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Délégué Ufolep et jeune papa, il crée une section UfoBaby

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Directement concerné par la motricité des tout-petits depuis sa paternité, Romain Fauchon, 34 ans, anime un créneau dans son village des Landes.

 

« Nous avons lancé notre section petite enfance à la rentrée 2023. Ma fille Anna avait 18 mois. Nous l’amenions aux matchs d’équipes de basket où évoluaient nos amis et, à la fin de chaque quart temps, elle se retrouvait sur le parquet avec d’autres très jeunes enfants. Avec leurs parents, nous nous sommes alors dit qu’il y avait quelque chose à faire pour favoriser leur apprentissage moteur, et aussi leur sociabilité, notamment pour ceux qui sont gardés par des assistantes maternelles et ne bénéficient pas, comme Anna, d’une place en crèche. »

Asso gym. « Nous avons proposé à l’association de gymnastique de mon village de Montsoué, 500 habitants, d’ajouter à ses créneaux gym tonic et gym douce un troisième rendez-vous consacré aux tout-petits jusqu’à 4 ans. Je l’anime bénévolement, un samedi sur deux. Nous avons débuté avec 12 inscrits, avec une cotisation fixée à 50 € par an par duo parent-enfant1. Tous sont licenciés à l’Ufolep : une première dans le club puisque la section adulte n’est rattachée à aucune fédération. »

Motricité et jeux de balle. « Avant de me lancer, je me suis davantage renseigné sur le concept UfoBaby auprès de collègues du réseau et d’Arnaud Rizzo, chargé de mission petite enfance de la fédération. Moi qui possède un CQP d’animateur de loisir sportif, ça m’était plus naturel de proposer un mix entre motricité libre et petits jeux relevant du multisport : jeux de balle (notamment avec des raquettes ogo sans manche), jeu d’adresse avec des petits sachets (cornhole), etc. Nous avons acheté pour cela un peu de matériel adapté. En début de séance, nous nous retrouvons pour un temps de pratique en commun, avant des ateliers en autonomie où l’enfant – avec le parent qui suit ses évolutions – met le curseur de la difficulté où il veut. »

Lâcher prise. « Après la formation UfoBaby suivie en mars, j’ai évolué dans ma façon d’animer les séances. Auparavant, les exercices étaient assortis de consignes données aux parents, même si j’expliquais n’avoir aucune attente particulière en termes de réussite. Désormais, nous laissons encore plus de liberté aux enfants, dans le cadre d’une pratique moins individualisée. Nous les laissons explorer chacun de son côté, ce qui était un peu perturbant au début, pour moi et plus encore pour les parents. Nous avons dû apprendre à lâcher prise, nous qui dès notre plus jeune âge avons été habitués à des choses très cadrées, à l’école comme en club. Au final, les enfants s’en sortent très bien. Mieux, ils innovent ! Les coupelles posées au sol, ils ont par exemple commencé à les ranger par couleur. Et au lieu de lancer le ballon vers le panier, certains ont préféré le déposer en équilibre sur l’une de ces coupelles : de petits exercices que je leur propose aussi désormais ! »

Saison deux. « Pour cette deuxième saison, les quelques enfants ayant dépassé la limite d’âge ont été remplacés par de plus jeunes. Pour les autres, c’est formidable de voir comment ils ont progressé en un an dans leurs capacités motrices et dans leur attention. Moi aussi, je suis plus à l’aise. Tout est plus fluide, du côté des autres parents aussi. Cela me laisse davantage de latitude pour suivre les évolutions de ma fille, aux côtés de ma conjointe, qui est elle-même présente à chaque séance. » Propos recueillis par Ph.B.

 

(1) Tarif réduit lorsque le parent est déjà inscrit à la gym adulte.

 

10 000 licenciés en éveil moteur

 

Les 410 associations Ufolep qui déclarent le code activité « Éveil moteur-UfoBaby » réunissent aujourd’hui plus de 10 000 licenciés de moins de 6 ans. La prochaine formation UfoBaby se déroulera par ailleurs à Dreux (Eure) le 31 janvier et 1er février 2025.



Marcher à son rythme dans les Yvelines

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Depuis le printemps 2023, l’Ufolep Yvelines propose des « marches actives » mensuelles qui sont autant d’occasions de découvrir le département.

 

« L’idée de départ était de s’adresser aux seniors qui ne se retrouvent pas ou plus dans les clubs de randonnée ou de marche nordique parce que cela va trop vite, avec trop peu de pauses et sur des distances trop grandes, explique Élise Steinmetz, déléguée départementale adjointe. Tel était le souhait exprimé par beaucoup de participants aux ateliers de maintien en forme que le comité anime chaque semaine dans une quinzaine de communes. Ils nous disaient aimer marcher, mais pas seuls, et expliquaient ne pas savoir où s’adresser. »

60 marcheurs. L’an passé, une soixantaine de personnes ont participé à ces sorties organisées d’octobre à juin. L’action est soutenue par la conférence des financeurs, qui a également communiqué sur celle-ci dans son réseau. « Cela a permis de toucher des personnes au-delà du cercle de nos licenciés, venues de communes comme Maurepas ou des Clayes-sous-Bois, où l’Ufolep n’intervient pas. Celles-ci prennent une licence, la participation étant gratuite pour les seniors déjà adhérents à travers leur pratique hebdomadaire. » L’initiative a également débouché sur l’ouverture d’un nouveau créneau de pratique senior à Louveciennes, ville qui a pris contact avec l’Ufolep pour se renseigner sur ces marches actives. Élise Steinmetz met par ailleurs en ligne un post Facebook à chaque sortie.

Tourisme. Selon le nombre d’inscrits, celle-ci sollicite le renfort d’un autre éducateur sportif Ufolep. « L’effectif dépend en partie du lieu de rendez-vous. J’essaie de faire visiter tous les coins sympas du département, tout en restant si possible dans un rayon de 30 minutes en voiture depuis notre siège de Plaisirs. Ce sont des sorties de 5 à 7 km qui n’excèdent pas deux heures, avec prêt de bâtons de marche, et programmées indifféremment le matin ou l’après-midi. Nous varions aussi les jours de la semaine, car un jour fixe pénaliserait ceux qui ont leur atelier hebdomadaire ce jour-là. »

Après les étangs de la Minière, à Guyancourt, dans le cadre d’Octobre rose, puis les parcs et jardins de Versailles en novembre, le prochain rendez-vous est fixé le 13 décembre à Auffargis, une commune du parc naturel régional de la vallée de Chevreuse également bien dotée en patrimoine culturel, entre les vieilles maisons du village, son lavoir, sa fontaine, son château et les ruines de l’abbaye des Vaux-de-Cernay. « Et même quand il pleut, bien équipé on peut marcher », insiste Élise. Les sorties vont toutefois s’interrompre en janvier-février, avant de reprendre dès début mars. Ph.B.



L’idéal laïque de l’amicale de Basse-Goulaine résiste au temps

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Entre activités sportives et culturelles et soutien à l’école publique, l’Amicale laïque de Basse-Goulaine, près de Nantes (Loire-Atlantique), a su perdurer au fil de ses 90 ans d’existence, explique son ex-président Didier Guillou au nom de sa direction collégiale.

 

Didier Guillou, que représentent les activités sportives au sein de l’Amicale laïque de Basse-Goulaine, qui a fêté ses 90 ans ?

Elles réunissent 350 adhérents sur 550, à travers cinq sections : gymnastique bien-être (200 pratiquants à travers ses multiples créneaux), volley-ball (avec ses équipes masculines, féminines et mixtes), école de sport, multisport adulte et multisport enfant. Tous sont licenciés Ufolep et les séances sont animées par des éducateurs départementaux, à l’exception du volley, exclusivement encadré par des bénévoles.

 

Il y a quelques années, l’amicale comptait deux sections de plus…

L’épidémie de Covid a entraîné la disparition de la gymnastique sportive enfant (8-12 ans), faute d’avoir retrouvé un éducateur sportif spécialiste de l’activité. Quant à la section badminton, qui pesait 140 licenciés, elle a pris une orientation plus compétitive en choisissant de rejoindre la FFBad pour permettre aux meilleurs joueurs de disputer des championnats nationaux. Les débats ont été animés, mais la séparation s’est faite en bonne intelligence. Nous avons décidé de ne pas maintenir une section loisir qui serait entrée en concurrence avec le nouveau club pour l’obtention de créneaux en gymnase.

 

Une amicale, ce sont aussi des sections culturelles…

Oui, à commencer par les Arts plastiques, poterie et modelage et Livres & Plaisirs, qui est une évolution de notre bibliothèque historique. Quand en 2001 le fonds a été cédé à la médiathèque municipale tout juste créée, les bénévoles qui l’animaient se sont tournés vers l’association Lire et Faire Lire. Ils ont développé des lectures auprès des enfants des écoles et de ceux gardés par des assistantes maternelles, et plus récemment des aînés de l’Ehpad. Des boîtes à livres ont également été implantées dans la ville. D’autres sections se sont créées depuis pour répondre aux besoins et aspirations des habitants : Com’1 Clic, qui vise à réduire la fracture numérique et a donné des idées à la municipalité, ou le Rep.Al.Lab, qui lutte contre l’obsolescence programmée avec un rendez-vous mensuel où les gens apprennent à réparer les pannes.

Toujours côté numérique, nous avons aussi développé pendant trois ans un partenariat avec Nature Goulaine Environnement autour d’un « nid connecté » qui permettait d’observer depuis son ordinateur la vie intime d’une famille de mésanges : une façon de sensibiliser les gens à la faune locale.

Enfin, une section Jeux a vu le jour pour répondre à un engouement particulièrement marqué chez les jeunes trentenaires.

 

L’idée, c’est de coller à la vie des Goulainais et aux évolutions de la société...

Exactement. C’est aussi pourquoi nous couplons nos assemblées générales à une conférence sur un thème actuel éclairé par un expert, comme récemment l’intelligence artificielle. Cependant, les évolutions de la société ne nous sont pas forcément favorables. Nous éprouvons des difficultés à recruter de nouveaux bénévoles et les adhérents se sentent davantage concernés par leur propre section que par la vie de l’amicale laïque dans son ensemble. Mais notre newsletter entretient le sentiment d’appartenance.

 

Ce qui reste déterminant, c’est votre proximité avec l’école publique…

Oui, et le dernier exemple est la création du dispositif Court’Échelle, quand après le Covid les enseignants ont vu croître le nombre de décrocheurs dans les classes. À leur demande, ces enfants sont pris en charge par un binôme de bénévoles. Au-delà de l’aide aux devoirs, il s’agit de leur donner une ouverture, des centres d’intérêt, et un cadre qui peut manquer dans leur environnement familial. La grande réussite, c’est que les enfants ne voient là rien de stigmatisant mais au contraire se battent pour venir !

 

Encore un village dans les années 1960, Basse-Goulaine est devenue une commune résidentielle de 9 500 habitants de la première couronne de Nantes. Qu’est-ce que cela a changé pour l’amicale ?

Sans remonter aussi loin, l’évolution sociologique se traduit par une moindre implication des parents d’élèves, qui étaient notre principal vivier de bénévoles. Notre école a longtemps été la première du département en nombre d’élèves, et la Fête des écoles était capitale dans le fonctionnement de l’amicale. Imaginez 4 000 à 5 000 personnes sur la journée, avec défilé de chars dans les rues et un millier de convives au repas du soir ! Cela reste un temps fort mais n’a plus la même ampleur. Et c’est l’association de parents d’élèves, qui n’est plus affiliée à la FCPE mais autonome, qui va en récupérer l’organisation de la fête.

 

Et quels rapports entretenez-vous avec la mairie ?

Elle nous met à disposition des locaux, et depuis le Covid se montre attentive au tissu associatif. Depuis deux ou trois ans, toutes les subventions que nous sollicitons nous sont accordées. Cependant nous n’avons pas la même sensibilité : certains élus municipaux sont par exemple impliqués auprès de l’Ogec, l’Organisme de gestion de l’enseignement catholique. Il arrive aussi que certaines de nos idées soient récupérées pour les développer par ailleurs. Mais c’est la preuve qu’à 90 ans révolus, l’amicale laïque de Basse-Goulaine reste en phase avec son temps ! Propos recueillis par Philippe Brenot

 

1934-2024 : permanence et innovations

 

Maintenir les « liens de camaraderie » contractés sur les bancs de l’école communale, poursuivre son « influence moralisatrice » en la considérant comme « une seconde famille » : tel était l’objectif assigné en 1934 par ses fondateurs à « l’Amicale des anciens élèves des écoles communales de Basse-Goulaine ». Son président, l’instituteur Louis Edelin, devient l’année suivante le premier maire républicain de Basse-Goulaine, détrônant le maire-châtelain, le marquis Amaury de Bérulle (il le restera jusqu’en 1971). Affiliée à la Ligue de l’enseignement, l’ALBG se revendique de l’éducation populaire et crée une cantine scolaire.

Après-guerre, le combat laïque est prolongé par un concours de belote, des bals et une fête de Noël. À partir des années 1950, la kermesse coorganisée avec les amicales de Saint-Julien-de-Concelles et Thouaré attire même des vedettes de la chanson !

À partir des années 1970, la commune connaît aune expansion rapide qui profite à la vie associative locale. L’école publique dépasse l’école privée et au sein de l’amicale les sections sportives et de loisir se multiplient. C’est aussi la grande époque du ciné-club. L’année 1982voit la création d’une bibliothèque associative dont le fonds sera cédé en 2001 à la médiathèque municipale1.

À partir de 1984, l’amicale organise régulièrement des soirées spectacle, parallèlement à des conférences, rallyes et sorties éducatives, tout en assurant la promotion de l’école laïque par ses prises de position et un loto qui – encore aujourd’hui – aide au financement des séjours scolaires. Elle prend en charge la fête des écoles publiques, qui s’achève rituellement par une soirée dansante au gymnase Henri-Michel, du nom de l’ancien meneur de jeu du FC Nantes.

Les 14 et 15 septembre 2024, le copieux programme des festivités du 90e anniversaire a reflété cette diversité d’actions et d’activités, avec notamment un concert « Back to The Police » donné par un tribute band. Juste ce qu’il faut de nostalgie.

 

(1) Baptisée du nom du poète René-Guy Cadou (1920-1951), qui fut instituteur à Basse-Goulaine.



Haute-Vienne : tchoukball, arboriculture et dialogue ville-campagne

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L’association Unis Vers Tchouk réunit les habitants d’un quartier politique de la Ville de Limoges et des ruraux à travers le sport et un projet arboricole.

 

Longtemps, le stade désaffecté de Maisonnais-sur-Tardoire (Haute-Vienne) est resté un terrain vague abandonné aux herbes folles d’où dépassaient, tristes vestiges, deux cages rouillées. Puis, au fil de chantiers impliquant des jeunes des cités de Limoges, il s’est transformé en laboratoire d’éducation à l’environnement et à la biodiversité. C’est aujourd’hui une pépinière pédagogique tournée vers l’arboriculture fruitière. Mieux : de temps à autre le sport y a de nouveau droit de cité, à ceci près que le tchoukball, faux-frère du handball où le ballon rebondit sur un mini-trampoline, a remplacé le foot d’antan. C’était le cas dimanche 13 octobre, pour une Fête de l’automne dont le clou était l’installation d’un pressoir à pommes.

Unis Vers Tchouk. L’une des spécificités de l’association à l’origine du projet est de posséder à la fois une « section urbaine », née en 2018 dans le quartier « politique de la ville » du Val de l’Aurence-Sud, à Limoges, et une « section rurale ». Celle-ci évolue à 50 km de là, dans le gymnase du bourg de Saint-Mathieu, près de Maisonnais-sur-Tardoire et de son stade de football reconverti en verger de sauvegarde fruitière et terrains de tchoukball. Les deux sections, qui réunissent près de 70 licenciés à travers leurs créneaux enfants, jeunes et adultes participent d’un projet qui dépasse la seule pratique sportive. Un projet qu’éclaire le parcours personnel de Victor Vanderf, fondateur d’Unis Vers Tchouk.

Socio-sportif. En 2007, jeune volontaire en service civique à l’Usep Vienne, celui-ci découvre le tchoukball, discipline innovante qu’il est chargé de promouvoir auprès des professeurs des écoles engagés dans le sport scolaire : une révélation ! Le jeune homme décroche ensuite un DUT carrières sociales, complété par une licence professionnelle « développement social et médiation par le sport ». Il a déjà l’idée de porter un projet éducatif appuyé sur ce « sport collectif sans contact et sans opposition directe permettant la mixité », comme le définit l’actuel flyer de présentation d’Unis Vers Tchouk. « J’ai ensuite découvert l’arboriculture fruitière en faisant du woofing au Canada, tout en me formant plus sérieusement au tchoukball, d’abord au Québec puis à mon retour, avec la Fédération des clubs français de tchoukball. Parallèlement, j’ai intégré l’association des Croqueurs de pommes », explique Victor Vanderf.

Quartiers. Restait à donner vie au projet. Devenu en septembre 2013 éducateur socio-sportif dans les quartiers nord de Limoges, Victor tisse des liens avec les éducatrices du service de prévention de l’Alsea, Association limousine de sauvegarde de l’enfant à l’adulte. Avec elles et un public de préadolescentes, il monte le premier atelier socio-éducatif de tchoukball, qui fonctionne durant deux ans. Puis le projet prend une autre dimension avec la création de l’association Unis Vers Tchouk & Co et les chantiers d’aménagement du stade de Maisonnais, qui à ce jour ont mobilisé plus de 120 jeunes différents. « Son animation repose sur un conseil d'administration où siègent 27 membres issues des deux territoires, y compris des jeunes à partir de 16 ans. C’est donc bien un projet collectif », insiste Victor Vanderf.

Financement. Les initiatives novatrices de l’association séduisent de nombreux partenaires institutionnels. Lauréate nationale du concours « Fais-nous rêver » de l’Agence pour l’éducation par le sport en 2019, l’association l’est aussi l’année suivante d’un appel à projet de soutien aux acteurs socio-sportifs lancé par l’Agence nationale du sport (ANS) et d’un autre initié par la région Nouvelle-Aquitaine pour encourager l’innovation sociale. Plus récemment, l’emploi associatif à plein temps de Victor Vanderf et des projets liés ont été ont été financés par le fonds de dotation Paris 2024 et le Fonds européen de développement régional1. Le centre social du Chapeau Magique, acteur central du quartier populaire du Val de l’Aurence-Sud, est par ailleurs un soutien de la première heure du club.

Compétition. Le projet associatif d’Unis Vers Tchouk s’appuie sur une pratique sportive hebdomadaire qui ne néglige pas la dimension compétitive. D’où son affiliation à la Fédération des clubs français de tchoukball, avec des matchs de championnats face à d’autres clubs de Nouvelle-Aquitaine et la participation à la Coupe de France. « Nous engageons une seule équipe, qui réunit des joueurs adultes de nos deux sections urbaine et rurale, avec des regroupements pour préparer ces rencontres », explique Victor Vanderf.

Ufolep. L’association s’est également affiliée à l’Ufolep afin d’être rattachée à une fédération agréée. Cela lui permet de prétendre à certains financements et de faire bénéficier ses jeunes de l’aide à la prise de licence du Pass’Sport : « C’est le cas de 90 % d’entre eux, et même de 100 % à Limoges », précise Victor Vanderf.

Sport société. « Être affiliés à l’Ufolep fait également sens en ce que nous partageons les mêmes valeurs et une même démarche "sport société", insiste Victor Vanderf. Nous faisons par exemple de l’animation de rue dans dix lieux de Limoges et de la médiation par le tchoukball en milieu carcéral, dans les maisons d’arrêt de Limoges et Guéret (Creuse) et au centre de détention d’Uzerche (Corrèze) : des actions qui se voient moins mais font aussi partie du projet ! » Philippe Brenot

 

(1) Ce financement Feder FSE+ (Fonds social européen) concerne aussi des interventions auprès de structures jeunesse de Haute-Vienne, Charente et Dordogne, l’installation du pressoir sur le stade de Maisonnais et l’aménagement des espaces contigus lors des chantiers bénévoles.



Sport société : « développer la formation, repenser le Festival »

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Les « GT de rentrée » du pôle sport société sont une réponse au nombre croissant de professionnels et de bénévoles engagés avec leurs comités, associations et structures affiliées dans nos dispositifs et programmes fédéraux. Il s’agissait aussi de créer des espaces de travail tournés vers l’opérationnel pour répondre au mieux aux besoins de chaque territoire.

Les GT sont par ailleurs un lieu d’expérimentation et d’innovation, avec des temps de travail favorisant la co-construction. Cela nous permet d’affiner notre plan d’action annuel et de préfigurer sa construction budgétaire. Les GT sont enfin un temps de partage avec nos partenaires et soutiens, à travers des tables rondes et des interventions suivies d’échanges avec la salle. C’est primordial, surtout en cette année de mise en place du Plan sportif fédéral 2024-2028.

Deux axes prioritaires ont été définis pour cette saison. Le premier concerne la formation, avec la mise en place de formations fédérales pour les personnes engagées sur nos dispositifs et programmes, ainsi qu’un partenariat avec l’université de la Sorbonne pour permettre aux salariés Ufolep de préparer quatre diplômes.

Le second axe concerne le Festival du sport autrement – qui réunit la finale Ufostreet et les rassemblements Toutes Sportives, Primo-Sport et Engagé.es –, dont il convient de retravailler la formule et d’identifier un nouveau lieu d’accueil, adapté à la montée en puissance de ce rendez-vous de fin de saison. Il s’agit notamment de renforcer à la fois les connections entre ces différents rassemblements et l’accompagnement des événements locaux qui constituent les premiers maillons de ces dispositifs. »

Adil El Ouadehe, DTN adjoint de l’Ufolep, pôle sport société

 

(1) Qui mobilisent respectivement des jeunes des territoires prioritaires, des femmes, des demandeurs d’asile et des volontaires en service civique.



Le sport société se projette sur la nouvelle saison

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Du 30 septembre au 4 octobre, au CISP Ravel (Paris 12e), 240 responsables territoriaux ont travaillé avec le pôle sport société sur l’évolution des dispositifs et les orientations fédérales de la saison.

 

Changement de méthode pour le pôle sport société de l’Ufolep ! Ces dernières années, l’habitude avait été prise d’inviter les comités engagés dans les dispositifs fédéraux – ou souhaitant s’y investir – à des journées consacrées à chacun d’eux. Mais, au fil des ans et de l’élargissement des publics touchés, la liste de ces « groupes de travail » n’a cessé de s’allonger : Ufostreet, Playa Tour, Toutes Sportives, Parcours coordonné, Service civique, séjours socio-sportifs, Cités éducatives Primo-Sport, Engagé.es, À Mon Rythme, Maisons sport santé, Ressourceries sportives… Aussi a-t-il été décidé de transformer ces « GT » en 5 journées thématiques traitant chacune de plusieurs dispositifs.

240 participants. Du 30 septembre au 4 octobre, plus de 240 professionnels et élus bénévoles des comités Ufolep se sont retrouvés à Paris. Directeurs ou délégués départementaux, animateurs ou agents de développement, élus des comités départementaux ou régionaux, ils ont participé avec les membres du pôle sport société et plusieurs élus nationaux à un ou plusieurs de ces « GT » nouvelle formule, toujours enrichis d’interventions de partenaires extérieurs et de professionnels du réseau possédant une expérience approfondie des sujets traités.

Management. Ouverte par le président de l’Ufolep Arnaud Jean, la journée « direction » du lundi a notamment permis d’accueillir les nouveaux salariés des comités. Ceux-ci ont pu se familiariser avec les dispositifs déployés depuis plusieurs années et la démarche qui les sous-tend, avec en prime l’éclairage d’Alexis Ridde, chef de bureau au ministère des Sports, en charge de « l’accès aux pratiques sportives tout au long de la vie ». Les questions d’animation d’équipe et de management, d’utilisation des outils d’affiliation et de gestion, de stratégie et de financement des actions ont ensuite été abordées de manière concrète avec Valérie Lefevre, Jérôme Léger et Olivier Durand, respectivement délégués Ufolep du Val-d’Oise, du Pas-de-Calais et du Var et tous impliqués de longue date avec leurs comités dans les dispositifs « sport société ». 80 acteurs de terrain ont participé à ces temps de présentation et d’échange.

Évènementiels. Ils étaient à peine moins nombreux le lendemain mardi pour travailler sur les deux évènements emblématiques que sont Ufostreet (et ses tournois multisports et citoyens aboutissant à la grande finale parisienne) et le Playa Tour (tournée des plages et des plans d’eaux qui associe ateliers sportifs, culturels et citoyens et brasse le public des centres de loisirs et d’autres structures avec celui plus familial des estivants). Côté Ufostreet, il a notamment été question de la façon d’animer les city-stades et les équipements de proximité et des activités supports retenues pour l’édition 2025 (dont le double dutch, pratique d’équipe de la corde à sauter). Des temps d’échanges ont ensuite permis de montrer comment l’évènementiel peut renforcer l’implantation territoriale d’un comité (avec Dorith Lévy, CTS Occitanie, et Paul Lebeau, animateur sportif à l’Ufolep Vienne) et contribuer à son développement (avec Olivier Rabin et Clément Louis, délégués du Finistère et de l’Eure-et-Loir). Romain Lopes (Yonne), est intervenu pour sa part sur la stratégie partenariale à mettre en œuvre pour ce type de projet.

Animation de proximité et accès à la pratique. Après l’ouverture politique, assurée le mercredi par Arnaud Jean et deux autres élus nationaux (Patrice Roder et Myriam Wagner, chargée du dossier Femmes et Sport), cette journée a été consacrée aux Cités éducatives, au dispositif Primo-Sport (pour les demandeurs d’asile), à Toutes Sportives (femmes éloignées de la pratique) et aux ressourceries sportives. En présence de Juliette Anfriani (ministère des Sports), les débats sur les inégalités d’accès à la pratique ont réuni Florence Kavita (Fondation du sport inclusif), Alice Vendrome (Ofii, Office français de l’immigration et de l’intégration1), Zoé Pellegrino (Mouvement du Nid d’aide aux publics victimes de la prostitution2) et Achraf Manar (pour la Fondation européenne du climat). Plusieurs comités Ufolep ont également mis en avant leurs bonnes pratiques3.

Santé. Jeudi, Patrick Jany, vice-président « sport société », et le Dr Jean-Jacques Pik, élu national en charge de la thématique à l’Ufolep, ont mis en évidence la façon dont la santé est abordée à l’Ufolep, à travers le programme À Mon Rythme et la structuration d’un réseau de maisons sport santé (Ufo3S). Margaux Quemion (Gers), Mélanie Gentil (Loiret) et Jérôme Léger (Pas-de-Calais) ont expliqué comment implanter et financer une Ufo3S sur un territoire4.

Insertion. Cette « rentrée des GT » s’est achevée le vendredi avec celui consacré à l’insertion sociale et professionnelle. Il y a évidemment été question du parcours coordonné, qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans des quartiers politique de la ville et des zones de revitalisation rurale d’accéder à des formations et à un accompagnement dans le domaine de l’animation et du sport. Autres dossiers incontournables : les collaborations avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et le programme « Engagé.es », qui rassemble des jeunes volontaires en service civique engagés au sein du réseau Ufolep, notamment sur des missions en lien avec Paris 2024 et son « héritage ».

Une table ronde a réuni Florence Kavita (Fondation du sport inclusif), Yacine Diallo (ONG Citoyens solidaires, en lien avec France Volontaires) et deux acteurs du réseau Ufolep : Charly Gonzalez (délégué Ufolep de l’Yonne) et Donia Kria (association Ex-Aequo, Val-d’Oise). Des ateliers ont également porté sur « les indicateurs de l’insertion sociale » et « l’insertion professionnelle en dehors du champ du sport ». Florent de Buck, représentant du service d’orientation professionnelle d’État Diagoriente, a expliqué la façon dont celle-ci peut venir en appui du parcours coordonné proposé par l’Ufolep à travers sa plateforme numérique et son dispositif de reconnaissance et de valorisation des compétences acquise.

Une dernière journée très chargée, à l’image d’une semaine particulièrement dense, miroir de la diversité des domaines d’intervention et des publics touchés par le sport société Ufolep avec et ses partenaires. Rosemary Paul-Chopin (avec A.R et T.T.)

 

(1) et (2) Mercredi 2 octobre, deux conventions ont été signées par Arnaud Jean avec la Direction générale des étrangers en France (représentée par Annie Choquet, sous-directrice de l’intégration des étrangers) et le Mouvement du Nid (et sa présidente Claire Quidet).

(3) Côtes-d’Armor, Lot-et-Garonne, Nord, Vienne, Yonne et région Bretagne.

(4) Les Ufo3S composent aujourd’hui le premier réseau de maisons sport santé en France. La dernière en date a été inaugurée le 30 septembre à Orléans (Loiret).



Journées fédérales du Pradet : actualiser le projet

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Si les fondements du Projet sportif fédéral de l’Ufolep restent inchangés, l’objet du rassemblement du Pradet (Var) des 18-20 octobre consistait à l’adapter pour les quatre ans à venir.

 

La mandature entamée en avril à l’assemblée générale de Lille mènera l’Ufolep jusqu’à son centenaire en 2028. Mais c’est du futur immédiat qu’il fut question lors des Journées fédérales, qui ont réuni 130 cadres de l’Ufolep, professionnels, élus des comités et membres de commissions nationales sportives, du 18 au 20 octobre au Pradet (Var). Même si les fondements du Projet sportif fédéral (PSF) posés en 2021 restent inchangés, celui-ci doit être actualisé, tant en fonction des aspirations qui depuis ont pu se faire jour que du contexte social et politique.

Quelles évolutions prendre en compte, et comment ? Quels sont les besoins exprimés par nos associations, les structures partenaires, les comités et les commissions nationales sportives ? Ces questions étaient au cœur des six « ateliers tournants » animés par la direction technique nationale, samedi 19 et dimanche 20 octobre, au lendemain d’une ouverture en plénière qui portait sur « l’héritage des Jeux ». Six ateliers calqués sur six des sept priorités du PSF.

Vie associative. À l’issue de la saison 2023-2024, l’Ufolep comptait 7 195 associations et 331 149 licenciés (plus 12 814 titulaires d’un Ufopass pratiquant dans des structures à objet non sportif, et 35 416 détenteurs d’un titre individuel de participation). Cette progression notable des effectifs fut analysée et interrogée au prisme d’un triptyque recrutement-valorisation-pérennisation. Recruter des bénévoles pour déployer les actions, valoriser leur engagement pour les fidéliser et permettre ainsi de pérenniser les projets.

Multisport. Après un rappel de la façon dont l’Ufolep conçoit le multisport pour les différents publics enfants et adultes, les deux animateurs Arnaud Rizzo et Pierre Mercier Landry ont souligné comment un évènementiel peut constituer un point de départ pour lancer un nouveau créneau. Par exemple les animations organisées en mai-juin dans le cadre de la première Quinzaine du sport et de la petite enfance, en appui du dispositif UfoBaby destiné aux 0-3 ans et à leurs parents. Un dispositif qui a décollé, avec 25 000 licenciés à ce jour ! Répartis en petits groupes, les stagiaires ont ensuite été invités à imaginer des « événements type ». La plupart ont ciblé les enfants de moins de 11 ans : une tranche d’âge où la mixité va davantage de soi et où les différences de niveau technique et physique ne sont pas encore trop affirmées.

Vie sportive. « Qu’est-ce que la vie sportive ? » L’atelier a débuté par un exercice de définition mobilisant chaque participant. S’adapter au contexte et accompagner le réseau Ufolep, telles sont notamment les missions de la vie sportive, avec le souci de proposer des activités loisir ou de compétition accessibles au plus grand nombre et à tous les publics. Les échanges ont notamment porté sur la dimension logistique et organisationnelle des compétitions. Répartis en petits groupes, les participants ont ensuite dû imaginer une compétition « type » dans différents sports donnés, avec solutions de financement et partenaires adéquats pour mener à bien le projet.

Territoires prioritaires. Cet atelier a permis de réaffirmer, notamment par la voix du vice-président sport société, Patrick Jany, et de la secrétaire générale de l’Ufolep, Élisabeth Delamoye, l’engagement de la fédération dans la lutte contre les inégalités d’accès au sport. Cet engagement se traduit tout particulièrement dans les actions menées dans les quartiers politique de la Ville (QPV) et les zones de revitalisation rurale (ZRR), en mobilisant notamment les dispositifs construits au fil des années : Toutes Sportives, Ufostreet, Playa Tour, parcours coordonnés, À Mon Rythme et Maisons sport santé, Primo-Sport.

Égalité-intégrité. Ces deux valeurs illustrent la volonté de lutter contre toutes les formes de discriminations : race, genre, orientation sexuelle... Un nombre croissant de comités Ufolep est impliqué dans les dispositifs développés en appui de cette priorité, à l’image de « Toutes sportives » : 55 comités l’ont décliné en 2024, contre 35 il y a trois ans. Sachant qu’ils peuvent bénéficier d’une aide fédérale de 20 € pour chaque prise de licence de femmes issues des quartiers politique de la Ville (QPV) et des zones de revitalisation rurale (ZRR)... Concernant d’éventuels propos misogynes, racistes ou homophobes, il a été question de la bonne façon de réagir à ceux-ci, en particulier lorsqu’ils sont tenus par des personnes appartenant à la fédération. Les participants ont également évoqué l’accueil dans nos associations de personnes fragilisées ou choquées par de mauvaises expériences au sein d’autres structures : comment les mettre à l’aise et les entourer ? Les comités et les associations Ufolep n’ont pas forcément la capacité de gérer seuls ces questions, aussi les participants se sont-ils montrés intéressés à connaître les partenaires spécialisés susceptibles de les épauler dans la prise en charge de publics stigmatisés.

Santé. L’atelier s’est appuyé sur un tableau renseignant l’évolution sur quatre ans du nombre de comités et associations Ufolep impliqués dans le programme À Mon Rythme (qui permet aux personnes éloignées de la pratique de renouer progressivement avec l’activité physique), dans la création ou l’animation d’une Maison Sport Santé, dans des actions ciblées sur les seniors ou sur d’autres projets santé. Les échanges ont notamment porté sur le protocole À Mon Rythme et l’identification des lieux susceptibles d’accueillir une Maison sport santé Ufolep (Ufo3S). Antoine Richet

 

Sept priorités qui demeurent

 

Les sept priorités du Projet sportif fédéral 2021-2024 n’ont pas changé : vitalité de la « vie associative », déploiement du « multisport », dynamisation de la « vie sportive », « accessibilité » des publics des territoires prioritaires, « égalité-intégrité » comme fondamentaux, « santé », et enfin « innovation et recherche » au service du sport pour toutes et tous.

Chacune d’entre elle s’incarne dans plusieurs dispositifs qui n’ont rien perdu de leur pertinence : par exemple UfoBaby ou Kid Bike pour le multisport, Ufostreet pour l’accessibilité des publics prioritaires et les Ufo Nature pour la vie sportive. Ces sept priorités se déclinent ensuite dans des 6 à 8 objectifs : par exemple « diversifier et accueillir de nouvelles pratiques sportives » en ce qui concerne la vie associative.



Paris 2024 : l’enthousiasme des volontaires internationaux

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Les 42 volontaires internationaux accueillis dans les comités Ufolep pour un service civique de 6 mois en partenariat avec le groupement France Volontaires gardent un souvenir fort de leur participation aux Jeux, comme de leur découverte du multisport.

 

Originaire de Riobamba (Équateur), Miguel Alejandro Cando, 21, animateur auprès d’enfants et de personnes handicapées, supervisait les chambres du village paralympique, où il a « passé des moments exceptionnels avec la délégation espagnole ». Le jeune sudaméricain a été marqué par « la diversité des sports » proposée par l’Ufolep du Cher, car dans son pays « on joue essentiellement au foot, au basket et au volley ». Et a aussi constaté qu’« en France on mange beaucoup moins qu’en Équateur ». Ah bon ?

La béninoise Reine Émilienne Houssou, 26 ans, coach de fitness et vice-championne d’Afrique de gymnastique aérobic en trio mixte, a notamment découvert avec l’Ufolep de l’Essonne le dispositif UfoBaby et le sport senior, qu’elle entend « ajouter à [s]on projet d’avenir » : « Au Bénin, la plupart des seniors n’ont pas d’activité sportive alors que c’est profitable pour la santé physique et mentale. Je voudrais les aider à suivre le rythme malgré l’âge ! »

International de basket junior, le tchadien Romaric Teguina, 19 ans, a trouvé ses tâches aux Jeux paralympiques « faciles, car nous étions nombreux, parfois à deux pour porter à un sac à dos ! ». Il a adoré les Brésiliens, qui « se baladaient toujours avec de la musique, et avec qui on dansait tous ensemble ». Depuis le Var, il a visité Bordeaux et Marseille en touriste et, sur le plan sportif, « découvert le beach-volley », qu’il a envie de développer dans son pays. Mais l’expérience la plus marquante reste « d’avoir aidé des personnes en situation de handicap » à pratiquer des activités nautiques dans le cadre du dispositif "La Mer Autrement » du comité Ufolep : « Je me sentais utile pour la nation ! ».

Également en service civique auprès de l’Ufolep Var, la philippine Ezra Balingit, 24 ans, adepte du taekwondo, était affectée à l’accueil des spectateurs et autres VIP des matchs du tournoi olympique de football au stade de Nice : « J’ai même pu regarder les matchs ! » Elle a ensuite enchainé avec les Paralympiques, où elle assistait l’équipe grecque pour l’administratif et le transport. « J’aidais aussi les athlètes et les entraineurs mal voyants au moment du petit déjeuner et du déjeuner. C’est ainsi que je suis devenu amie avec eux ! » Antoine Richet



Volontaire aux Jeux paralympiques : « Une parenthèse enchantée »

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Du 19 août au 6 septembre, Dorith Lévy a troqué sa casquette de conseillère technique et sportive Ufolep Occitanie-Pyrénées-Méditerranée pour le bob de team leader de la salle d'échauffement d'escrime du village paralympique.

 

« J’avais un rôle de coordination pour faire respecter les plannings d'entrainement, veiller au bon accueil des délégations, aider si besoin les athlètes à fixer leur fauteuil roulant sur les pistes, etc. Mais nous n’avons pratiquement pas eu à intervenir, tout s'est fait naturellement, et l’expression "parenthèse enchantée" illustre parfaitement l’atmosphère de fête dans laquelle j’ai eu le sentiment de baigner : même si les journées étaient bien remplies, tout le monde s'entendait bien et les tracas du quotidien avaient disparu.

Je retiens la diversité de nos profils de volontaires : dans l’équipe il y avait une Coréenne, une Chinoise, une Péruvienne, une Espagnole et des Français, des étudiants et des retraités, des cadres supérieurs et des personnes en recherche d'emploi. Toutes et tous mus par la passion du sport et heureux d'avoir été retenus.

Le village olympique et ce brassage d’athlètes, d’officiels, de volontaires et de membres du staff de Paris 2024, c’est aussi quelque chose. Une ville éphémère avec les bâtiments hébergeant les athlètes, des boutiques et des endroits où souffler et suivre les épreuves sur des écrans géants… Ceux qui avaient déjà vécu les "olympiques" ont d’ailleurs préféré les "para" : les athlètes étaient accessibles et communiquaient facilement avec nous.

Je retiens trois moments forts. Primo, l’arrivée au village et la découverte de l'envers du décor. Deuxio, l’accueil de l’unique escrimeur de l'équipe des réfugiés, qui grâce à la solidarité des autres équipes a pu s'entraîner dans de très bonnes conditions. Tertio, notre affectation pour une journée au Grand Palais, pour voir en compétition les athlètes que nous avions accompagné à l'entraînement.

J’ajouterai une anecdote : au village, les athlètes avaient à leur disposition distributeurs de boissons et foodtrucks, toutes consommations étant gratuites pour eux. Nous autres volontaires n'y avions pas accès, mais l'équipe d'escrime Irakienne nous ramenait des viennoiseries, des glaces, des biscuits, des boissons... Aux petits soins pour nous !

Professionnellement, cette expérience m’a "reboostée" et confortée dans l’importance d’aider, de motiver et d’accompagner jeunes et moins jeunes vers des missions bénévoles. Le bénévolat associatif est d’une richesse incroyable. »



Volontaire aux Jeux olympiques : « Ennui au volant, ivresse à La Concorde »

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Chauffeur puis « ambianceur » place de la Concorde, Lionel Casses, élu à l’Ufolep Val-de-Marne et membre de l’Étoile de Villecresnes*, a vécu des Jeux olympiques de l’intérieur.

 

« Je suis secrétaire général du Comité départemental olympique et sportif du Val-de-Marne, mais c’est comme citoyen lambda que j’ai postulé comme volontaire aux Jeux olympiques. J’ai été retenu comme chauffeur, affecté au site de l’hippodrome d’Auteuil, alias Paris Ouest Dépôt (POD), où était stationnée la flotte des berlines et minibus Toyota, sponsor "mobilité". Du 18 au 28 juillet, j’ai transporté athlètes et officiels, membres de délégations et du CIO, généralement de leur hôtel ou du village olympique vers les sites d’épreuves. »

Échanges. « Les échanges avec mes passagers étaient très disparates. Avec la médecin officielle de la fédération internationale de canoë-kayak, une Écossaise très sympa qui s’est installée d’elle-même sur le siège avant, nous avons discuté durant tout le trajet jusqu’à la base de Vaires-sur-Marne. Le lendemain, j’ai convoyé de leur hôtel du 8e arrondissement au village olympique deux officiels chinois qui n’ont pas décroché un mot : pas même "au revoir" en claquant la porte... Entre ces deux extrêmes, j’ai convoyé des gens qui savent ce qu’est le bénévolat et vous remercient en arrivant, d’autres stressés par leur compétition, et d’autres pour qui j’étais un simple chauffeur de taxi. Comme ces hockeyeuses allemandes qui discutaient entre elles, pas avec le conducteur. »

Temps morts. « Chauffeur s’est révélé une mission ingrate. Étant trop nombreux, nous passions notre temps à attendre des courses qui ne venaient pas. Nous nous consolions en nous disant que nous étions malgré tout une pièce du rouage des Jeux... Mais quand, après deux heures de transport en commun, on te dit qu’aujourd’hui on n’a pas besoin de toi, après t’avoir auparavant affirmé que tu étais indispensable, ce n’est pas facile à vivre. »

Circulation fluide. « Au moins, la circulation était fluide comme jamais ! Et prendre la rue de Rivoli à contresens derrière un motard,c’est quelque chose que je ne revivrai plus jamais ! Ou faire le tour de la place de l’Étoile entouré de policiers prévenants, et traverser des quartiers interdits à la circulation. Ça, c’était assez magique… »

Apothéose à la Concorde. « Néanmoins, au bout de dix jours, c’est la frustration et le sentiment d’inutilité qui l’emportaient. J’ai alors appris incidemment qu’on pouvait demander à changer de mission. Je me suis rendu au "help desk" du dépôt et, en une demi-heure, j’ai été réaffecté au parc urbain de la Concorde, chargé de l’accueil et du placement du public. De cette deuxième mission, enfin plongé dans l’ambiance de l’évènement, je garde un souvenir merveilleux. J’accueillais les "PMR", les personnes à mobilité réduite, puis je regardais le match, moi aussi. J’ai vu le tournoi féminin de basket 3x3, le skate-board et le breaking. »

Chaise haute et mégaphone. « L’équipe de volontaires était très sympa, mais la journée que j’ai préférée, je l’ai passée seul en haut d’une chaise de maître-nageur, muni d’un mégaphone et d’une main en mousse, à diriger les spectateurs et à plaisanter avec eux dans toutes les langues dont je bredouillais trois mots. Dans mon dos j’avais l’obélisque, et face à moi la marée humaine qui dévalait depuis la Madeleine. Trôner place de la Concorde, entouré de gens avec la "banane", c’est quand même autre chose que de poireauter cinq heures dans un parking souterrain de l’aéroport de Roissy ! Mais, avec le recul, c’est ma quinzaine olympique de volontaire tout entière qui, au sens propre, restera une expérience extraordinaire. » Recueilli par Ph.B.

 

*Lionel Casses fut auparavant responsable du trampoline à la CNS gym et président de l’Ufolep Île-de-France, parallèlement à son statut de professeur des écoles mis à disposition de l’Usep auprès du délégué du Val-de-Marne.



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