnez-là sur la chaîne YouTube de l’Ufolep :
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