Si la pratique du sport en prison doit être renforcée, elle doit être également pensée et réalisée par des professionnels de l’activité physique adaptée à la prévention et à la réinsertion : c’est le parti pris de Sport pour les jeunes sous main de justice, petit ouvrage pratique coédité par l’INS-HEA, organisme dédié à l’école inclusive, et les éditions EP&S. S’appuyant sur une longue expérience au sein du quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine), il dégage des concepts traduits ensuite à travers des fiches de jeux moteurs qui ne manqueront pas d’éveiller l’intérêt des éducateurs sportifs Ufolep intervenant auprès de ce public.
« Penser le sport » : c’est le titre-programme de la collection lancée par le réalisateur et ex-prof d’EPS Benjamin Pichery et le philosophe François L’Yvonnet aux éditons Amphora. Ils y reprennent le principe d’entretiens filmés de l’Insep qui avaient trouvé un premier prolongement éditorial au Cherche-Midi sous la devise « Homo Ludens ».
Le point fort de cette nouvelle formule réside dans le découpage en courts chapitres qui facilitent la lecture et font ressortir les idées-forces. Les trois premiers à en bénéficier sont le sociologue Paul Yonnet, le géographe Jean-Pierre Augustin, aujourd’hui décédés, et l’anthropologue David Le Breton. On soulignera que, par le passé, tous trois ont tous été associés à des évènements de l’Ufolep : Paul Yonnet a participé au colloque « sport et religions » organisé pour le centenaire de la Loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État, Jean-Pierre Augustin à l’Université sportive de Bombannes et David Le Breton à l’Université européenne du sport de Strasbourg.
Intitulés Le loisir c’est du boulot !, les échanges avec Paul Yonnet constituent une parfaite introduction à ses pénétrantes Huit leçons sur le sport (Gallimard 2004). En géographe, Jean-Pierre Augustin pointe pour sa part L’emprise occidentale exercée jusqu’à présent sur le sport. Enfin, dans À corps perdu…, David Le Breton interroge la place du corps humain à la lumière d’avancées technologiques qui proposent d’en construire des versions « augmentées », tout en s’autorisant des digressions sur ses deux passions, la marche et le vélo. Ph.B.
Le loisir c’est du boulot !, Paul Yonnet, Sport, l’emprise occidentale, Jean-Pierre Augustin, À corps perdu…, David Le Breton,Amphora-Insep, 12,95 €.
De Marc Riboud (1923-2016), on garde dans l’œil Le Peintre de la tour Eiffel, qui en 1953 fut son ticket d’entrée à l’agence Magnum, ou La Jeune Fille à la fleur qui, en 1967 à Washington s’approche des baïonnettes d’une rangée de soldats lors d’un défilé contre la guerre du Vietnam : le résumé d’une œuvre marquée du double sceau de la poésie et de l’engagement pour la liberté. Mais Marc Riboud, dont le Musée des confluences de Lyon célèbre le centenaire de la naissance, appréciait aussi les activités physiques. En témoignent, parmi une sélection de 100 images tirée de ses nombreux voyages, ces Rameurs ghanéens qui « devaient franchir une "barre" dangereuse avant de trouver leur poissons », ou le Plongeur de Dubrovnik choisi pour l’affiche de l’exposition.
Après avoir repris pied avec une activité physique encadrée par l’Ufolep pour le CIDFF, Françoise Le Texier a rejoint l’équipe d’élus des Côtes-d’Armor.
« Quand je me suis rapprochée du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de Saint-Brieuc, j’ai appris qu’il était possible d’être suivie par une psychologue. Dès le deuxième rendez-vous, elle m’a parlé d’activité sportive, quelque chose qui était en train de se monter. Je lui ai fait part de mon intérêt et, dès la première séance, j’ai beaucoup apprécié la façon d’animer et le côté très professionnel des éducateurs sportifs. Je suis devenue assidue à ce créneau de deux heures du jeudi où nous étions une dizaine de femmes à nous retrouver. Les intervenants pouvaient varier et Gwenaël, le délégué départemental, ou Manon, son adjointe, faisaient le lien. »
Sports co. « Ce n’était pas du fitness mais des sports collectifs, avec un côté découverte. Cela faisait un moment que je n’avais plus d’activité sportive. Il y avait quelques années, j’ai suivi un cours de fitness pendant deux ans, avant d’arrêter quand c’est devenu du Pilates, que je n’aime pas. En remontant plus loin, dans les années 2000 j’ai aussi fait dix ans d’aquagym avec l’ASBD, l’Association briochine sport et détente. D’ailleurs, pour l’anecdote, j’ai retrouvé ma professeure, aujourd’hui en retraite, à l’AG départementale Ufolep. Car l’association est affiliée à la fédération, ce que j’ignorais à l’époque ! »
Emploi. « Le retour à l’emploi n’est pas d’actualité pour moi en raison de ma situation un peu particulière. Attachée à la fonction publique, j’ai été déclarée inapte à mon poste, malgré mes démarches pour une reconnaissance de maladie professionnelle. Il me faudrait donc démissionner ou rebondir sur un autre métier : en fin de carrière, cela demanderait énormément d’énergie. J’étais devenue ingénieur, en charge des bâtiments d’une commune limitrophe de Saint-Brieuc, après avoir suivi des formations et appris de mes diverses fonctions, moi qui avais débuté derrière une planche à dessin. »
Engagement. « La pratique sportive avec l’Ufolep m’a donné les moyens de me sortir de toutes les choses négatives que je traversais. J’ai retrouvé goût à la vie. Mais après je n’ai pas repris d’activité : au-delà de l’aspect financier, je n’étais pas non plus sûre de retrouver le même accompagnement. Alors je fais de la marche à pied. En revanche, comme j’avais sympathisé avec les éducateurs sportifs et Gwenaël et Manon [respectivement directeur départemental et agent de développement], ceux-ci m’ont proposé d’intégrer le comité directeur départemental1. J’ai dit oui : je veux bien donner un coup de main. J’ai ainsi participé comme bénévole à des actions à Saint Brieuc ou Loudéac, et tout récemment à l’étape du Playa Tour de Perros-Guirec. »
Comité. « Lors des réunions du comité directeur, pour l’instant j’écoute et je vais dans le sens de la majorité pour ce qui touche à la stratégie de développement. J’apprends comment fonctionne l’association. Je pourrais à l’occasion apporter mes connaissances dans la conformité d’une salle de sport : structure, sécurité, évacuation... Et surtout évoquer les biens faits du sport dans la remise en forme physique et psychique. Cela m’a apporté une nouvelle habitude de vie, et des contacts humains qui se prolongent aujourd’hui d’une autre façon. » Ph.B.
(1) Une autre bénéficiaire, Marie-Hélène Bellan, a elle aussi intégré le comité Ufolep des Côtes-d’Armor.
Objectif insertion sociale et professionnelle
Le projet mené avec le Centre d’information des droits des femmes et des familles de Saint-Brieuc a débuté en novembre 2020, dans le cadre du dispositif Toutes Sportives et du partenariat national avec la FNCIDFF. Ce créneau de deux heures d’activités physiques et sportives est proposé par l’Ufolep en gymnase ou en extérieur selon la saison, en alternance avec un atelier d’insertion professionnelle animé par le CIDFF. S’y ajoutent ponctuellement des formations aux premiers secours et des rencontres avec des employeurs potentiels où les participantes animent elles-mêmes des ateliers sportifs, avant un temps d’échange où structures et entreprises présentent leur activité et les postes à pourvoir.
L’accompagnement est conçu sur un an, avec toutefois un turn-over important entre les stages ou contrats à durée déterminée décrochés par les participantes. Sur les deux premières années, le projet a touché 25 femmes et a été étendu l’an passé à la ville de Loudéac, en Centre-Bretagne, où pas moins de 6 des 8 participantes ont trouvé un emploi, au moins temporairement : aide à domicile, assistante territoriale des écoles maternelles (Atsem) ou aide-soignante en milieu hospitalier (ASH). Les profils des bénéficiaires sont assez variés : nous avons même eu au printemps une titulaire d’un master en anthropologie qui s’est ensuite engagée dans une démarche d’auto-entreprenariat !
Manon Hidrio, agent de développement à l’Ufolep 22
Erwan Le Chêne et le club de Guipavas ont fait du badminton l’une des activités les plus jeunes et dynamiques de l’Ufolep Finistère.
« Je suis bénévole référent au sein de la section badminton de l’amicale laïque de Guipavas, près de Brest, où je pratique depuis une quinzaine d’années. Je participe aux compétitions Ufolep en simple et en double et j’encadre aussi les jeunes. Au sein du club, nous nous efforçons de dynamiser la vie associative et de diffuser notre vision du "badminton pour tous". Nous proposons trois créneaux hebdomadaires pour les jeunes et quatre pour les adultes, plus une matinée famille le dimanche. Nous sommes aujourd’hui 135 licenciés, ce qui fait de nous le plus grand club amateur du Finistère. »
Jeunes. « Les jeunessont très demandeurs de challenges et de rencontres. Or, longtemps, seuls deux tournois leur étaient proposés dans le département. Pourquoi ne pas faire autant pour eux que pour les adultes ? C’est pourquoi nous avons tout d’abord organisé à Guipavas un tournoi supplémentaire, avant d’aller plus loin dans la démarche en lançant – malgré les réserves formulées par certains – un championnat jeune. Après une expérimentation il y a deux ans, nous avons proposé l’an passé une première édition aboutie, avec une trentaine d’engagés sur chacune des 7 journées, pour un total de 80 participants. »
Points. « Ce championnat jeune fonctionne avec un système de points apportés par chaque manche remportée, qui détermine le classement final. Autre particularité, la première partie de la journée consiste en un tournoi en simple, avant que votre adversaire devienne ensuite votre partenaire de double.
Stage. « Cet été nous avons prolongé notre démarche en organisant, sur la suggestion du délégué Ufolep, Olivier Rabin, un stage départemental pour nos jeunes licenciés. Nous étions une dizaine d’encadrants bénévoles du club et ce stage a également servi de support de formation au brevet fédéral d’animateur. Un diplôme qui est une forme de reconnaissance de leur engagement. »
National. « Même si nous ne sommes pas dans une logique du tout compétition, ce que traduit notre adhésion à l’Ufolep et à ses valeurs, l’émulation est indissociable du badminton. Sur le terrain, nous donnons le meilleur de nous-mêmes, et sommes fiers d’avoir remporté le National 2023 par équipe en simple affiliation, et d’avoir terminé deuxièmes en double affiliation. Et nous donnons rendez-vous aux badistes Ufolep en avril prochain pour l’édition 2024 à Plouarzel, que nous porterons avec l’ensemble des clubs finistériens. Comme en 2015 au Conquet, pour ceux qui s’en souviennent ! » Marie Guillet
Dynamique finistérienne
La saison passée, le badminton a réuni dans le Finistère 691 licenciés (avec deux pics parmi les jeunes et les trentenaires) et 25 clubs (principalement concentrés sur l’agglomération brestoise et la pointe nord du département). Ce dynamisme repose sur une grande offre de manifestations (6 tournois jeunes et 9 tournois adultes de fin septembre à fin juin, un tournoi salade, une rencontre départementale, une forte délégation au National, plus un stage de reprise pour les jeunes et un autre pour les animateurs bénévoles) et sur le site dédié « badufolep29 », qui offre une grande visibilité à l’activité, avec ses infos de première fraîcheur.
Le Finistère est ainsi l’un des principaux foyers d’une activité qui, au niveau national, fédère 483 associations et 10 074 licenciés.
Aïkido, équilibre, libre : Éric Hugot a synthétisé ces trois mots pour caractériser un club Ufolep qui se réclame de l’éducation populaire.
« L’adolescent rebelle que j’étais » : la confidence est lâchée au détour d’une phrase, pour renvoyer à la réticence initiale que pourraient éprouver certains jeunes aïkidokas à s’incliner devant leur « senseï » au début d’une séance. « Jeune pratiquant de zen, se souvient Éric Hugot, je m’étonnais de devoir me prosterner devant bouddha, jusqu’à ce qu’on m’explique que je m’inclinais devant celui que je serais demain, plus sage et plus expérimenté. Une fois adulte, après mes premiers cours d’aïkido j’ai aussi demandé le sens de la formule "Onegaishimasu " adressée rituellement au professeur. On m’a répondu que cela signifiait en rapport au contexte de début de cours, quelque chose comme : « S’il vous plaît, enseignez-nous". J’ai trouvé ça formidable, et je pense qu’il faudrait la transposer à l’école ou au collège ! »
Aïkilibre. Après avoir commencé par le tennis, Éric Hugot s’est ensuite orienté vers le full contact et la boxe américaine, le jujitsu traditionnel et les arts martiaux russes, avant de trouver sa voie dans l’aïkido. Mais, explique-t-il, c’est en fondant en 2018 une association à Roubaix (Nord), et en l’affiliant à l’Ufolep après sa rencontre avec le référent national de l’activité, Antonio Barbas, qu’il a pu réaliser un projet pleinement en accord avec ses conceptions : Aïkilibre, et ses trois notions fusionnées en un seul mot. « C’était aussi un choix naturel pour moi qui, avant de m’orienter professionnellement vers le coaching systémique d’organisation et de relation, ai suivi une formation de directeur chef de projets d’animation socio-culturelle : l’éducation populaire fait partie de mon ADN. »
Licenciés. Aïkilibre réunit plus de 70 licenciés, encadrés par 5 enseignants bénévoles sur des créneaux répartis du lundi au samedi dans trois salles. Des adultes et adolescents de tous milieux, et aussi des enfants de 6 à 11 ans, voire demain de plus jeunes encore, « mais pour un travail sur le schéma corporel qui faciliterait ensuite une initiation à la discipline ». Éric Hugot enseigne lui-même l’ensemble des disciplines : l’aïkido et le jōdō (sabre en bois contre bâton), mais également le Iaïdo (art du sabre), ainsi que la self-défense féminine. « L’accueil d’une activité qui propose des réponses immédiates à des situations de menace physique a fait débat. Mais nous avons souhaité la proposer en complément, avec la possibilité de s’ouvrir aux autres disciplines et en nous distinguant d’autres offres existantes par l’ouverture philosophique », explique Éric Hugot, qui est l’auteur d’un ouvrage (épuisé) sur le sens de « l’enseignement des arts martiaux en temps de paix ».
Paix. « Dans ce livre, j’insiste sur les valeurs de respect et de transmission qui sont l’essence même du Budo (qui regroupe les arts martiaux traditionnels japonais, que sont le karaté, le judo, l’aïkido), et sur le message du créateur de l’Aïkido, Morihei Ueshiba (1883-1969). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci a souhaité préciser l’esprit de sa discipline : créer la paix à l’intérieur de soi, pour la projeter au dehors : et ainsi contribuer à la paix dans le monde. »
Roubaix. Aïkilibre est également un club inséré dans son environnement social. Secrétaire général de l’Office municipal des sports, Éric Hugot est membre de l’académie des dirigeants sportifs créé au sein de l’OMS pour être ressource auprès des associations. « J’ai notamment collaboré au programme de réussite scolaire de la ville de Roubaix pour accueillir à Aïkilibre des jeunes en difficulté. Mais toujours après avoir rencontré le ou les parents, afin d’être dans la co-éducation et non dans un transfert de responsabilité du parent à l’éducateur sportif. »
Grades. Investi à l’Ufolep, Éric Hugot est membre de la Commission nationale sportive Aïkido. Il fait aussi partie du comité national des grades, et est référent régional aïkido pour les Hauts-de-France. « Nos grades apportent une reconnaissance et une évolution à chacun de nos pratiquants, et donnent une légitimité à nos écoles. L’aïkido est une discipline non compétitive, qui rejoint les valeurs de l’Ufolep dans le dépassement et l’accomplissement de soi.
On en revient là à ce qui caractérise l’aïkido à l’Ufolep : chaque école peut développer son art avec une certaine latitude et dans la bienveillance, tout en devant respecter des critères communs à tous, en matière d’encadrement notamment. Notre devise : primauté aux écoles. » Ph.B.
Un National à la mode ch’ti
Aïkilibre organise régulièrement des stages ouverts aux non-licenciés : le dernier en date début mars, rehaussé par la présence d’Antonio Barbas. Cette promotion régionale de l’aïkido Ufolep a permis l’affiliation d’un deuxième club d’aïkido dans le Nord. Et les 14 et 15 octobre prochain, Aïkilibre accueille à Roubaix le rassemblement national annuel Ufolep autour de démonstrations et d’échanges. « Sous le sceau de la culture japonaise, mais un peu ch’ti aussi, et très convivial », promet Éric Hugot.
Le projet Sortir avec le Programme de Loisirs et d’Activités Sportives pour les Habitants (Splash) a été construit avec les intéressés grâce au recueil de leur parole.
« Petit quartier isolé et renfermé sur lui-même, le quartier prioritaire Épine est à redynamiser. Il est pourvu de logements sociaux anciens aux loyers les plus bas du Mans [et] la vie associative, peu développée, est à soutenir. » Voilà ce qu’on peut lire sur le site municipal www.lemans.fr, et qui explique que ce quartier politique de la ville (QPV), l’un des cinq de l’agglomération mancelle, ait été choisi pour expérimenter un projet socio-sportif. Confié au collectif d’acteurs del’Atelier Socio-Sportif de la Sarthe1, il a été cordonné par l’Ufolep2.
Implication. L’objectif était de créer pour les 900 résidents du quartier, des enfants aux seniors, une offre estivale d’activités sportives et de loisirs, tout en recueillant leur parole (écrite ou orale, y compris sous forme de vidéos) pour adapter cette offre aux besoins exprimés. Cela a conduit à des aménagements, comme l’ajout d’une activité « mobilité » autour du vélo. Un millier de participations ont été enregistrées, avec toutefois une difficulté à toucher les adolescents
Multisport. Après quatre années, l’été dernier a marqué l’ultime phase du projet, avec une vingtaine d’activités gratuites3 proposées du 7 juillet au 26 août. Enfants, adolescents, adultes et seniors, garçons et filles : les activités de ce Splash#3 s’adressaient à tous les publics, et aussi aux familles2.
Financement. Le financement du projet repose sur un contrat de ville entre l’État, Le Mans Métropole et le conseil départemental. Le projet a également bénéficié de subventions du dispositif Quartiers d’été, de l’Agence nationale du sport (action spécifique socio-sport) et d’une aide du Fonds territorial de solidarité.
Médiateur. Il est vite apparu nécessaire de créer un poste de médiateur sportif. Salarié de l’Ufolep, Salifou Fofana participait à un petit déjeuner du mardi matin et a mis en place une activité de gymnastique douce. Il a également assuré le lien avec l’école primaire du quartier. Des activités pendant les petites vacances ont aussi été proposées pour les enfants. Salifou a également utilisé les outils numériques pour échanger avec les habitants et contribué à la mise en place de formations pour les membres du bureau de l’association créée en février : savoir gérer un budget, interagir avec les adhérents…
Demain. « L'objectif est d’étendre le dispositif Splash aux autres quartiers prioritaires de la ville du Mans », précise le délégué Ufolep, Simon Choisne. Le poste de médiateur pourrait être alors repositionné sur ces quartiers.
Marie Guillet
(1) Avec un groupe de pilotage d’une quinzaine de personnes : élus locaux et des techniciens des collectivités territoriales, déléguée du préfet, conseillers techniques de la Jeunesse et des Sports, bénévoles et salariés de clubs sportifs et d’associations à vocation sociale.
(2) avec pour partenaires l’association Cultures du cœur (médiation), l’école primaire Marcel-Pagnol, le centre social Les Cochereaux, les services jeunesse et culture de la Ville du Mans et la mission locale.
(3) Pilates, sports de raquette, self-défense, marche nordique, rallye piéton, capoeira…
Une association pour pérenniser les activités
L’idée-force de ce projet lancé en 2020 était d’impliquer les habitants à long terme. Ainsi est née en février 2023 l’association « Splash ! L’écureuil de l’Épine ». Présidée par Marie-Rose Taata (une mère de trois enfants d’une quarantaine d’années qui travaille comme aide à la personne et était l’une des interlocutrices de l’Ufolep depuis l’origine du projet), elle compte aujourd’hui une vingtaine d’adhérents, dont dix impliqués comme bénévoles.
« La dernière édition de Splash a été co-organisée avec l’association, et c’est elle qui assure le suivi du créneau hebdomadaire de gymnastique douce lancé en juin : s’il est animé par un éducateur Ufolep, c’est par exemple elle qui a déposé le dossier de subvention. Idem pour l’animation multisport qui sera proposée le mercredi dans l’école du quartier, en lien avec le dispositif Cité éducative. Cette dynamique a également remobilisé des personnes d’une association qui organisait il y a quelques années un vide-grenier », explique le délégué Ufolep, Simon Choisne.
Parallèlement, le centre social très excentré dont dépend le quartier vient d’y ouvrir un espace de vie sociale (EVS) qui accueillera également des activités culturelles ou sportives.
L’édition 2023 de l’Ufolep Playa Tour s’est déployée sur 22 sites, soit deux de plus que l’an passé, avec quatre nouveaux comités hôtes : l’Ardèche, l’Indre-et-Loire, les Hauts-de-Seine et la région Normandie, qui a joué de malchance puisque son étape d’Hermanville-sur-Mer programmé fin juillet a tout d’abord été reportée à la fin août, puis définitivement annulée à cause des orages. Ce fut toutefois la seule annulation pour raisons climatiques. Environ 25 000 personnes ont été accueillies, pour 15 000 titres de participation (Tipo). Parmi les partenariats, celui avec la BPI (banque publique d’investissement) s’est incarné par la promotion de l’entreprenariat auprès par de jeunes des QPV et ZRR1 par des responsables départementaux du programme CitéLab. Côtés médias, deux reportages télé ont été réalisés par BFMTV et Sport en France et un clip vidéo est à découvrir sur YouTube. Victor Méry
(1) Quartiers Politique de la Ville et Zones de revitalisation rurale.
Du 8 au 11 juillet, l’Ufolep 37 a proposé sur l’île Balzac de Tours une étape du Playa Tour atypique, associée à une scène musicale et un espace sur la transition écologique.
« C’était une opportunité, explique Vincent Nicolosi, directeur de l’Ufolep d’Indre-et-Loire. D’une part, nous souhaitions investir davantage les dispositifs nationaux, en particulier le Playa Tour, qui nous semblait le plus dans nos cordes au regard des moyens humains que nous pouvions mobiliser et de nos relations avec les centres sociaux et de loisirs. D’autre part, la Ligue de l’enseignement souhaitait aussi organiser à Tours un évènement sur plusieurs jours, avec deux quartiers « politique de la ville » (QPV). Nous avons donc réuni nos forces pour proposer conjointement des animations sportives, culturelles et citoyennes sur l’île Balzac, posée au milieu du Cher et proche du centre-ville. »
Découverte. Le samedi a démarré par l’installation de structures gonflables que le délégué, les animateurs sportifs et les bénévoles de l’Ufolep découvraient. Les deux journées du week-end ont ensuite été consacrées au grand public, un peu clairsemé le samedi en raison de la forte chaleur, mais venu en nombre le dimanche, avec 300 personnes accueillies. Au menu : handball, rugby sans plaquage, panna-foot, floorball, spike ball, bumball, tchoukball, chase tag, tir à l’arc, homeball… Ou bien encore des jeux d’opposition sur un tatami qu’il a fallu installer à l’ombre d’un barnum tant il brûlait les pieds sous le soleil. Soit deux heures d’activité le matin, trois l’après-midi, avec un changement d’atelier annoncé toutes les vingt minutes par un coup de sifflet. Puis, après 18 heures, place à la programmation musicale, avec son chapiteau flanqué d’une buvette.
Bénévoles et partenaires. « Entre l’installation des structures et l’animation des ateliers, il est indispensable de s’entourer de toute une équipe. Pour les ateliers du lundi et du mardi, nous avons ainsi mobilisé trois anciens volontaires en service civique et deux élus et fait appel à cinq clubs, deux de l’Ufolep et trois autres dont nous sommes partenaires » précise Vincent Nicolosi. « Un moment de partage et d’échange avec les jeunes, c’est toujours intéressant », explique ainsi écho Steven Treby, éducateur du Tours Handball, qui leur a fait découvrir des disciplines innovantes comme le floorball, le tchoukball ou le spike ball, et y a trouvé des points communs avec son sport de prédilection.
Enseignements. « Pour les accueils de mineurs, nous avions les contacts et l’habitude du public, explique Vincent Nicolosi. Nous savions aussi combien de jeunes nous allions accueillir chaque jour. En revanche, le samedi et le dimanche nous partions dans l’inconnu et nous nous sommes aperçus que les activités proposées n’étaient pas forcément adaptées aux enfants et aux jeunes venus seuls et non avec un groupe de copains. Nous n’avions guère que le tir à l’arc proposer, ou le panna s’ils étaient deux. Le matin, des animations UfoBaby auraient aussi étaient bienvenues pour accueillir les tout-petits et leurs parents et leur faire découvrir l’Ufolep : surtout que c’est un dispositif que nous déclinons ! Faute d’une communication efficace, nous avons également échoué à mettre en place un tournoi de volley pour les clubs Ufolep. Mais nous saurons en tirer la leçon. »
Témoignages. Et qu’en pensent les participants ? « C’est intéressant de pratiquer de nouveaux sports. Moi qui au départ ne voulait pas faire de hand, en fait ça m’a bien plu », confie Manon, 11 ans, jeune basketteuse venue avec le centre ado de Chanceaux-sur-Choisille. Noah, 13 ans, de Château-Renault, avait déjà l’expérience d’un Ufostreet et savait qu’il allait « faire du sport et des trucs culturels » : il a bien aimé « le tir à l’arc, le mini-foot, un peu tout en fait ». Idem pour Héchoch, 17 ans, venu avec ses formateurs de l’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes), footeux qui apprécie lui aussi « tous les sports ».
Bilan. « Si cela fait sens de collaborer avec la Ligue de l’enseignement, le fait d’être intégré dans un évènement plus large n’a pas permis d’identifier le Playa Tour en tant que tel. Et parce qu’elle était proposée dans l’espace Transition, la pratique du kayak n’était pas proposée par l’Ufolep, ce qui est un peu dommage », observe Vincent Nicolosi. Aussi, l’an prochain, sans que l’Ufolep se désinvestisse du festival, l’idée est de dissocier l’étape du Playa Tour en l’organisant ailleurs, afin que celui-ci soit mieux identifié. « Car nous sommes confortés dans l’idée de repartir dès l’an prochain par le fait d’avoir su gérer un évènement sur quatre jours en mobilisant bénévoles et partenaires autour d’une équipe de trois salariés. L’objectif est de fédérer ce noyau et de l’élargir aux membres d’autres associations, en créant par exemple une commission départementale Playa Tour. »
Cahier des charges. « Le dernier point d’amélioration, pointe Vincent Nicolosi, c’est le respect du cahier des charges, avec la mise en place des trois espaces différents : si nous avons mis l’accent sur les animations sportives, les activités éducatives et les activités douces et de bien-être n’étaient pas suffisamment identifiées et mises en valeur. Par exemple, nous n’avons pas réussi à mettre en place les tests de condition physique initialement prévus en lien avec le dispositif À Mon Rythme. Mais bon, notre premier UfoStreet n’était pas parfait non plus, et depuis nous sommes devenus bons élèves ! » Rendez-vous donc l’an prochain pour juger des progrès. Alexandre Pomares
« Il était une fois » un évènement festif et citoyen
Cette étape inaugurale du Playa Tour en Indre-et-Loire s’inscrivait dans le cadre d’un festival organisé par la Ligue de l’enseignement. Intitulé « Kan Ya Makan » (« Il était une fois » en arabe), il réunissait trois dimensions : sportive avec le Playa Tour ; culturelle avec des concerts à partir de 19 heures (avec un tremplin pour jeunes musiciens de Tours et des quartiers puis un groupe confirmé de musique du monde ; et enfin écologique avec un espace « transition » où différents ateliers invitaient à se pencher sur l’enjeu des « mobilités douces » (avec une école de vélo éphémère animée par l’Usep et le comité de cyclisme) et sur celui de « l’eau » (avec la proximité du Cher). L’évènement avait par ailleurs pour partenaires la préfecture, la région Centre-Val-de-Loire, le conseil départemental, la métropole et la Ville de Tours.
Après la mort du jeune Nahel, abattu le 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un policier au volant du véhicule qu’il conduisait, la France des quartiers s’est embrasée plusieurs nuits, provoquant des dégradations qui ont particulièrement visé des lieux symboles de la République et qui, par endroit, n’ont pas épargné non plus les délégations de l’Ufolep, de l’Usep et de la Ligue de l’enseignement. En raison de ce contexte, à l’instar d’autres évènements la finale nationale du dispositif Ufostreet des 1er et 2 juillet a également dû être annulée.
En réponse à ces journées d’émeutes, et plus largement aux tensions qui traversent notre société et sa jeunesse, les fédérations d’athlétisme, de basket, de boxe, de football, de judo et de rugby, ainsi que l’Ufolep et l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels), ont signé une tribune dans le journal L’Équipe et formulé plusieurs propositions à l’intention des acteurs institutionnels et privés.
L’objectif à court terme est d’accompagner 50 000 jeunes suivis dans 100 villes en associant municipalités, clubs, associations locales et centres sociaux, éducateurs sportifs et fédérations. Pour le mener à bien, les signataires de ce projet des « Hussards du sport » demandent à bénéficier de l’appui d’un millier d’éducateurs et de coachs d’insertion par le sport, de pouvoir faire appel à un millier de jeunes volontaires en service civique accueillis dans 500 clubs.
À moyen terme, l’objectif affiché est de déployer 3000 éducateurs et coachs dans les territoires. Les opérations de médiation et d’animation pourraient ainsi se développer tout au long de l’année. Ces éducateurs d’un genre nouveau pourraient être financièrement pris en charge par les départements, dans le cadre de leurs dans leurs compétences en matière de prévention et d’insertion.
Arnaud Jean, président de l’Ufolep
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