L’égalité est l’une des valeurs cardinales de la République, et à ce titre elle inspire notre projet sportif fédéral. C’est pourquoi nous avons décidé de la mettre en avant depuis quelques mois, en particulier sur nos 47 finales nationales. Cette valeur qui fonde notre affinité sera encore pour nous un fil conducteur en 2024, et au-delà, participe pour nous de l’héritage que doivent laisser les Jeux olympiques et paralympiques. Elle s’entend à la fois au sens d’égalité dans l’accès à la pratique, d’égalité entre femmes et hommes, et aussi de lutte contre les discriminations, y compris celles liées à l’orientation sexuelle. C’est en ce sens que l’Ufolep participer au projet de Maison des fiertés à Paris, où nous feront partager notre expérience sur les questions du genre depuis notre implication dans l’accueil des Gay Games 2018 à Paris. Arnaud Jean
De l’engagement des jeunes au développement des pratiques, l’Ufolep s’implique dans les Jeux olympiques et paralympiques en se focalisant sur leur « héritage », au-delà du rendez-vous mondial de l’été prochain.
Vivre les Jeux olympiques et paralympiques dans son pays est une opportunité qui se présente rarement, au mieux une fois dans sa vie. L’été prochain, nous serons des milliards à regarder et vibrer, le plus souvent devant un écran, aux performances de sportives et de sportifs qui s’entraînent depuis des années pour préparer les quelques heures, minutes ou secondes de l’épreuve pour laquelle ils auront décroché leur sélection. Et, d’ici le vendredi 26 juillet 2024, les publicités, affichages, promotions et témoignages ne manqueront pas pour nous faire converger vers ce spectacle sportif, avec pour point d’orgue le parcours de la flamme olympique qui débarquera le 8 mai à Marseille depuis la Grèce.
Assumer notre label Terre de Jeux
L’Ufolep n’aurait su rester étrangère à un tel évènement, et notre fédération a obtenu le label Terre de Jeux. Elle assume également parfaitement son statut de découvreuse de talents, de graines de championnes et de champions qui ont pu découvrir leur discipline dans un club affilié à notre fédération avant de poursuivre leur pratique ailleurs, à un plus haut niveau qui n’est pas notre vocation. Parmi les milliers de bénévoles mobilisés par l’évènement figureront aussi nombre de nos licenciés, hommes et femmes passionnés de sport qui donneront de leur temps sans compter. Mais notre contribution va bien au-delà.
Nous considérons en effet que ces Jeux doivent être un catalyseur et un accélérateur du développement des pratiques sportives en France. C’est d’ailleurs la volonté affichée dès l’origine par le comité d’organisation de Paris 2024. Celui-ci ne s’est pas seulement réclamé d’un nouveau modèle de Jeux olympiques et paralympiques, à la fois spectaculaires et ouverts à tous, plus responsables, plus durables, plus solidaires et plus inclusifs : il a aussi mis en avant l’opportunité unique de susciter une dynamique de long terme qui fait écho au projet de société défendu depuis toujours par l’Ufolep.
Fidéliser les volontaires
Cette année particulière place aussi nos associations et nos comités départementaux et régionaux face à ce qui et à la fois un défi et un tremplin. Partenaire de Paris 2024, l‘engagement des jeunes a été pour nous une priorité : dans le cadre du volontariat en service civique Génération 2024, nous avons accueilli parmi nos équipes des dizaines de jeunes filles et jeunes garçons autour de missions consistant à promouvoir (auprès du grand public et au sein de l’Ufolep) les nouvelles disciplines olympiques comme le breaking et le skateboard, et à mobiliser les jeunes qu’ils sont allés rencontrer. En parallèle, ces volontaires se sont acculturés à notre fédération, notamment en participant à nos événementiels Ufostreet, à nos parcours coordonnés de formation et à nos journées multisports.
Aujourd’hui, l’enjeu consiste à les intégrer dans nos rangs en leur permettant de développer leurs propres projets et de s’investir dans un cadre associatif, réunissant à travers cet engagement la pratique sportive et le rayonnement de notre fédération.
Remédier aux zones blanches
Le développement des activités sportives « post-JOP » ne peut cependant pas se concevoir sans lieux de pratique. C’est pourquoi, en parallèle, l’Ufolep s’est fortement impliquée dans le plan gouvernemental des « 5000 équipements » sportifs de proximité, en proposant un concept de structures mobiles. Acquises par plusieurs comités, celles-ci permettent d’apporter, au plus près des habitants des zones « blanches » dépourvues d’installations, des lieux adaptés à la pratique multisport,
Au passage, ces investissements croisent l’un des axes d’une « grande cause nationale » 2024 dédiée à l’activité physique et sportive. Plus que jamais, nous devons fortement investir les territoires où la pratique est statistiquement plus faible, à savoir les territoires prioritaires, urbains et ruraux. Nous sommes en particulier en discussion avec le ministère chargé des Sports pour piloter des actions en milieu rural en nous appuyant sur nos différents dispositifs déjà existants : maisons sport santé, caravanes du sport, Playa Tour, Ufostreet...
Accueillir les nouveaux adhérents
Enfin, nous devons nous préparer à accueillir à la rentrée 2024 les vocations sportives post olympiques, en faisant le pari qu’elles concerneront à la fois les jeunes et les moins jeunes, les femmes et les hommes, certains peut-être dans l’idée d’exceller dans la discipline qu’ils auront découvert, et les autres motivés par la reprise d’une activité physique régulière dans un cadre associatif. Pour y répondre, nos animatrices et nos animateurs doivent être encore mieux formés et plus nombreux, et nous devons dès à présent faire en sorte de pouvoir proposer des créneaux supplémentaires pour accueillir dans les meilleures conditions possibles tous deux qui voudront nous rejoindre. Sur un plan plus technique, notre nouvelle plateforme d’affiliation nous aidera à les affilier.
L’Ufolep sera bien au rendez-vous des Jeux olympiques et paralympiques, dans le rôle qui est depuis toujours le sien : développer le sport pour tous.
Arnaud Jean, président de l’Ufolep
Créé en 2007, le Handball Club de Dzoumogné, au nord de Mayotte, illustre la dimension éducative sociale des activités sportives. Au-delà du hand, il propose en effet des animations multisports et un accompagnement scolaire. Animé par trois dirigeants bénévoles, le club s’appuie sur trois salariés (un coordinateur, une éducatrice sportive et une animatrice socioculturelle) épaulés d’une dizaine de bénévoles et fait appel régulièrement à des volontaires en service civique. À l’origine sa vocation était essentiellement sportive, avec l’idée de « canaliser » les jeunes. L’équipe fanion a même remporté une finale de coupe en 2010 et accédé en 2014 à la première division du championnat local, avant que le club ne cesse ses activités en 2017 en raison de difficultés financières. C’est en 2020, devant l’explosion de la délinquance juvénile dans le village (classé en QPV et qui accueille un collège), que d’anciens joueurs ont relancé l’association. Depuis, sa vocation est moins compétitive que sociosportive, avec pour priorités l’éducation et l’insertion socio-professionnelle des jeunes.
Contexte. Le comité de Mayotte a été créé en juin 2012, un an après que le territoire soit devenu le 101ème département français. L’île et ses îlots appartenaient à l’archipel des Comores jusqu’au référendum d’indépendance de 1974, où Mayotte fut le seul territoire à souhaiter rester attaché à la France. L’opération « Wuambushu » (« reprise » en mahorais), initiée fin avril par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour détruire des bidonvilles et lutter contre la criminalité et l’immigration clandestine, est venue rappeler les enjeux sociaux du déploiement de l’action de l’Ufolep et les difficultés qui l’entravent. À ce contexte tendu s’est encore ajouté, ces derniers mois un rationnement drastique de l’eau potable. L’île compte 310 000 habitants, avec une densité de 825 h/km2, la plus forte de tous les territoires d’outre-mer, avec un taux de croissance de 4 % par an et une population dont les deux tiers a moins de 25 ans. Côté géographie physique, Mayotte possède l’un des plus grands lagons fermés du monde, avec une double barrière de récifs et des fonds marins exceptionnels.
Équipe. Le comité Ufolep a son siège à Mamoudzou, la préfecture, et s’investit dans l’éducation par le sport, la formation et le sport-santé. Grâce à des emplois aidés, l’équipe compte aujourd’hui 9 salariés : une déléguée départementale, une assistante administrative, une chargée de vie associative, chargé de communication, deux éducateurs sportifs, deux animateurs sportifs et un agent d’entretien. L’important turn-over est cependant un frein au déploiement des projets et les salariés ont parfois du mal à percevoir l’importance de la vie associative.
Activités sportives. L’évènement qui assure la notoriété du comité est le championnat de course de pneus, qui mobilise des milliers de participants et pour lequel s’affilient les intercommunalités. Au-delà, le comité fédère une vingtaine d’associations, autour de publics ciblés (les femmes, en appui sur le dispositif Toutes Sportives, ou bien encore les seniors) ou d’une activité sportive : football, handball ou rugby, et aussi de plus en plus des sports de nature (natation, randonnée, VTT) et à présent le skateboard en milieu urbain.
Formation. Le comité forme depuis déjà huit ans au Certificat de qualification professionnelle (CQP) d’animateur de loisir sportif, option activités physiques pour tous. Les trois à quatre promotions de 16 jeunes par an trouvent généralement aussitôt un emploi et certains stagiaires ont d’ailleurs été directement recrutés par le comité.
Naoilou Yahaya, présidente de l’Ufolep Mayotte
Avec ses 180 adhérents, l’amicale Ufolep-Usep de Bras Canot, à Saint-Gilles-les-Hauts, accueille à la fois les élèves des écoles de Bras Canot et Fleurimont 2, les jeunes des quartiers et leurs familles. Les activités s’inscrivent en partie dans le cadre du contrat local d'accompagnement à la scolarité (Clas, de l’école élémentaire au lycée) et l’association participe à l’opération « école ouverte » pendant les vacances. Au titre de sa double identité, l’association est également labélisée Génération 2024 et participe à la Semaine et à la Journée olympique et paralympique, avec de nombreuses interventions sportives. Elle propose également des randonnées en famille, la participation à des événements culturels et sportifs, un voyage des jeunes à Madagascar (financé par le Fonds d’échanges à but culturel, éducatif et sportif), la participation au concours "je filme le métier qui me plaît", à des manifestations solidaires (Téléthon et Odyssea) ou à des projets citoyens (végétalisation, jardin collaboratif, recyclage des déchets). L’année écoulée a également été rythmée par les ateliers du projet Usep "Mon association booste mon cerveau" et un partenariat avec une compagnie de danse contemporaine. Le tout en étroite collaboration avec l'équipe enseignante et la mairie de Saint-Paul (à la Réunion les communes sont très étendues).
« La géographie très montagneuse de l’île et l’histoire expliquent cette identité, souligne la déléguée départementale, Emmanuelle Cochard. L’association a été créée à la demande des habitants de ce village enclavé, loin de toute activité sportive ou culturelle. La pratique d’une activité physique dans un cadre collectif et intergénérationnel est aussi envisagée à l’Ufolep comme une réponse au désœuvrement et une façon de lutter contre la sédentarité, l’obésité et la surconsommation des écrans. Il s’agit également de tisser du lien entre les habitants et de favoriser l’estime de soi, comment lorsqu’une randonnée mène les gens jusqu’à un sommet qu’ils pensaient inatteignable pour eux. »
Synergie. Le comité de la Réunion, qui fédérait l’an passé 58 associations et 1100 adhérents, est animé par un comité directeur de 8 membres et une équipe de 7 salariés. Il se caractérise est sa proximité avec le sport scolaire et l’Usep (dont il partage les locaux) et la synergie avec la Ligue de l’enseignement.
Randonnée. Pratiquée par une vingtaine d’associations, la randonnée pédestre est la première activité, devant celles de la forme et les arts martiaux. Suivent le multisport, les luttes et sports traditionnels, puis des activités variées. Ce panel a considérablement évolué depuis la création du comité en 1979 puisqu’à l’origine, l’Ufolep organisait principalement des championnats de sports collectifs (handball, basket, volley) et des formations d’animateurs. Les activités physiques de pleine nature, puis d’expression, se sont développées ensuite. Depuis plusieurs années, le comité s’est également tourné vers l’insertion professionnelle sur un territoire où le chômage des jeunes s’accompagne d’un fort taux d’illettrisme.
Actions. L’Ufolep organise en octobre le Somin (chemin) Grand Raid, qui consiste à accompagner et encourager les trailers de la « Diagonale des Fous » sur les 20 derniers kilomètres de cette épreuve emblématique. Suit en novembre « Faites de la randonnée », évènement intergénérationnel développé en commun avec l’Usep, avec 4 ou 5 circuits différents dans et autour de l’enclos du Piton de la Fournaise, site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Parcours coordonné. Le « parcours citoyen sportif » forme chaque année 15 jeunes aux techniques d’animation (Bafa), en partenariat avec la Mission locale du territoire ouest. Ceux qui le souhaitent peuvent également s’engager dans un certificat de qualification professionnelle (CQP) d’animateur de loisirs sportifs. Ce dispositif est soutenu par la politique de la ville de Saint-Paul et les bailleurs sociaux.
Ville-Vie-Vacances. Les séjours socio-sportifs de l’opération Ville-Vie-Vacances s’adressent aux jeunes de 11 à 17 ans des quartiers prioritaires et sont soutenus par la Caisse d’allocation familiale et la commune de Saint-Paul.
Emmanuelle Cochard, déléguée Ufolep de La Réunion
L'Amicale des Savanes est une jeune association de Kourou, site d’implantation du Centre spatial guyanais. Celle-ci a démarré avec des randonnées cyclistes avant de se rapprocher de l’Ufolep pour développer ses activités. Elle continue a depuis diversifié ses actions, avec des randonnées 100 % féminines ou caritatives (lutte contre le cancer), un critérium de cyclisme sur route et une section VTT qui organise aussi une course. L'Amicale des Savanes s’est également positionnée sur le Savoir Rouler à Vélo et rayonne désormais sur les communes alentour. Nous accompagnons l'association sur la rédaction de ses projets et demandes de subvention et apportons à l’occasion une aide logistique sur leurs manifestations (comme la mise à disposition de vélos et de casques pour une randonnée).
Autre association dynamique que le comité aide financièrement, administrativement et sur le plan du matériel : l’AS Camopi Wilau, située en Amazonie et seulement accessible depuis Cayenne par avion (1h de vol) ou par pirogue (3 à 6h de navigation selon le niveau de l'eau). Forte de 33 adhérents (11 adultes, 18 jeunes et 4 enfants), l’AS Camopi Wilau organise des activités sportives régulières pour les enfants et adolescents de la commune, et plus ponctuellement des tournois de foot à Camopi et au village de Trois Sauts.
Amazonie. Département depuis 1946, la Guyane est la seule collectivité française d’outre-mer continentale puisque son vaste territoire, situé entre le Brésil et le Surinam, appartient à l’Amérique du Sud. Initialement peuplée d'Amérindiens, la Guyane a connu la colonisation française et portugaise et son histoire est inséparable de celle de l’esclavage et du bagne installé à Cayenne, Saint-Laurent-du-Maroni et aux îles du Salut. Environ 10 % du territoire est habité, le reste étant constitué d’une forêt tropicale dense, avec une très grande diversité d'espèces en matière de flore et de faune. La Guyane est à la fois la deuxième région de France en superficie et la deuxième la moins peuplée (294 000 habitants, 3,6 h/km2), même si le taux de croissance de la population, principalement installée sur le littoral, est rapide.
Équipe. Créé au début des années 1980, le comité Ufolep a subi un coup d’arrêt en 2010 après la cessation d’activité de la Ligue de l'enseignement, avant d’être relancé à partir de 2016. Le bureau est constitué de trois élus (Pierre Mathurin, président ; Nathalie Antoine, trésorière ; Gilberte Farlot-Fleret, secrétaire générale). Chargé du secrétariat, de la comptabilité et du développement des activités, Christophe Cazala est le seul salarié du comité, qui ne possède pas de commissions sportives. Le comité met en place des formations PSC1 pour la Ligue de l'enseignement, avec laquelle il existe une convention bipartite (aide au développement des activités de l’Ufolep, formations à coût préférentiel, mise à disposition d'un lieu de travail...). Une convention avec une commune permet par ailleurs l'utilisation d'un parcours de sécurité routière.
Activités. Les principales activités sont le cyclisme (route et VTT) et les sports collectifs, avec un développement des pratiques loisirs (notamment des marches sportives déclinant le dispositif À Mon Rythme) qui va de pair avec le fait que beaucoup d'associations se détachent d'une pratique compétitive. Au total, 18 associations étaient affiliées en 2022-2023, pour 109 adhésions. Le comité travaille par ailleurs à la déclinaison du dispositif Ufostreet, avec pour freins des problèmes d’autorisation des municipalités pour organiser l’action dans les quartiers et un manque de matériel.
Perspectives. Tout reste à faire en Guyane pour une fédération qui promeut le sport pour tous. Au-delà de la carence en infrastructures sportives et de loisirs, les associations sont peu structurées et ont besoin d'un accompagnement. Mais l’immensité du territoire, l’éloignement et la difficulté d'accès à certaines zones sont souvent rédhibitoires. L’Ufolep doit aussi faire sa place aux côtés de comités sportifs établis de plus longue date.
Christophe Cazala, délégué Ufolep de Guyane
Créé en 2017, le FC3M (Football Club 3e Mi-temps) illustre les différentes facettes de l’Ufolep Îles de Guadeloupe : par son activité très représentative, le futsal ; parce que cette association née au Gosier, au sud de Grande Terre, est désormais aussi implantée sur l’île de Saint-Martin ; et enfin parce qu’au-delà de son objet sportif, elle s’engage avec l’appui du comité dans l’apprentissage des gestes de premiers secours destinés aux enfants (dispositif Cap’tain Rescouss). Elle apporte également un soutien matériel aux enfants appartenant à des familles en difficulté (notamment monoparentales) et promeut la pratique féminine, notamment dans le cadre du dispositif Toutes Sportives : gym douce et renforcement musculaire, mais aussi sports collectifs innovants, avec le concours des enseignants en activité physique adaptée de l’Ufolep.
Archipel. Ne dites plus « Ufolep Guadeloupe », nom de baptême donné en 1975, mais comité des Îles-de-Guadeloupe : Grande-Terre et Basse-Terre bien sûr, mais aussi Marie-Galante, La Désirade, ainsi que Terre de Haut et Terre de Bas, qui composent Les Saintes. Sans oublier les îles plus éloignées de Saint-Barth et Saint-Martin, qui ont rejoint il y a dix ans, à la faveur d’une AG extraordinaire, un comité qui englobe les champs de compétence dévolus dans l’Hexagone aux comités départementaux et régionaux.
Comité. L’Ufolep des Îles-de-Guadeloupe réunit 2 000 licenciés au sein d’une soixantaine d’associations sportives et culturelles, tant en loisirs qu’en compétition. En parallèle, les actions ciblées auprès des femmes des quartiers prioritaires, des jeunes placés et sous-main de justice, des seniors et des personnes souffrant de pathologies chroniques touchent 500 bénéficiaires. Le comité directeur réunit 12 élus et s’appuie sur une centaine de bénévoles, membres des commissions (disciplinaires, techniques et transversales) et autres juges, arbitres et commissaires officiant dans les activités compétitives.
Foot et cyclisme. Activité majeure, le football à onze réunit 18 associations et 602 licenciés adultes. Autre déclinaison du ballon rond apparue il y a cinq ans, le futsal représente déjà 10 associations et 300 licenciés. Très structurée avec sa formation d’arbitres, coachs et délégués de terrain, cette activité a donné une grande visibilité à l’Ufolep dans son ensemble grâce à sa maîtrise des réseaux sociaux et la retransmission des matchs sur internet. Toujours très populaire, le cyclosport réunit 430 coureurs de plus de 16 ans, dont une dizaine de femmes, durant une saison qui s’étale de janvier à juillet. Ces trois disciplines représentent 8 associations sur 10 et plus de 75 % du total des licenciés. Pour le reste, des activités de loisirs et de bien-être (randonnée pédestre, longe-côte et activités nautiques, tai chi) rallient des pratiquants adultes et seniors. Le comité a également récemment accueilli des associations de cricket et de netball (un dérivé du basket-ball), activités très prisées dans les Caraïbes, particulièrement par le public féminin.
Révolution. Si l’Ufolep Îles-de-Guadeloupe vise depuis toujours l’émancipation de chacun à travers son parcours associatif, le comité a aussi connu son « Mai 68 » à l’issu des 44 jours durant lesquels, du 20 janvier au 4 mars 2009, la population s’est massivement élevée contre la « pwofitation », c’est-à-dire contre les profiteurs. Pas moins de 80 000 personnes, soit un habitant sur cinq, ont défilé à plusieurs reprises sous les fenêtres du siège de l’Ufolep, boulevard Légitimus, l’avenue des Champs Elysées de Pointe-à-Pitre. Cela constitua le fait déclencheur pour apporter, plus encore, notre pierre à l’édifice de la société guadeloupéenne, notamment via la professionnalisation des bénévoles sportifs et la formation aux premiers secours.
Équipe. C’est dans cet objectif qu’a été organisée une équipe de six salariés de droit privé : un chargé de la vie associative ; une coordinatrice pédagogique pour notre organisme de formation (certifié Qualiopi) ; deux enseignants en activité physique adaptée ; une contrôleuse de gestion ; un délégué « régional » (récemment diplômé de l’école des cadres de la Ligue de l’enseignement).
Insertion. Nos pistes de développement sont tournées vers l’objectif de proposer des formations professionnalisantes, avec une double ambition : devenir d’ici fin 2023 une Unité de formation par l’apprentissage pour le compte du CFA de l’éducation populaire et permettre à des associations, affiliées ou pas, d’accueillir ces futurs apprentis avec un tuteur. Notre comité s’inscrit ainsi complètement dans les axes du rapport Théophile que sont le sport-santé et la professionnalisation. Preuve en est, la prochaine création d’un véritable parcours de formation sur notre territoire, en prolongement du certificat de qualification professionnelle d’animateur de loisirs sportifs (CQP ALS), avec en ligne de mire la préparation à deux diplômes d’État : les brevets professionnels jeunesse éducation populaire et sport (BP Jeps) activités physiques pour tous et activités de la forme.
Serge Barru, président de l’Ufolep Îles-de-Guadeloupe
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