Après avoir pointé dans Sportwashing des idées reçues sur l’utilité sociale du sport, David Blough met ici en évidence celle d’une dizaine d’associations rencontrées durant ses huit ans à la tête de l’ONG Play International : à Haïti, au Maroc, à Madagascar, au Brésil, en Afrique du Sud… Chaque initiative est finement analysée, comme le souligne l’historien et sociologue Georges Vigarello à travers trois exemples cités en postface.
Ainsi, l’opération Bike Bridge favorise en Allemagne l’apprentissage et la pratique du vélo pour des femmes venues d’Iran, d’Afghanistan ou d’Afrique subsaharienne, installant ainsi « le sentiment d’une brusque mobilité pour des personnes traditionnellement condamnées à la sédentarité : leur univers mental est transformé, leurs potentialités personnelles sont totalement révisées. »
De même, l’accès à la pratique de l’escrime, trois fois par semaine, pour les adolescents enfermés entre les murs de la prison de Thiès au Sénégal, « a en quelque sorte métamorphosé leur vie : contrôle et limitation de l’agressivité entre détenus, affirmation de la "confiance en soi et de l’efficacité personnelle". »
Enfin,la pratique du football dans le Centre Peres à Tel-Aviv, mêlant israéliens arabes ou juifs comme filles et garçons, « a radicalement modifié la vision des uns et des autres. »
D’Ensemble à Vélo au activités pour détenus en passant par les projets Toutes Sportives, Primo-Sport ou UfoStreet, ces initiatives pourront faire écho à des actions menées en France par l’Ufolep. Et il y a toujours des idées à prendre pour les améliorer, ou en lancer de nouvelles. Ph.B.