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Dix ans de séjours avec l’ANCV

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La convention triennale signée à l’AG de Lille avec l’Agence nationale des chèques-vacances prolonge un partenariat aux publics diversifiés.

En dix ans d’une fructueuse collaboration, l’Ufolep et l’Agence nationale des chèques-vacances ont fait bénéficier plus de 10 000 personnes de séjours socio-sportifs. Initialement ciblé sur l’accès aux vacances des jeunes de 16 à 25 ans de territoires urbains et ruraux en difficulté, au fil des années ce partenariat s’est également élargi à d’autres publics accompagnés par l’Ufolep et son pôle sport société : celui de l’aide sociale à l’enfance, de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), du réseau des CIDFF1 et du Mouvement du Nid2 et des maisons sport santé Ufo3S. Dans le même temps, un nombre croissant de comités départementaux Ufolep, partout sur le territoire, s’est engagé dans ces actions, avec 48 comités concernés en 2023.

Vision commune. La solidité de ce partenariat repose sur une vision commune : celle de séjours visant à répondre aux inégalités d’accès aux vacances, mais également pensés comme des outils d’éducation et d’insertion sociale et professionnelle. Cette approche qualitative, au-delà des aspects opérationnels et du nombre de bénéficiaires, explique la longévité d’un partenariat qui, en termes financiers, est devenu le deuxième le plus important pour l’Ufolep à travers en signant une convention d’un montant de 1 500 000 € sur trois ans. L’Ufolep et l’ANCV ont aussi su s’adapter aux contraintes sanitaires engendrées par l’épidémie de Covid-19 en créant un dispositif de sortie à la journée qui a permis de maintenir les actions durant cette période.

Durée variée. La durée de ces séjours varie selon l’objectif poursuivi. On trouve ainsi des séjours dits d’« oxygénation » allant de 1 à 3 jours, et d’autres dits de « cohésion » (4 à 19 jours), « starter » (3 à 7 jours pour des lancement de programme socio-sportif) et enfin de « rupture » (plus de 11 jours). La durée moyenne des séjours réalisés est toutefois de 3 jours.

Outil fédératif. Aujourd’hui, les séjours sociosportifs sont pleinement intégrés aux différents programmes développés par l’Ufolep. Ils permettent tout particulièrement de favoriser la cohésion de groupe dans les actions d’insertion sociale ou professionnelle, à l’instar des « parcours coordonnés » pour les jeunes « décrocheurs », ou des initiatives en direction de femmes victimes de violences menées depuis plusieurs années avec les CDIFF, et demain avec le Mouvement du Nid. Ces séjours sont aussi un outil de mobilisation dans le cadre d’une démarche d’éducation et d’intégration (dispositifs Primo-Sport et Engagé.es) et auprès des publics de la PJJ et de nos actions sport-santé. Ces séjours sont ainsi devenus des outils pédagogiques contribuant pleinement à la mise en œuvre des projets fédéraux. Et ils s’inscrivent d’autant plus naturellement dans l’approche pédagogique de l’Ufolep que l’on retrouve des traces de formats de séjours similaires mis en place il y a plus de 40 ans dans notre réseau, alors que le concept de sociosport émergeait tout juste.

Programme 18-25 ans. La volonté commune de poursuivre et renforcer cette approche en touchant toujours davantage de publics se traduira dans la convention triennale signée en avril à Lille par la mise en place de nouveaux services, notamment via le programme 18-25 ans, qui vise à faciliter ledépart en vacances en toute autonomie de jeunes majeurs. Cette aide financière est désormais proposée en complémentarité des séjours socio-sportifs aux jeunes de 18 à 25 ans des associations et structures affiliées à l’Ufolep.

 

Adil El Ouadehe, DTN adjoint de l’Ufolep en charge du pôle sport société

 

(1) Centres d’information sur les droits des femmes et des familles.

(2) Le Mouvement du Nid, avec lequel l’Ufolep vient de signer une convention, extrait les personnes prises au piège des réseaux de prostitution.



Guillaume Dietsch, comment fédérer la génération connectée ?

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Quel rapport les jeunes d’aujourd’hui entretiennent-ils avec le sport et comment leur faire retrouver le chemin des associations et des clubs ? Décryptage avec Guillaume Dietsch, enseignant en Staps à l’université de Créteil et auteur de « Les jeunes et le sport. Penser la société de demain » (De Boeck supérieur).

 

Guillaume Dietsch, la génération née à la charnière des années 1990-2000 a été biberonnée aux écrans, à Internet et aux réseaux sociaux. En quoi cela détermine-t-il son rapport au sport et ses modes de pratique ?

Au-delà d’une catégorie d’âge – la génération « Z » –, on observe une évolution durable de la culture jeune, dans les normes et les valeurs partagées. Le sport fait toujours partie de celle-ci, mais les écrans et les technologies bousculent la manière de s’engager dans une pratique. Les jeunes développent des communautés connectées, entre individualisme et besoin de se socialiser. Cette digitalisation contraint le sport associatif à revoir son accessibilité et son offre auprès d’une génération qui est dans l’immédiateté, le zapping, et davantage dans le sport plaisir que dans la compétition organisée. Aujourd’hui, les loisirs se consomment un peu comme sur Netflix et toutes les études montrent que les jeunes privilégient plutôt la multi-pratique. C’est à prendre en compte pour capter ce public.

 

Vous pointez « la chute abyssale des licenciés entre 15 et 20 ans, toutes fédérations confondues » : quelles en sont les raisons ? Trop de contraintes, quand city-stades et terrains de basket urbains sont en libre accès et que fleurissent les structures privées de foot à 5 et de padel ?

Tout en se gardant de considérer les jeunes comme une catégorie homogène, certaines contraintes scolaires, familiales (la difficulté d’un parent isolé d’accompagner un adolescent dans sa pratique) ou professionnelles (si on prend en compte les jeunes adultes jusqu’à 29 ans), peuvent jouer. Il y a aussi une problématique de santé : physique à travers les maux de la sédentarité et de l’obésité, et mentale avec un mal-être et des troubles psychologiques plus fréquents parmi cette génération qui a pris de plein fouet l’épidémie de Covid et les confinements. Cela freine l’engagement dans une activité physique et sportive. Se pose enfin la question du coût, et plus encore de l’inadéquation de l’offre. Le modèle sportif fondé sur des championnats et des compétitions ne correspond plus à ce que recherchent majoritairement les jeunes. Même si certaines fédérations, comme l’Ufolep, proposent à la fois un large éventail d’activités et des pratiques loisirs, mixtes, intergénérationnelles et plus inclusives.

 

Vous mentionnez l’obstacle du coût. Pourtant, en dépit de celui, les jeunes fréquentent de plus en plus les salles de sport privées…

C’est en effet une tendance marquée, même si on peut faire remonter aux années 1980-90 le développement parallèle des pratiques auto-organisées dans des city-stades ou les skate-parks et le boom des salles de remise en forme. Cela s’est encore accentué dans les années 2000-2010. Mais l’évolution forte la plus récente consiste dans la part croissante des jeunes parmi le public ces salles privées autour de pratiques de musculation ou à forte intensité, et une motivation qui tient d’abord du besoin de se défouler. S’y ajoute une dimension narcissique et esthétique caractéristique de cette période de construction identitaire. Aujourd’hui, les moins de 30 ans représentent plus de la moitié des adhérents de ces structures.

 

Là aussi, les réseaux sociaux sont au cœur des enjeux d’image de soi, et contribuent à ce boom de la musculation1

Clairement. Les jeunes suivent aussi des influenceurs comme le youtubeur Tibo Inshape (« Thibaud affûté »), avec une large diffusion de contenus numériques portant sur l’entraînement physique et sportif. Cela modifie la relation entre l’éducateur et le pratiquant : on est moins dans la transmission de la connaissance et davantage dans l’accompagnement. Je vois cela à travers mes étudiants en Staps2, qui arrivent déjà avec un programme d’entraînement préétabli… J’ajouterai que le développement de salles « low-costs », où la diversité du public tranche avec le cliché ancien des mannequins hommes et femmes bodybuildés, permet à une nouvelle frange de pratiquants et pratiquantes de franchir le pas. Et, sans les comparer aux associations sportives, ces salles sont malgré tout des espaces de socialisation.

 

L’intérêt des jeunes pour les sports de combat, boxes ou arts martiaux mixtes (MMA), peut aussi surprendre les plus âgés…

Cela rejoint le boom de la musculation en salle et du street workout, et touche aussi un public féminin. L’engouement pour le MMA et les sports de combat, avec des contenus qu’on s’échange, est caractéristique de la culture jeune actuelle. L’association aux pratiques de musculation est favorisée par les boucles algorithmiques engendrées par le traçage des centres d’intérêts sur les smartphones. Les jeunes « suivent » aussi davantage un influenceur ou un sportif de haut niveau, avec le storytelling construit autour de leur personne, qu’une équipe ou un collectif. C’est symptomatique d’une société hyper-individualiste.

 

Le football est omniprésent dans leur imaginaire, voire envisagé dans les milieux populaires comme un débouché professionnel et le plus court chemin vers l’aisance matérielle…

Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les modes de pratique du football, hors du cadre fédéral, mais oui, c’est un peu la génération Mbappé ! C’est aussi une génération qui a du mal à se projeter sur la temporalité longue, a peu conscience de tous les efforts nécessaires pour arriver à cette réussite, et mésestime la dimension très hypothétique de celle-ci au regard du petit nombre d’élus.

 

Et les jeunes sont-ils intéressés par les prochains Jeux olympiques ?

Pas de manière marquée ou majoritaire semble-t-il... Cela tient en partie à leurs modes de pratique éloignés des sports traditionnels. C’est pourquoi les promoteurs de Paris 2024 ont tenu à inscrire de nouvelles disciplines plus en phase avec la culture jeune, comme le breaking, le skateboard ou l’escalade, qui elle était déjà présente à Tokyo en 2021.

 

Quelles questions les clubs sportifs doivent-ils se poser pour toucher davantage les jeunes, dans l’idée de jouer pleinement leur rôle de lien social ?

Ils doivent d’abord prendre en compte les aspirations et les motivations exprimées majoritairement : santé, plaisir, convivialité, défoulement. La compétition n’arrive souvent qu’en 7e ou 8e position dans les enquêtes. Certes, l’Ufolep a depuis longtemps évolué en la matière, mais de façon générale cela invite à réfléchir à proposer à la fois des formats tournés vers la compétition et la performance pour ceux qui le souhaitent, et d’autres modalités de pratique.

Cela pose ensuite la question du rôle d’une fédération au regard des enjeux sociétaux. Selon moi, une fédération et les associations qui l’incarnent sur le terrain doivent être attentives à conserver leur rôle de passeur culturel autour de valeurs d’égalité, de mixité, d’inclusion et de vivre ensemble. Il y a une interface à trouver, en offrant aux jeunes une offre adaptée sans renier ce rôle de passeur culturel et en se gardant de se transformer en prestataire de services, comme certains pourraient être tentés de le faire, en matière de sport-santé notamment. L’association sportive doit continuer de permettre l’apprentissage par le collectif, offrir un lieu de rencontre à cette génération et répondre au besoin de se socialiser, je dirais même de se « reconnecter » à la vie en société.

 

Propos recueillis par Philippe Brenot

 

(1) Voir La Fabrique du muscle, Guillaume Vallet, L’Échappée, 2002.

(2) Staps : Sciences et techniques des activités physiques et sportives.


Les Jeunes et le Sport. Penser la société de demain, préface d’Isabelle Queval, De Boeck supérieur, 156 pages, 19,90 €.

Une histoire des refuges de montagne

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« Il n’y a pas de montagne sans refuge », écrit Hervé Bodeau, lequel s’intéresse moins aux cabanes des Pyrénées et aux burons du Cantal qu’aux refuges gardés qui, à l’initiative des clubs alpins, ont accompagné en Europe le développement de sa pratique.

L’auteur fait remonter les prémisses de cette histoire à l’hospice établi dès le XIe siècle au col du Grand-Saint-Bernard pour abriter les voyageurs s’aventurant sur ce passage fréquenté depuis la préhistoire. Mais celle-ci débute vraiment avec le petit abri que fit construire en 1786 aux Grands Mulets le genevois Horace Bénédict de Saussure pour faciliter l’ascension du mont Blanc. C’est d’ailleurs là que verra le jour en 1866 le premier refuge digne de ce nom. Son gardiennage est confié à Sylvain Couttet, qui accompagne ou secourt volontiers les cordées et participera à la première ascension hivernale du mont Blanc avec Michel Balmat et un couple d’Anglais. Une histoire qui depuis continue de s’écrire.


Une histoire des refuges de montagne, Hervé Bodeau, Glénat, 160 p., 25,95 €.

Jesse Owens, sprinter et icône noire

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Près de 90 ans après ses quatre médailles d’or récoltées à Berlin 1936, la figure de Jesse Owens (1913-1980), le sprinter de couleur que selon la légende Hitler aurait refusé de saluer, mais avec qui posa l’athlète allemand Alex Lutz, son dauphin au saut en longueur, conserve toute sa puissance symbolique. Celle d’un petit-fils d’esclave qui s’affirmait « américain en premier, noir en second » pour mieux se faire accepter par les États-Unis de la ségrégation, rapporte le philosophe et dramaturge guadeloupéen Alain Foix, qui s’était déjà attaché chez Folio aux grands leaders de la cause noire Toussaint Louverture et Martin Luther King.


Jesse Owens, Alain Foix, Folio biographies, 288 pages, 9,90 €. Jesse Owens.

Les champions crayonnés d’Ernest Pignon-Ernest

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À l’origine, il y a la passion du sport du plasticien et pionnier de l’art urbain Ernest Pignon-Ernest, 82 ans aujourd’hui : une passion d’enfance révélée un jour à son camarade Pierre-Louis Basse en ouvrant une boîte en fer pleine de vignettes de champions cyclistes et autres footballeurs du temps jadis. De là naquis l’idée de composer un album à la gloire des plus grands athlètes olympiques. La Ruée vers l’or en présente 34, de Jesse Owens à Teddy Riner, plus la dream team américaine de basket de Barcelone 1992 et le discobole symbole des Jeux antiques. En tout, près de 150 dessins crayonnés de noir et de blanc sur fond ocre ou grisé, éclairés des textes de celui qui, dans sa carrière de journaliste et écrivain, n’a eu de cesse de faire le lien entre le sport et les arts. Au panthéon d’Ernest, on retrouve les foulées aériennes de Wilma Rudolph, Colette Besson, Merlene Ottey et Marie-José Pérec, celles plus rageuses de Mimoun et Zátopek, la grâce de Nadia Comăneci, le shoot puissant de Ferenc Puskás, et aussi des gestes mémorables : le poing levé de Tommie Smith, le bras d’honneur de Wladyslaw Kozakiewicz ou la fameuse signature d’Usain Bolt, la troisième figurant ici en couverture. PhB.


La Ruée vers l’or, Ernest Pignon-Ernest et Pierre-Louis Basse, En Exergue, 29x33 cm, 2 kg, 39, 90 €.

Visages du sport autrement : Esmatullah et Hassan, « Primo-Sport »

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Chaque année en juin le Festival du sport autrement est la vitrine des dispositifs sport société de l’Ufolep. Parmi les participants du rassemblement Primo-Sport figuraient Esmatullah et Hassan, jeunes demandeurs d’asile qui pratiquent le multisport avec le comité du Gers.

 

Esmatullah Nasri, 29 ans, originaire de Kaboul (Afghanistan), et Hassan Saleh, 24 ans, arrivé du Soudan, sont hébergés avec 300 autres primo-arrivants au centre d’accueil de demandeurs d’asile d’Auch. En partenariat avec celui-ci, l’Ufolep du Gers anime le mardi un créneau multisports auquel ont participé cette année 40 personnes et qui réunit en moyenne 10 à 15 participants. Un rendez-vous auquel les deux jeunes gens sont particulièrement assidus.

« J'ai toujours beaucoup aimé l'activité physique, explique Esmatullah. En Afghanistan j’ai fait du foot, du volley et de la musculation, et là depuis septembre je découvre plein de nouveaux sports avec notre coach, Albert. Cette variété me plait beaucoup. Cela enrichit mon expérience sportive et ma vie sociale, en rencontrant des personnes venues d’autres horizons et elles aussi passionnées de sport. Et cela m'apporte beaucoup en termes de santé physique et mentale. »

De son voyage à Paris, Esmatullah retient la découverte de la capitale et l’émulation propre à un rassemblement national. « J’ai l’esprit de compétition et avoir l’occasion de se mesurer à d’autres était une source de motivation qui s’ajoutait au fait de côtoyer des personnes venues d’autres pays. » Surtout à la veille de Jeux olympiques qui l’intéressent beaucoup. « Je suivrai tout particulièrement le rugby, le football, la boxe, l'haltérophilie et la lutte, qui sont très populaires en Afghanistan. Bien sûr, j’aimerais avoir la possibilité d’assister à des épreuves… Mais je suis déjà très heureux d’avoir l’occasion d’aller voir un match de football à Bordeaux avec l’Ufolep ! »

Hassan abonde dans le même sens que son compagnon de jeu pour tout ce que lui apporte cette pratique hebdomadaire sur le plan de la sociabilité et du bien-être. À ceci près qu’il le fait plus facilement en anglais et que lui est vraiment « très foot ». Cela ne l’empêche pas d’avoir lui aussi l’esprit de découverte. « Moi qui ne connaissais rien du rugby, avec l’Ufolep j’ai appris les règles et les bases du jeu, explique-t-il. Et, désormais, j'aime beaucoup ce sport. » Un atout déterminant pour s’acculturer sur les terres d’Antoine Dupont… « Et puis, si un jour je déménage dans un autre pays et que je rencontre des personnes pratiquant un sport que je connais déjà, je ne serai ni surpris, ni perdu. C’est aussi pourquoi j’apprécie la chance de pouvoir rencontrer des personnes différentes et de connaître leur mentalité, leur façon de penser, et de jouer. »



Visages du sport autrement : Marie et Charlène, « Toutes Sportives »

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Chaque année en juin le Festival du sport autrement est la vitrine des dispositifs sport société de l’Ufolep. Parmi les participantes du rassemblement « Toutes Sportives » figuraient Marie et Charlène, qui pratiquent le multisport avec le comité de l’Aveyron.

 

Marie Delbos, 57 ans, participe depuis le début au créneau multisport Toutes Sportives mis en place il y a trois ans à Villefranche-de-Rouergue après celui créé à Rodez, et qui réunit en moyenne chaque vendredi matin une douzaine de pratiquantes, pour un total de 20 licenciés. « J’ai découvert cette possibilité de pratique par l’association Village Douze, dont je côtoie les travailleuses sociales en raison de ma vie compliquée, explique-t-elle. C’était une période où je n’étais pas en forme et j’y ai tout de suite trouvé mon compte : pas de contraintes ni d’obligation de résultat, on est là pour se faire du bien, prendre du bon temps. » « Je souffre de dépression depuis une vingtaine d’années, confie aussi Marie, et il y a dix ans j’ai voulu me reprendre en main en m’inscrivant dans une salle de sport, avec un coach. Ce fut une révélation, cela m’a fait beaucoup de bien. Puis j’ai connu une nouvelle épreuve dans ma vie, et j’ai décroché. Ce créneau avec l’Ufolep m’a permis de reprendre, à mon rythme. Les activités sont différentes aussi : le genre de choses que je n’avais pas pratiquées depuis le collège ! En ce moment, on découvre un sport où on lance un ballon sur un trampoline… Du tchoukball, oui c’est ça ! Eh bien ça me plait beaucoup ! D’ailleurs, avec notre animatrice Yunis, qui est une professionnelle hors pair, on fait du sport sans s’en rendre compte. C’est ludique, on rigole et il y a une belle cohésion de groupe. Nous sommes d’ailleurs plusieurs à nous voir aussi en dehors du cours, pour prendre une tisane ou aller marcher ensemble quand il y a un rayon de soleil ! »

Charlène, 35 ans, fait aussi partie du noyau de fidèles. « Mère célibataire d’une petite fille et sans activité professionnelle, j’étais revenue depuis peu sur Villefranche. J’ai vu une affichette en me rendant à la CAF et au centre social, qui partageaient alors les mêmes locaux », explique-t-elle. Sans jamais avoir été licenciée en club, Charlène est plus sportive que la plupart des autres participantes. Et au-delà de la pratique elle-même, c’est « le côté socialisant » qui l’intéressait, « rencontrer d’autres personnes ». Elle a vite accroché aux activités proposées, et apprécie tout particulièrement « le foobaskill, où sur une moitié du terrain c’est du foot, et sur l’autre du basket ». En quête d’intensité, elle va désormais aussi en salle de sport et a une coach perso une fois par semaine. « Intense », c’est aussi le souvenir qu’elle garde du précédent rassemblement Toutes Sportives, pour le rythme des activités et un emploi du temps qui ménageait aussi des sorties dans Paris. De quoi repartir du bon pied : « À la rentrée, ma fille Luna va entrer en grande section de maternelle. Et moi je compte retrouver un travail. »



Visages du sport autrement : Adam et Rida, « UfoStreet »

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Chaque année en juin le Festival du sport autrement est la vitrine des dispositifs sport société de l’Ufolep. Parmi les participants inscrits au rassemblement « UfoStreet » figurent Adam et Rida, impatients de monter à Paris avec leurs copains de l’Espace socioculturel de Bayonne.

Adam Bouarfa, 13 ans, élève de 4e, fréquente « depuis deux-trois ans » l’Espace socioculturel de Bayonne, situé dans le quartier de la Zup de Sainte-Croix, dont les immeubles édifiés dans les années 1960 dominent la ville. « J’y suis tous les soirs de la semaine pour l’aide aux devoirs. Je suis aussi membre d’une junior association, Bay’Ados, et nous faisons des ventes sur les marchés pour financer des activités et des sorties : la prochaine, c’est un séjour vélo de 4 jours dans les Landes. » Et Ufostreet ? « Claire, l’éducatrice, nous a demandé si ça nous intéressait : évidemment oui ! Même si je ne pratique pas en club, je joue au foot et du basket avec mes amis sur les terrains du quartier. La sélection s’est déroulée un mercredi après-midi, fin mars à Anglet. Il y avait du foot classique, du pana, un jeu du chat et de la souris [chase-tag], un parcours où l’on portait un poids et du tir à l’arc. » Les deux équipes de l’Espace socioculturel ayant terminé ex-aequo, pour éviter un tirage au sort l’adulte relais de la ville de Bayonne, Jean-Marie Aguer, est ensuite venu arbitrer un match d’appui dont l’équipe d’Adam est sortie vainqueure.

Si celui-ci connaît déjà Paris – « J’y ai de la famille », explique-t-il –, ce n’est pas le cas de la plupart du reste de l'équipe. « Chaque jour depuis mars, explique l’éducatrice, ce sont de nouvelles questions : comment y va-t-on, verra-t-on la tour Eiffel, ira-t-on au "musée connu" [Le Louvre], etc. "Tu te rends compte Claire, c'est la chance de notre vie d’aller à Paris ! Mais ça va couter combien ?" L’autre jour, ils ont passé la soirée à regarder les photos de l'hôtel Ibis où nous allons dormir : "whaou !".» Rida Ech Chaoui est l’un de ces jeunes impatients à l’idée de prendre le TGV. À 14 ans et en 3e, il est tout aussi assidu qu’Adam à l’aide aux devoirs, et un peu plus experte en matière de football puisqu’il joue aux Genêts d’Anglet : « Pour Ufostreet, le terrain est réduit et il faut s’adapter à d’autres coéquipiers que ceux du club. Mais c’est facile quand on se connaît tous et qu’on partage les mêmes activités depuis des années ! »



Brad, Luka et Yannis « engagés » dans la voie de l'animation sportive

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Du 5 au 7 juin, des centaines de jeunes « ambassadeurs » et « ambassadrices » missionnés au sein du réseau Ufolep pour valoriser les nouvelles disciplines des Jeux de Paris 2024 sont réunis au Five Paris 18 de la porte de La Chapelle. Parmi les participants de ce rassemblement « Engagé.es » réunissant des jeunes en service civique figurent Brad, Luka et Yannis, qui après une rupture dans leurs études ont entamé une formation d’animateur dans le domaine du sport avec une association du Val-d’Oise.

Brad Athis et Luka Beloroane, 20 ans, et Yannis Attou, 18 ans, habitent respectivement Gonesse, Sarcelles et Persan. Depuis janvier, ils effectuent un service civique dans le cadre du « parcours sportif olympique citoyen » développé par l’association Ex-Aequo de Cergy-Pontoise à l’intention des jeunes décrocheurs intéressés par l’animation sportive. Tous trois sont en passe de décrocher leur Bafa (Brevet d’aptitude à la fonction d’animateur) après des stages pratiques en centre de loisirs, et Brad et Luka poursuivront jusqu’en fin d’année pour décrocher le CQP ALS1 permettant de n’être pas seulement animateur mais éducateur sportif.

« J’avais fait des stages en boulangerie, mais ça ne me convenait pas, raconte Brad. Ma tante, qui travaille dans une mission locale, m’a alors parlé de cette formation avec Ex-Aequo. À la maison, je m’occupe de mes petits frères et j’ai l’habitude des enfants. M’occuper d’eux, leur apprendre des choses, ça me plait. Et moi qui suis d’un naturel timide, cette expérience m’a aidé à m’ouvrir aux autres. »

« Le sport, c’est ce qui m’anime et me tient à cœur », explique de son côté Luka, qui a pratiqué karaté, tennis et foot avant de se consacrer à la boxe anglaise. « Après le bac, j’ai commencé une licence en Staps, Sciences et techniques des activités physiques et sportives, mais ça ne s’est pas bien passé. Puis un ami m’a parlé de la formation avec Ex-Aequo. Ce qui me plait, c’est d’être actif toute la journée et aussi le contact humain, être avec des enfants. »

Yannis, lui, a été orienté vers Ex-Aequo par une structure locale de Persan, après le bac et à l’issue d’une série de tests. « J’ai une pratique sportive le vendredi soir avec Ex-Aequo, et cela je le reproduis avec les enfants. Le sport, c’est kiffant ! Comme les autres, j’interviens en centre de loisir le mercredi et le jeudi. Pour l’instant, je suis plus à l’aise avec les moins de 6 ans. Avant, je pensais m’orienter vers la vente, avec des stages en agence immobilière pendant le lycée. Sinon, côté sport j’ai pratiqué le foot, et aujourd’hui le futsal. »

(1) Certificat de qualification professionnelle d'animateur de loisirs sportifs.



Ensemble contre l'homophobie : agissons pour l'égalité ! L’Ufolep partie prenante de la Pride House

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A l’occasion de la journée du 17 mai 2024 identifiée comme la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, la Pride House ou en français : la Maison des Fiertés, a été inaugurée à Paris sur la péniche Rosa Bonheur en présence d’Aurore Bergé, Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, de Manuel Picaud, Président d’honneur de la Fondation Fier, de Pascale Reineteau et Sandrine Fruchart, Co présidentes de la Fondation FIER, de Clark Massad et Patrick Ferlin du Lab Pride House, de Jérôme Moulu, Co président de Fier Play,  de la  Team Ambassadeur.rice.s,  Amazin Le Thi et Javier Raya Oly, et de Christelle Lacostaz, élue nationale Ufolep en charge de l’ Egalité.

La Pride House est un lieu emblématique dont le Comité Olympique International est partenaire. Ce lieu est identifiable, sûr et accueillant pour les supporter.rice.s, les athlètes et les allié.e.s LGBTI+ à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ce lieu est positionné au Rosa Bonheursur Seine. Il se veut ouvert, accessible à toute personne partageant des valeurs communes pour promouvoir l’inclusion dans le sport et rendre visibles les athlètes LGBTI+.

Le choix du 17 mai pour cette inauguration est symbolique, car marquant le jour où l’Office mondiale de la santé  a retiré l'homosexualité de sa liste des maladies mentales en 1990.
Des lois discriminatoires criminalisent encore les actes homosexuels dans 72 États et dans plusieurs pays, les personnes LGBT+ risquent la peine de mort. Même là où la loi ne condamne pas, les violences physiques, morales et symboliques persistent. La Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie n'est pas seulement un rappel des défis auxquels sont confrontés les personnes LGBT+ à travers le monde, mais aussi une invitation à l’action. La Pride House est en ce sens l’incarnation de cette mobilisation et de cet engagement avec une programmation d’activités sportives, festives, culturelles et pédagogiques.

Dans une même dynamique et avec une forte mobilisation, l’Ufolep du Tarn l’a démontré en organisant un évènement dédié de belle manière, le 18 mai dernier, sur ces sujets sous le titre de Journée de Sensibilisation à la Diversité et à l'Inclusion dans le Sport. Un temps fort sur ce territoire qui a réuni aux côtés du comité Ufolep du Tarn : Sandra Forgues, présidente du Conseil d'Administration du Creps et co-Présidente de la mission interministérielle pour l'étude des personnes transgenres dans le sport de haut niveau et Alexia Cérénys, première femme trans à évoluer dans l'élite du rugby français et membre également de la Commission Anti Discrimination et Egalité de Traitement (CADET).

Nous devons nous unir pour lutter contre toute forme de discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.
Ensemble, engageons-nous pour un monde où chacun.e peut vivre librement, sans peur ni discrimination, peu importe qu'ils ou elles sont ou qui ils ou elles aiment.


Plus d'infos ICI

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