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« Routes creusoises » et « Sentiers des maçons » : la renaissance

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Ce fut l’une des conséquences imprévues de la dernière réforme territoriale : en Creuse, la refonte des communautés de communes fut fatale à deux belles épreuves cyclistes à étapes. La perte du soutien de ces intercommunalités dont elles animaient le territoire vint alors s’ajouter à l’essoufflement des organisateurs bénévoles. Adieu le Tour de la défunte « Ciate », organisé par l’AS Fransèches sur le secteur Thaurion-Gartempe ! Exit la Boucle des Quatre Régions, pour laquelle le VC Gouzon faisait équipe avec l’UC Boussac ! Et là-dessus est arrivé le Covid…

Une fois les miasmes éloignés, l’envie de se retrouver n’en fut que plus forte, et les trois clubs ont décidé de rouler ensemble en créant Les Routes Creusoises. La deuxième édition de cette épreuve pour cyclistes confirmés de 1ère, 2e et 3e catégorie s’est déroulée les 23 et 24 septembre grâce à la mobilisation de plus de 80 bénévoles, en présence du président de l’Ufolep, Arnaud Jean. La centaine d’engagés, hommes et femmes majoritairement licenciés à l’Ufolep (prioritaires pour les inscriptions), se sont mesurés sur deux parcours en ligne de 75 km (samedi et dimanche après-midi) entrecoupés d’un contre-la-montre de 11 km (dimanche matin). Pas moins d’une trentaine de communes ont ainsi été traversées.

Trois semaines plus tôt, le 3 septembre, ce sont 180 vététistes (avec assistance électrique pour certains) qui ont retrouvé les Sentiers des maçons, de conserve avec 140 marcheurs et runners : une manifestation grand public que le VC La Souterraine, animé par une nouvelle équipe dirigeante, a décidé de relancer. Le club envisage à présent de ranimer « L’Écureuil », qui fut une cyclosportive phare de l’Ufolep. Ph.B.



Objectif santé dans le Nord

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L’engagement sport-santé du comité départemental Ufolep s’incarne depuis 2021 dans une Maison sport santé déployée à Armentières, avec désormais une antenne à Lille, explique Romain Parnetzki, délégué adjoint.

Romain, pourquoi avoir d’abord déployé votre Maison sport santé Ufo3S à Armentières, près de la frontière belge, puis à Lille depuis cette année ?

Tout d’abord, le Nord est particulièrement touché par les maladies chroniques, l’obésité et la sédentarité, corrélées avec un fort taux de chômage : nous sommes l’un des départements français où l’espérance de vie est la moins longue. Cet enjeu de santé publique vaut pour l’ensemble de territoire. Ensuite, notre stratégie consiste à intervenir en priorité là où nous sommes en mesure de nouer un partenariat avec les collectivités locales et les structures partenaires, afin d’identifier la demande. Les villes d’Armentières et de Lille répondaient à ces critères.

Qui sont les bénéficiaires ?

Le public est assez varié. Nous prenons en charge à la fois des personnes en reprise d’activité physique, des personnes sédentaires, des personnes souffrant de maladies chroniques, des seniors et des allocataires au RSA, engagés dans un parcours de retour à l’emploi où l’activité physique adaptée a toute sa place. Nous touchons ces personnes grâce à un travail de « réseautage » auprès des différents prescripteurs en contact avec elles : personnels de santé et hôpitaux, organismes sociaux, référents RSA ... Nous animons des groupes de 5 à 8 personnes maximum afin de conserver un suivi individualisé.

Qui sont les animateurs ?

Les trois animateurs qui interviennent sur ces deux sites, sous la supervision du délégué départemental, sont tous titulaires d’un master Staps en activité physique adaptée. Deux d’entre eux ont été recrutés depuis 2022 pour accompagner le développement de notre Maison sport santé.

Comment ces créneaux sont-ils financés ? Est-ce payant ou gratuit pour les bénéficiaires ?

Nous faisons en sorte d’offrir la gratuité durant les 3 à 12 mois du programme À Mon Rythme suivi avec nos enseignants Apa. Nos financeurs principaux sont le Conseil départemental, le Conseil régional, la Drajes Hauts-de-France, l’Agence régionale de la santé (ARS) et l’Agence nationale du sport. Pour ceux qui souhaitent continuer ensuite une activité physique adaptée avec l’Ufolep, nous avons lancé un créneau associatif avec une adhésion payante. Sur les 135 personnes passées jusqu’à présent par la Maison sport santé, 37 ont ainsi pris une licence.

La création de l’Ufo3S a-t-elle modifié votre approche des actions menées en matière de sport-santé ?

Cela nous a surtout permis de mener une approche plus quantifiable de nos actions, à travers le protocole des Maisons sport santé Ufolep, avec un suivi de l’état physique des bénéficiaires sur la plateforme Goove. Le fait de posséder des lieux d’accueil et de pratique bien identifiés nous a aussi rendu plus visibles auprès des prescripteurs. En janvier 2022, la labélisation Maison sport santé par le ministère est venue enfin renforcer notre légitimité et les actions menée depuis maintenant quinze ans à travers différents projets et dispositifs. Enfin, la « MSS Ufo3S » favorise la transversalité avec les autres dispositifs sport société de l’Ufolep comme Toutes Sportives (qui se décline aussi en milieu hospitalier) ou Primo-Sport, puisque nous pouvons y faire intervenir nos enseignants Apa.

Les intervenants ne sont donc pas cantonnés à la Maison sport santé…

Pas du tout. Aucun de nos salariés n’est d’ailleurs à 100 % sur un dispositif. Tous nos animateurs sont également formateurs PSC1 (premiers secours), voire interviennent sur des CQP (Certificats de qualification professionnelle). Tout le monde est aussi mobilisé sur les événements multisports qui relèvent du secteur « sport éducation ». Cela permet de découvrir toutes les facettes de l’Ufolep, une variété qui contribue à l’intérêt du métier et du poste. Nous avons de ce fait peu de turn-over, c’est du gagnant-gagnant !

Quelles sont à présent les perspectives ?

L’objectif est de continuer à mobiliser les prescripteurs pour avoir un maillage complet sur nos territoires d’intervention, et de toucher les personnes ayant le plus besoin d’une activité physique adaptée. Nous venons d’ouvrir en octobre deux antennes à Lille, dans le quartier de Fives : cela en fera donc trois, ouvertes un jour par semaine avec des créneaux du matin et de l’après-midi, plus celle d’Armentières, qui elle fonctionne deux jours par semaine. La stratégie est celle d’une croissance contrôlée car nous souhaitons conserver la meilleure qualité possible dans le suivi des bénéficiaires. Or cela demande un fort investissement-temps de la part de nos animateurs. Ph.B.



Volant, roulant, naviguant, le modélisme joue avec les éléments

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Début septembre, le meeting aérien de Segré (49) a réuni un public record. L’occasion de faire le point sur le modélisme à l’Ufolep.

Héritier de pratiques développées de longue date au sein de la Ligue de l’enseignement1, le modélisme Ufolep est pratiqué par 950 licenciés dans 105 associations, toutes disciplines confondues. Le modélisme aérien est la pratique la plus emblématique, suivie par le naval et enfin le roulant. Si les clubs s’efforcent d’attirer le jeune public, la majorité des licenciés sont principalement des hommes âgés de plus de 50 et 60 ans. C’est encore plus vrai pour les dirigeants.

Autrement. Le modélisme Ufolep se distingue des fédérations délégataires (spécifiquement dédiés à l’aérien, au naval ou au voitures radiocommandées) par une pratique beaucoup moins compétitive. Les rencontres organisées par les associations sont avant tout l’occasion d’échanger entre passionnés et d’initier les nouveaux pratiquants. Les associations interviennent également à l’occasion en milieu scolaire et dans les centres de loisirs dans l’idée d’intéresser les plus jeunes

Drones. Ces dernières années ont été marquées dans le paysage aérien par l’apparition massive des drones (« multi-rotors » en langage de modéliste). Ces engins ont donné naissance à de nouveaux modes de pratique, notamment ceux permis par la technologie FPV (pour First Person View) : des vols en immersion où l’on pilote comme si l’on était le cockpit, la caméra embarquée permettant de visualiser le retour vidéo dans un casque ou des lunettes. Cette pratique est toutefois peu développée en Ufolep. Les pratiquants les plus convaincus se tourneront plus facilement vers le planeur, et notamment le « vol de pente », technique qui utilise non seulement les courants ascendants mais aussi nés du passage du vent sur un relief. Autre évolution notable, le développement depetits modèles en Dépron (matière dérivée du polystyrène expansé), construits en découpant sur plan comme ceux en balsa ou parfois achetés tout faits. Cela facilite les initiations, à défaut d’être tout en fait en phase avec la philosophie Ufolep.

Voile et moteur. De son côté, le modélisme naval concerne la voile radiocommandée, les maquettes et les petits racers électriques (même si des militants écologistes demandent l’interdiction de cette pratique sur certains plans d’eau en invoquant les nuisances sonores et le dérangement de la faune, comme en Île-de-France). Enfin, le modélisme roulant est en baisse, les jeunes le pratiquant principalement hors clubs et associations.

Meetings et Critériums.Le 10 septembre, le meeting annuel du Foyer laïque de Segré (Maine-et-Loire), club historique du modélisme Ufolep, a attiré une assistance record de 1 800 personnes. Le spectacle était de qualité, avec des démonstrations d’avions à moteur thermique ou électrique, de jets, de planeurs, d’hélicoptères, de drones et de montgolfières, réalisées par des pilotes chevronnés, licenciés Ufolep et FFAM titulaires des qualifications pour évoluer en présence de public.

Les critériums régionaux ou nationaux de l’Ufolep relèvent d’un autre esprit. Les pilotes d’aéromodèles (terme réglementaire) exécutent des programmes d'évolution identiques et sont notés sur la qualité intrinsèque du pilotage. En planeur, les critères d’appréciation sont la durée du vol et la précision de l'atterrissage.

Ces compétitions proposant à la fois des enchainements basiques pour débutants et d'autres plus pointus pour pilotes plus expérimentés. Elles ne peuvent accueillir de public, tous les licenciés ne possédant pas les qualifications requises2.

Un critérium national a aussi d’autres contraintes. Il faut prévoir au minimum deux jours d'épreuves entre les avions, les planeurs, et éventuellement le vol circulaire commandé. Le coût du déplacement et de l’hébergement représente alors un frein à la participation des pilotes des régions plus éloignées. Pour autant, ne serait-il pas intéressant d’adosser un tel rassemblement à un meeting grand public comme celui de Segré ? C’est une piste de réflexion.

Georges ROCHE et Jean-Paul ROCHÉ, CNS Sam-Clap

(1) Ceci explique la dénomination « cryptée » de l’activité : Sam-Clap, pour Sports aériens et modélisme-Centre laïque d’aviation populaire.

(2) En accord avec la Direction générale de l’aviation civile, la CNS organise des formations permettant aux pilotes d’aéromodèles d’obtenir la qualification « Ailes Bleues Ufolep » et de voler en présence de public. La formation de « directeur de vol » est également nécessaire pour être responsable lors de ces meetings de modélisme aérien.



Activités de la forme : des week-ends à thème pour « booster » le réseau

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Lancés au printemps 2018, les week-ends de la forme proposent aux animateurs et animatrices Ufolep des temps de pratiques et d’échanges sur celles-ci, ainsi que des apports plus théoriques. Autant destinés aux bénévoles qu’aux professionnels, ces week-end conviviaux sont estampillés « boost » (cardio et renforcement musculaire), « outdoor urbain » (type crossfit), « outdoor nature » (marche nordique notamment) ou « zen » (yoga, taichi) et visent à la fois à développer ses compétences, nouer des liens et découvrir de nouvelles activités.

« Cela nous permet de les dupliquer ensuite dans nos associations », se réjouit Jean-Michel, bénévole au sein d’une association de Haute-Vienne, qui participait les 16 et 17 septembre à Saint-Geniès (Dordogne) à un week-end « Boost ». Son troisième, toutes familles d’activités confondues ! Les 32 stagiaires présents ont ainsi pu se familiariser avec des pratiques ayant toutes pour objectif de faire monter le rythme cardiaque : pound fitness, LIA, Hiit, stretching, aquagym et danse africaine. M.B.



Activités de la forme : un brevet fédéral Ufolep rénové

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Les associations Ufolep font parfois le choix de faire appel à des professionnels salariés. Cependant, bien souvent les séances sont dispensées par des bénévoles ayant à cœur de faire partager une pratique dans laquelle ils et elles ont acquis une expertise. Mais celle-ci ne suffit pas : il leur faut acquérir ou perfectionner leur savoir-faire dans l’animation des séances et leurs connaissances physiologiques. C’est précisément l’objet du brevet fédéral d’animateur de niveau 1 (BFA 1), commun à l’ensemble des activités.

Celui-ci vient d’être rénové et les nouveaux contenus ont été testés lors d’une formation « expérimentale » organisée le premier week-end d’octobre avec le concours du Cercle Jules-Ferry de Fleury-les-Aubrais (Loiret), association emblématique de ces activités. En 14 heures de formation, ce nouveau BF1 A aborde à la fois la posture de l’encadrant, la conception et la gestion d’une séance (avec un temps réservé à la pratique), la connaissance du corps humain. Les formateurs entre également dans le détail des « variables d’ajustement » qui permettent d’adapter la séance au niveau des différents publics et selon qu’il s’agit d’activités douces, cardio, ou de renforcement musculaire.

Les retours des premiers stagiaires ont permis d’apporter quelques ajustements sur les contenus portant sur l’anatomie et la connaissance du corps. Un second stage test est prévu à très court terme, avant la diffusion au printemps des nouveaux contenus, afin que les formateurs des activités de la forme se les approprient et faire vivre ce brevet fédéral rénové. M.B.



À l’Ufolep, les activités de la forme s’épanouissent dans la variété

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La variété des activités de la forme reflète les diverses aspirations de leurs 55 000 adeptes : cardio, bien-être, danse, renforcement musculaire…

On les appelait autrefois « activités physiques d’entretien », mais cela faisait un peu vieillot et ne reflétait plus la diversité des pratiques réunies à l’Ufolep sous ce vocable. Les « activités de la forme » réunissent en effet au moins une dizaine d’activités bien distinctes : Pilates, danse sportive, musculation, aquagym et autres « activités aquatiques d’entretien ». Ces activités peuvent être classées en trois grandes familles (« cardio », « douces et bien-être », « renforcement musculaire ») et se déclinent parfois en de nombreuses variantes, à l’image du yoga : yoga-nidra (méditatif), yin-yoga (posture lente et immobile qui vise la centration sur soi), yoga ashtangha (tonique, avec étirements), yoga vinyasa (dynamique et sportif), ou bien encore yoga du rire.

Sur tout le territoire. Les activités de la forme sont proposées dans près de 4 000 associations Ufolep réparties sur tout le territoire, outre-mer compris, à l’exception de deux départements. Elles sont toutefois particulièrement bien représentées dans les Hauts-de-France (Oise, Nord, Pas-de-Calais, Somme), dans le Massif central (Creuse, Haute-Loire, Puy-de-Dôme) et dans le grand Ouest (Côtes-d’Armor, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique), où elles sont souvent adossées à des amicales laïques.

Très féminisées. Les femmes représentent 78 % des 55 000 licenciés, majoritairement âgés de plus de quarante ans. Loin de toute logique de compétition, les activités de la forme répondent toutes à des aspirations de bien-être physique et mental. L’atmosphère conviviale et la qualité des relations sociales jouent aussi beaucoup dans l’attachement et la fidélité à son association.

Nouvelles tendances. Leurs animateurs et animatrices doivent toutefois se montrer attentifs aux nouvelles disciplines et variantes qui apparaissent régulièrement, et aux nouvelles envies de leurs licenciés : une veille à laquelle contribuent les week-ends thématiques organisés à leur intention. Les disciplines dites « méditatives », parce qu’elles invitent à un retour sur soi, ne cessent ainsi de se renouveler. La pratique en plein air est également aujourd’hui plébiscitée et associée à des bénéfices supplémentaires sur la réduction du stress et de l’anxiété par rapport à celle en salle. L’intérêt pour les activités de relaxation et de récupération devrait se renforcer au même rythme que nos vies quotidiennes survoltées…

Pratiques hybrides. Autre tendance forte, l’hybridation. C’est ainsi que son apparus le Hiit (qui associe fitness et yoga), le piloxing (combinaison de Pilates et de boxe) ou le pound (qui lui mixte Pilates et danse tout en tapant avec deux bâtons, à la manière d'un joueur de batterie). La diversité des activités de la forme se glisse ainsi au sein d’une même séance.

Technologies. Parallèlement, dans un futur proche les activités de la forme à plus forte intensité seront boostées par les technologies d’aide à l’entrainement, avec la possibilité d’accéder à des informations sur notre forme physique, notre repos et notre récupération. Les adeptes motivés par l’atteinte d’objectif précis (renforcement musculaire ou perte de poids) pourront suivre de près leur progression.

Marie Beaure, chargée de mission pratiques multisports



Journées fédérales : paroles de bénévoles

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Avant d’entamer les travaux en groupes, les membres des commissions nationales sportives réunis pour les Journées fédérales du Pradet (20-21-22 octobre), ont réagi au débat d’ouverture de la veille sur le renouvellement des bénévoles.

 

« Il faudrait parfois revoir la façon de s’adresser aux bénévoles. Demander "quelle part de ton temps pourrais-tu nous consacrer ?" au lieu de dire d’emblée :  "voilà ce qu’il faut faire…" » Mohamed Ben Thanane, tir à l’arc et sarbacane.

« On effraie parce qu’on en fait trop ! Les gens qu’on sollicite nous répondent parfois : "Je ne pourrais jamais en faire autant !" » Mireille Motteau, tir à l’arc et sarbacane.

« C’est vrai, on fait peur parce qu’on est surengagé. Et on est surengagé car on manque de bénévoles. Du coup, on ne laisse pas la place… » Denis Fabre, marche nordique.

« Je voudrais dénoircir le tableau : on a aussi les bénévoles qu’on mérite. Au Moto Club de Fère-Champenoise (Marne), nous ne manquons jamais de bras pour aider sur nos épreuves. Seulement, il ne faut pas confondre bénévole et larbin, avec trois qui décident là-haut et cinquante qui triment en bas. » Dominique Moreau, moto.

« Quand le bénévole se sent accompagné, considéré, ça lui donne envie de donner plus encore. » Olivier Certenais, moto.

 

50 000 bénévoles à l’Ufolep. Environ 50 000 personnes sont bénévoles au sein de l’Ufolep : un chiffre à mettre en parallèle avec les 320 000 adhérents et les 7200 associations que compte la fédération. Près de 2000 d’entre eux sont impliqués dans les comités départementaux et régionaux. D’autres le sont dans les commissions techniques qui organisent notamment compétitions et championnats, et 130 dans les commissions nationales sportives, en charge de la gestion d’une activité et des rassemblements nationaux qui favorisent son rayonnement.



Portrait-robot du bénévole sportif

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Selon l’Injep, les bénévoles sportifs sont plus souvent des hommes, des jeunes, et des parents !

 

En 2021, un Français sur dix se déclarait bénévole dans une association sportive, selon la première « Enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons: « C’est énorme ! », a commenté le DTN de l’Ufolep Pierre Chevalier en livrant les principales données de cette étude parue en octobre.

Jeune. Ces bénévoles sont assez jeunes : un bénévole sportif sur deux a moins de 45 ans (contre 38% dans les autres secteurs associatifs). Cela a sans doute à voir avec la décroissance continue de la pratique sportive avec l’âge, et aussi avec le statut de parent. On s’engage plus naturellement comme bénévole dans le club où pratiquent ses enfants : 41% des bénévoles sportifs vivent avec un ou plusieurs enfants au foyer (contre 26% pour les autres). L’héritage familial joue aussi : 38% déclarent qu’un de leurs parents ou de leurs proches participait à une association quand il était jeune.

Masculin. Le bénévole sportif est à 54% un homme (alors que les femmes sont majoritaires dans les mêmes proportions dans les autres secteurs) et cette surreprésentation masculine est plus accentuée parmi les responsables d’associations, qui pour 63% d’entre eux ont plus de 45 ans (contre 74% pour les autres secteurs).

Convivial. Principal moteur du bénévolat associatif en général, le partage de moments de convivialité l’est plus encore dans le sport : cette motivation est citée par 63% des bénévoles (contre 51% de ceux des autres secteurs) et sans doute plus forte encore à l’Ufolep, puisque 81% des membres de notre réseau la mettaient en avant dans l’enquête préalable à la rédaction du Projet sportif fédéral 2000-2024.

Diplômé. 46 % des bénévoles engagés dans le sport disposent d’un revenu net mensuel pour le foyer d’au moins 3000 € (contre 38% dans les autres secteurs) et sont légèrement plus diplômés : 56% possèdent un diplôme supérieur au bac (contre 53% pour les autres secteurs). Mais est-ce le cas en Ufolep, au recrutement plus populaire que d’autres fédérations ?

Organisé. Les bénévoles sportifs déclarent le plus souvent réaliser des tâches administratives (39%) et des activités d’organisation interne (38%), l’entrainement sportif et l’arbitrage arrivant seulement en quatrième position des activités le plus citées avec 36%. Ils déclarent aussi plus souvent que les autres que l’intensité de leur activité a augmenté ces cinq dernières années (+ 5 points) : parce que les tâches se sont complexifiées ou qu’ils sont moins nombreux à se partager les fonctions dirigeantes ? Et plus que les autres bénévoles, le Covid a eu pour effet de diminuer leur implication associative (+ 10 points). Mais c’était en 2021 : et depuis ? La prochaine étude le dira. Ph.B.

 

(1) Réalisée de mi-février à mi-avril 2021 par internet ou téléphone (dans les DROM), cette enquête a été menée par l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) auprès de 10332 personnes représentatives des Français de plus de 16 ans.



Journées fédérales : recruter et fidéliser les bénévoles

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L’engagement bénévole était le fil rouge des 3es Journées fédérales, qui ont réuni du 20 au 22 octobre au Pradet (Var) 180 représentants des comités départementaux et des commissions nationales sportives, avec l’objectif de déboucher sur un plan d’action.

 

Sans bénévole pas d’association, et sans association pas de fédération : voilà pourquoi le recrutement des bénévoles était le fil rouge des 3es Journées fédérales de l’Ufolep. C’était aussi le thème de la conférence inaugurale du vendredi, avec un regard particulier sur les nouvelles tendances en matière d’engagement et de militantisme : un sujet très actuel en cette année de renouvellement des instances nationales et départementales de la fédération, comme l’a rappelé en ouverture le président de l’Ufolep, Arnaud Jean.

 

Mutation

 

Brigitte Clochet a ensuite précisé les termes du débat aux 180 élus départementaux et membres des commissions nationales sportives réunis au Pradet. L’élue nationale en charge de l’engagement a rappelé qu’à la différence d’un salarié lié par contrat à son employeur, le bénévole s’engage comme « citoyen et militant » dans « un projet choisi » qui fait sens pour lui et où il trouve un « épanouissement personnel ». Soulignant que 90% des associations Ufolep fonctionnent exclusivement grâce à leurs bénévoles, elle préfère parler de « mutation » que de « crise de l’engagement », au lendemain d’un épisode Covid qui a sérieusement bousculé le milieu sportif.

Citant l’enquête « La France bénévole en 20231 », celle qui préside l’association multisport La Vaillante d’Autun et est élue de Saône-et-Loire a observé que le recul du bénévolat lié à la pandémie était plus durable parmi les plus de 65 ans. Ceci alors qu’on assiste, tous secteurs associatifs confondus, à une reprise de celui-ci chez les 15-34 ans. Cette reprise s’accompagne toutefois d’une tendance au « nomadisme associatif » et à des engagements plus ponctuels, au détriment du bénévolat régulier. Or c’est l’engagement sur la durée qui mène à la prise de responsabilités, tandis que les tâches administratives et de gestion se complexifient : « La formation devient alors un levier, un facteur d’attraction pour les candidats à l’engagement », en ce qu’elle permet « la montée en compétence. »

Il y a aussi de multiples façons d’être bénévole à l’Ufolep, et il n’est pas rare d’en cumuler plusieurs : « On en connaît tous, des bénévoles qui encadrent le mercredi après-midi ou sont présent sur une manifestation le week-end et qui, le soir, prennent leur casquette de secrétaire et rédigent un compte-rendu ou envoient une convocation ! » Quant aux 300 jeunes volontaires ayant effectué l’an passé un service civique dans les associations et comités Ufolep, bien qu’ils soient indemnisés leur mission peut déboucher ensuite sur une implication militante entièrement désintéressée.

 

Bonnes pratiques

 

Trois des intervenants qui se sont exprimés ensuite représentaient des plateformes dédiées à la mise en contact de personnes prêtes à s’investir avec des associations en demande : Isabelle Persoz pour Tous Bénévoles (par message vidéo), Thimothée Domenach pour JeVeuxAider.gouv.fr et Philippe Mobbs pour Passerelles et compétences. Forts de leur expérience et des dernières études en date, ils ont battu en brèche l’idée selon laquelle le vivier de bénévoles tend irrémédiablement à se tarir. Les jeunes sont ainsi aujourd’hui plus nombreux à s’engager, même si c’est souvent de manière ponctuelle.

En revanche, les seniors, davantage engagés sur le long terme et à des postes de dirigeants, ne sont pas tous revenus après la rupture du Covid. Outre le contrecoup de la pandémie, « cette génération est celle à laquelle on demande de "combler tous les trous: s’occuper de leurs parents qui vieillissent, garder leurs petits-enfants, éventuellement travailler encore » a relevé la déléguée générale de Tous Bénévoles, Isabelle Persoz.

Il faut donc les soigner, ces bénévoles, et pour commencer bien les accueillir, favoriser le passage de témoin, et ne pas hésiter à introduire le principe de coprésidence et le partage des responsabilités…  Quatrième intervenant en sa qualité de président du comité scientifique de Sport et Citoyenneté, Colin Miège a énuméré les recommandations issues de travaux menés en Auvergne-Rhône-Alpes avec le soutien de la Fondation Groupama. D’abord, redéfinir si nécessaire le projet de l’association en prenant en compte les attentes des pratiquants et l’offre concurrente des prestataires privés. Ensuite, bien expliquer en quoi consiste l’engagement bénévole et donner confiance, « notamment aux femmes qui trop souvent doutent de leurs capacités à prendre des responsabilités ». Veiller aussi à accompagner les nouvelles recrues en désignant au besoin un référent « bénévoles » au sein de l’association. Enfin, valoriser les bénévoles à travers des récompenses symboliques. Colin Miège a également suggéré de s’inspirer des outils de gestion des ressources humaines du secteur privé, tout en les adaptant à l’associatif.

 

Réalités de terrain

 

S’il a semblé adhérer largement à ces bonnes pratiques, quand la parole lui fut donnée le public a en revanche questionné la capacité des plateformes numériques – « Tinder du bénévolat » – à répondre aux besoins immédiats de leurs associations ou comités. « Comment entrer dans une association sans en partager le projet ? » s’est interrogé Philippe Machu, président honoraire de l’Ufolep. « Et comment faire appel pour notre conseil d’administration à des personnes qui ne sont pas déjà impliquées dans une association ? », a surenchéri la présidente de l’Ufolep du Puy-de-Dôme, Françoise Casajus-Gil. Jean-Louis Borgni, élu national et membre d’une association de natation, il n’image pas non plus rencontrer sur ces plateformes les titulaires des diplômes sportifs indispensables à l’encadrement de son activité. « Nous allons chercher les personnes qui ne sont pas encore bénévoles », a expliqué en retour Thimothée Domenach pour JeVeuxAider.gouv.fr. « "Tous bénévoles !", le slogan est faux, a convenu Colin Miège. C’est pourquoi il faut cultiver le vivier de votre association, où se trouvent celles et ceux qui s’engageront à long terme, avec de surcroît une forte technicité. » D’ailleurs, 77% des bénévoles engagés dans une association sportive ont d’abord été simples adhérents de celle-ci.

Pour le président de l’Ufolep Jura, Raymond Bruneau, c’est aussi « une question d’argent : les gens ont du temps à donner mais hésitent parfois devant le coût financier », à commencer par les frais d’essence pour se déplacer.

 

Plan d’action

 

Les pistes esquissées en plénière ont ensuite été travaillées et précisées le samedi et le dimanche matin au sein des deux groupes réunissant, d’une part, les membres des commissions nationales sportives (avec une problématique centrée sur les associations) et, d’autre part, les élus des comités départementaux et régionaux (avec pour préoccupation principale le renouvellement de leurs instances). Ceci afin de déboucher sur un plan d’action permettant de mieux faire émerger et fructifier cette richesse humaine nommée bénévolat. Philippe Brenot

 

(1) Enquête réalisée d’avril à juin 2023 par l’Ifop auprès de 3340 bénévoles.



Sport rural : dans le Morvan, une bouffée d’Oxygène

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Sous-préfecture de la Nièvre et ex-fief électoral de François Mitterrand, Château-Chinon compte moins de 2000 habitants mais possède avec Morvan Oxygène une association qui en réunit plus de 300, tous âges confondus : il suffit de faire le ratio pour estimer la façon dont elle dynamise la vie sportive locale ! Principalement affiliée à l’Ufolep mais aussi aux fédérations d’athlétisme, de montagne et d’escalade, de course d’orientation et du sport adapté, Morvan Oxygène n’a cessé d’élargir l’éventail de ses activités et de son public après avoir pris, au début des années 2010, un virage loisir et éducatif, sans brider pour autant les compétiteurs licenciés. Cela s’est notamment traduit par la création d’une école multisport autour du VTT et du dispositif Kid Bike.

Le rayonnement Morvan Oxygène se mesure aussi à la diversité des évènementiels « maison » qui rythment l’année : Course nature du Bazois, Gravel, Trail et Rando « Expérience », « Zone 58 Halloween », « Dernier homme debout », « Vétathlon »… Sans oublier la brocante annuelle et le bain du 1er de l’an au lac de Pannecière : l’an passé, ils étaient 80 dans l’eau, et davantage encore pour les applaudir ! Ph.B.



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