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Passion Skate

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À la fois guide et beau-livre, cet ouvrage hybride aux superbes photos noir et blanc fait plonger dans la culture skate à l’invitation de David Couliau, vétéran skateur et auteur-réalisateur à l’initiative du Paris Surf Skatefboard Film Festival. Avec aussi les conseils pratiques du champion Vincent Milou, qui a participé aux derniers Jeux olympiques.


Skateboard, comprendre et progresser, Paulsen Jeunesse, 208 pages, 26,90 €.

Lacs des Pyrénées

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Et si, à un sommet, on préférait un lac comme but de randonnée ? François Laurens, photographe natif de Luchon (Haute-Garonne), en propose 40 de tous niveaux pour découvrir l’ouest des Pyrénées, côté français et côté espagnol. Certains lacs sont des classiques, comme le lac de Gaube, d’autres plus confidentiels. Et rien qu’à tourner les pages, tous nous apaisent.


Lacs des Pyrénées, Vol.2 Ouest, Glénat 192 pages, 26 €.

Matchs inoubliables

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J’y étais repose sur cette très bonne idée, mise en musique par Jean-Karl Lucas, musicien du duo pop Madame Monsieur : raconter « tous ces matchs que l’on n’oublie pas » par la voix de ceux qui y ont assisté. Une collection forcément subjective qui débute avec un OM-ASSE millésime 1957 (4-3) et s’achève avec la déchirante séances de penalties de la finale du Mondial 2022. De quoi revivre les épopées européennes des Verts, de Bastia, de Bordeaux, de l’OM, de Monaco, du PSG, et les grands matchs des Bleus. On pourra regretter d’ailleurs que des rencontres moins fameuses ne figurent pas au répertoire. Coup de cœur en revanche pour le récit du PSG-Real Madrid du jeudi 18 mars 1993 (4-1), celui de la tête qualificative d’Antoine Kombouaré, pour sa dramaturgie mais aussi pour la confession sincère de Joseph, 46 ans, qui ce jour-là était l’un des 46 000 spectateurs en liesse du Parc des Princes mais dont la passion s’éteignit ensuite sans qu’il n’oublie cette « précieuse » heure-et demie là.


J’y étais, ces matchs qu’on n’oublie pas, Jean-Karl Lucas, En Exergue, 228 pages, 24,90 €.

Gravel et Bikepacking

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Le gravel est un vélo de route conçu pour rouler sur piste, et le bikepacking sa pratique itinérante permettant de fréquenter les gîtes d’étape ou, mieux encore, de bivouaquer en pleine nature. Cet ouvrage pour néophytes donne tous les conseils utiles aux cyclo-randonneurs hésitant à tenter l’aventure, avec une partie technique sur le type de vélo, les vêtements et les accessoires, les réparations d’urgence et la préparation physique. L’auteur, Richard Delaume, hôte du podcast « Bistrot Gravier » et de la chaîne YouTube du même nom, propose pour terminer une sélection de huit parcours plus ou moins exigeants, en France, en Italie et en Espagne. Et tout cela est bien tentant…


Gravel & Bikepacking, Glénat, 144 pages, 26 €.

Je me souviens… Tifany Huot-Marchand

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Championne de short-track (patinage de vitesse), deux fois sélectionnée pour les Jeux olympiques, Tifany Huot-Marchand est victime en octobre 2022 d’une grave chute qui la laisse tétraplégique mais dont elle trouve la force de se relever : un parcours de vie également assombri de drames familiaux qu’elle relate avec sensibilité dans Avec toute mon âme (En Exergue, 21 €). Reconvertie dans le paracyclisme, elle vise à présent une participation aux Jeux de Los Angeles 2028.

Je me souviens des tours à vélo dans notre petit village de Nans (Doubs) avec mon frère, ma sœur et nos amis, et aussi dans la campagne, pour aller construire des cabanes dans les bois.

Je me souviens de la gym à l’école, avec les moyens du bord : balle au prisonnier, jeux divers et courses fractionnées dans la cour où, à chaque coup de sifflet du maître, l’un d’entre nous était éliminé. Déjà la compétition…

Je me souviens de mon éblouissement le jour où, avec ma sœur jumelle, nous avons découvert à 9 ans la patinoire de Belfort, amenées là par une maman qui, plus jeune, avait pratiqué le short-track. Et si la première fois nous n’étions pas forcément à l’aise sur la glace, c’était très excitant : le lieu, la glisse, la vitesse… Nous avons vite accroché et débuté la compétition en club.

Je me souviens de notre arrivée au pôle France de Font-Romeu, à 15 ans, ma sœur Manon et moi, après avoir passé le cap des sélections. Nous venions de passer une année d’internat à Belfort, mais là c’était à l’autre bout de la France.

Je me souviens des méthodes autoritaires de nos entraîneurs coréens et des injonctions à maigrir. Avec le recul, j’ai conscience que ça n’était pas tout à fait normal. Mais avec les autres filles nous nous disions : c’est leur culture, ils sont les meilleurs au monde, et s’il faut en passer par là pour être performantes, nous le ferons. Ensuite, avec un entraîneur français ça a été plus douloureux encore : du harcèlement, et la fierté d’autant plus grande d’avoir remporté ma première médaille individuelle, en argent, vice-championne d’Europe sur 1000 m, pendant cette période de mise à l’écart. Je me souviens aussi qu’en 2021, nous avons été championnes d’Europe et vice-championnes du monde en relais.

Je me souviens parfaitement de mon accident, le 9 décembre 2022, et au détail près de tout ce qui s’est passé ce jour-là, et même la veille.

Je me souviens de ma participation au marathon pour tous de Paris 2024.

Je me souviens du stage effectué fin mars à Hyères avec l’équipe de France de paracyclisme, et de ma première participation à une épreuve de coupe du monde, mi-mai en Italie : j’ai terminé 4e du contre-la-montre – sans vélo profilé – et 6e de la course en ligne, malgré une chute sur la fin. Sur le moment, j’ai ressenti la déception d’avoir perdu toute chance de podium, puis j’ai éprouvé une peur rétrospective car ma tête a durement tapé par terre, ce qui n’est pas bon du tout après mes lésions à la moëlle épinière et avec le matériel que j’ai dans les cervicales… Mais j’ai retrouvé l’adrénaline de la compétition et ça m’a confortée dans mon souhait de me lancer dans cette nouvelle aventure sportive, avec la participation aux Jeux paralympiques de Los Angeles en ligne de mire.

Je me souviens de mes traversées cyclistes des Pyrénées puis des Alpes, vécues comme des défis, avant les Andes cet été avec Tristan, mon compagnon.



Morceaux choisis : « Surtourisme en zone de la mort », par Reinhold Messner

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Parmi les spectateurs du documentaire « Kaizen », récit par le youtubeur Inoxtag de son ascension de l’Everest, combien connaissent Reinhold Messner ? Premier alpiniste à gravir les 14 sommets de plus de 8 000 m, le citoyen italien du Tyrol du Sud fut le pionnier des ascensions en solitaire et sans oxygène. Et c’est à travers ses livres que l’ex-député européen Vert (1999-2004) joue les influenceurs. Après Sauvons les montagnes (Glénat 2020), à 80 ans il passe en revue sa vie d’aventure en réaffirmant ses convictions dans Par vents contraires. De l’art de progresser dans l’adversité (Glénat, 358 pages, 23 €). Extrait.

 

L’un des plus célèbres marchands de voyages organisés vers les huit mille, le guide tyrolien Lukas Furtenbach, conteste haut et fort la distinction que j’opère entre aventure et tourisme. Il sait pourtant pertinemment que sans les infrastructures de l’Everest (voie équipée, camps préparés, stocks de bouteilles d'oxygène, assistance médicale, guides sherpas), ses clients n’arriveraient jamais à bout de cette cime prestigieuse. Leurs ascensions en file indienne n'ont rien de commun avec l'exploit de Hillary et Tenzing, les deux pionniers. Et elles sont évidemment plus sûres et plus rapides que les expéditions que j’ai pu vivre, où chacun était responsable de soi. (…)

Aujourd'hui, en alpinisme, l'important n'est pas le sommet mais la façon d’y arriver. Le but n’est plus, depuis longtemps, d'être le premier à « conquérir » une montagne. Cet état d'esprit colonialiste a cédé la place à l’alpinisme de difficulté. Pour ma part, je me suis efforcé de le pratiquer avec les moyens les plus élémentaires possible sans bouteilles d’oxygène ni appareils radio. Le sommet n’était que le point où l’on fait demi-tour. (…)

Là-haut, entre la vie et la mort, rien n'est mesurable et tout est anarchie. L’alpinisme, apparu il y a deux cents ans, est le symptôme d'une société décadente. Il est inutile et n’a d'importance qu'à nos yeux.

De même que les effets du réchauffement planétaire et du changement climatique se font sentir plus tôt en montagne qu’en plaine, certains schémas de comportement éclatent au grand jour en haute altitude.

Sur des camps de base qui hébergent des centaines de personnes, l’entre-soi règne et l’esprit d’équipe ne peut se développer. En 2023, au K2, des dizaines de touristes ont contourné un porteur balti à l’agonie. On observe le même type de comportement en ville : quand on se côtoie par millions, on ne se connaît pas et on ne veille pas les uns sur les autres. Nous vivons dans un monde de plus en plus stérile, et le Covid n'a pas arrangé les choses.

En montagne comme dans l’ensemble de notre société, l’égoïsme grandit, l’empathie diminue. Ce déclin de la solidarité a éclaté aux yeux de tous au K2.

Entendons-nous bien : autrefois aussi, la concurrence existait en montagne ! Dans les années 1960 et 1970, l’envie de réussir les voies les plus difficiles avant les autres chatouillait plus d'un alpiniste. Mais lorsqu'un accident survenait, tous ceux qui se trouvaient dans les parages interrompaient leur ascension, s’unissaient et tentaient de ramener en bas le grimpeur blessé ou affaibli, tous ensemble et en mobilisant tous leurs moyens. Cette règle tacite s’est vérifiée des milliers de fois. La quasi-totalité des alpinistes de haut niveau agissaient de la sorte, y compris lorsque les opérations de secours étaient difficiles ou dangereuses. Depuis, même l’alpinisme a perdu son innocence. Les voyages organisés vers la zone de la mort sont bien sécurisés, mais l’entraide est devenue une valeur rare.

J’ai toujours avancé en compagnie de la peur. J’ai connu beaucoup de frayeurs et quelques expériences de mort imminente. Si nous, les explorateurs de limites, n’avions peur de rien, nous ne serions plus là pour en parler. La peur nous dit : tu iras jusque-là, pas plus loin. J’ai accumulé des trésors d'expérience. Avant une course, l’un des éléments les plus importants à mes yeux est de peser le pour et le contre. Je dois choisir une montagne et sur cette montagne, une ligne qui correspond à mes capacités.

Notre limite est celle de nos possibles. Il faut donc tenir compte de la peur, qui ne doit pas nous paralyser. Sur les sommets de 8 000 mètres, j’ai échoué treize fois. À chaque fois j’ai dû recommencer, m’entraîner, trouver de nouveaux financements, et j’ai beaucoup appris. Les échecs sont une bien meilleure école que la réussite.

Malgré les risques (qu'on ne peut éliminer totalement), je me suis toujours mis en route avec le sentiment que j’allais revenir sain et sauf. (…) J'ai commis des erreurs ; j'ai perdu mon frère, sacrifié sept de mes orteils, souffert d'une fracture du talon droit et sans doute négligé des amitiés, mais j’ai toujours trouvé de nouveaux objectifs à atteindre. Aujourd'hui, je me sens tenu de transmettre aux prochaines générations l'héritage de l'alpinisme traditionnel. © GLÉNAT


Par vents contraires. De l’art de progresser dans l’adversité, Glénat, 358 pages, 23 €.

Cirque pour tous en Dordogne

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Près de Périgueux, Cirk’us Studio est une école de cirque au statut associatif qui propose des spectacles de fin d’année.

 

Dans un ancien entrepôt de Marsac-sur-l’Isle transformé en salle de spectacle, l’ambiance est aussi aérienne qu’un trapèze suspendu. Ici, l’association Duo Diverse, fondée en 2009 par Dorian Blais, 37 ans, et sa compagne Laura, fait du cirque une activité grand public à travers son école, baptisée Cirk’us Studio. « Notre objectif est d’ouvrir les portes au plus grand nombre », insiste Dorian.

Formé à la rigueur de la gymnastique artistique dès l’âge de 4 ans, celui-ci a tutoyé le haut niveau en section sport-études avant de bifurquer vers les arts du cirque. Diplômé de l’Académie Fratellini de Paris en 2011, il participe l’année suivante avec sa compagne d’origine anglaise aux animations accompagnant le passage de la flamme olympique lors de l’ouverture des JO de Londres 2012. « Ce moment a cristallisé mon souhait de lier l’artistique au sportif. C’est pour cela que nous nous sentons si bien à l’Ufolep, rejointe il y a deux ans après avoir été préalablement affiliés à la Ligue de l’enseignement », explique-t-il. Aujourd’hui, l’association emploie cinq salariés, accueille 450 adhérents et s’appuie sur une armée de bénévoles qui contribuent à faire du cirque un terrain de jeu accessible à tous.  

Tous publics. L’éventail des pratiques va du « baby cirque » (dès 15 mois) aux créneaux fréquentés par les seniors (la doyenne à 74 ans), en passant par les adolescents et les jeunes adultes. Le « tout-cirque » permet aux débutants de toucher à tout : acrobaties, jonglerie, équilibre et aérien. Puis, après deux ans, chacun peut se spécialiser, avec deux à trois entraînements hebdomadaires. Du mardi au samedi, les cours proposent plusieurs niveaux, avec des séances de 45 minutes pour les plus jeunes et de 1 h 30 pour les autres. À la mi-journée, des créneaux tournés vers le renforcement musculaire s’adressent également au personnel des entreprises locales : proche de Périgueux, Marsac, 3 150 habitants, accueille en effet presque autant d’emplois.

Chez les seniors, l’approche est à la fois douce et stimulante : jonglerie pour les réflexes, rouleau américain pour l’équilibre, et même initiation à l’aérien. « Il n’y a pas d’âge pour apprendre, seulement des précautions à prendre », souligne Dorian. Chaque encadrant est formé à la sécurité des mouvements et à la gestion des chutes. « Il ne s’agit pas de les laisser expérimenter seuls leurs premières acrobaties ! »

Tous en scène. Pour les jeunes les plus motivés, certains ont poursuivi dans des écoles prestigieuses : deux à Montréal, deux à Londres, plus un autre qui s’entraîne en parallèle à l’école de cirque de Paris. Et tous les licenciés ont l’occasion de se produire en public lors des spectacles de fin d’année. Début juin, les adultes sont ainsi montés sur scène pour trois soirées cabaret à prix modéré (de 6 à 12 € l’entrée) au gymnase municipal. Mais l’apogée de la saison reste le "Cirkus Festival" de début juillet : une journée en plein air où les enfants présentent trois spectacles gratuits. L’an passé, la première édition avait attiré 2 500 spectateurs !

Et parce que la magie du cirque rayonne particulièrement chez les enfants, Cirk’us Studio Duo propose aussi des initiations scolaires d’une durée de 10 à 15 heures, conclues par des mini-spectacles dans les cours de récréation, à l’école mais aussi au collège. « Ce n’est pas la performance qui nous guide, conclut Dorian, mais la progression de chacun, à son rythme, dans la joie et néanmoins avec exigence. » Tous les sports autrement, et les arts du cirque aussi. Antoine Richet

 

Près de mille circassiens à l’Ufolep. Le code « arts du cirque » réunit à l’Ufolep 958 licenciés et 72 associations très divers : écoles de cirque, amicales laïques, centres sociaux, associations de comités départementaux… En Dordogne, elles sont ainsi quatre à déclarer l’activité : Duo Diverse à Marsac-sur-l’Isle, l’école de cirque de Boulazac (au sud-est de Périgueux), l’amicale laïque du Montignacois et le foyer laïque de Saint-Léon-sur-L’Isle.



Un jeu amérindien adopté par l'Ufolep à Los Angeles 2028

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La crosse, devenue par déformation « lacrosse », est un sport collectif d’origine amérindienne hérité du jeu qui, dans la région des Grands Lacs et sur la côte Est des États-Unis. Il opposait deux villages ou deux tribus lors de grands rassemblements sur plusieurs jours, avec des cérémonies et des rituels. Cet affrontement donnait l’occasion aux guerriers de montrer leur adresse et leur bravoure. Codifié en 1870, le field lacrosse (la crosse au champs), joué en plein air avec dix joueurs plus un gardien, fut discipline olympique en 1904 à Saint-Louis (États-Unis) et en 1908 à Londres. Depuis 2001, une ligue professionnelle nord-américaine organise un championnat d’été : la Major League Lacrosse. Très populaire au Canada, le box lacrosse se dispute de son côté avec un effectif réduit dans des arenas habituellement dévolues au hockey. Et c’est parce qu’il devenait trop violent à leur goût que, dans les années 1970, des enseignants québécois imaginèrent une variante mixte et sans contact : l’intercrosse, également proche parent du lacrosse sixes, la variante spécialement conçue pour figurer au programme des Jeux olympiques de Los Angeles 2028.

Ufolep. À l'Ufolep, c'est la version éducative, mixte et sans contact qui est pratiquée depuis la fin des années 1980. Saint-Lupicin, bourg du Haut-Jura de 2 000 habitants, abrite avec Lons-le-Saulnier, la préfecture, l’un des deux clubs Ufolep d’intercrosse. En parallèle, le secteur Usep – qui englobe aussi les écoles de Lavans-lès-Saint-Claude et Ravilloles – propose tous les deux ans un cycle d’apprentissage pour les CM1-CM2. L’intercrosse Saint-Lupicin peine cependant à attirer les jeunes recrues.

Au-delà du Jura, le club de Besançon (Doubs), organisateur des Jeux mondiaux 2016, n’a pas survécu à la mutation professionnelle de sa fondatrice Emmanuelle Debrand, fille de l’un des pionniers de l’activité, tandis que les haut-savoyards de Frangy et Saint-Julien-en Genevois ne sont plus affiliés.

À l’échelle nationale, la pratique de l’intercrosse – y compris en activité secondaire – concerne 18 associations et 121 licencié.es. « En Côte-d’Or, c’est une pratique régulière avec les enfants de l’école de sport de Chevigny et lors de mes séances avec les jeunes adultes de l'École de la 2e chance de Dijon. Et ça plait bien », indique la déléguée Ufolep, Marine Le Pichon, qui s’est formée seule avec la fiche pédagogique Ufolep et des ressources piochées sur internet.



À l’approche de Los Angeles 2028, l’intercrosse revient dans le jeu

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La présence du lacrosse aux Jeux olympiques de Los Angeles relancera-t-elle sa version éducative, mixte et sans contact ? Introduite en France par l’Ufolep à la fin des années 1980, elle est toujours pratiquée dans le Jura.

 

L’aventure de l’intercrosse en France débute à la fin des années 1980 avec la venue d’instituteurs québécois dans le Jura, dans le cadre d’un échange pédagogique. Dans leurs bagages, ils amènent un cousin aérien du hockey, pratiqué avec une crosse munie d’un panier permettant de réceptionner la balle adressée par un coéquipier. Le jeu fait un tabac auprès de leurs collègues français, qui bientôt n’ont plus qu’une idée : l’importer dans leurs associations Usep. L’intercrosse, ou « crosse québécoise », a il est vrai tout pour plaire aux pédagogues avec sa pratique mixte, sans contact, et un temps de possession de balle limité qui renforce son caractère collectif.

Pour répondre à la demande des écoles, le comité Ufolep-Usep du Jura enclenche alors la fabrication de crosses dotées de paniers en plastique : cela tombe bien, la plasturgie est une industrie locale ! « L’Ufolep du Jura conserve cette activité commerciale et est toujours en mesure de répondre aux commandes ! », précise la déléguée départementale, Hélène Grappin.

 

Impulsion nationale

Le comité directeur national va jusqu’à missionner l’un des siens, Max Albinet, pour effectuer un stage au Québec en février 1990. « J’ai vite été plongé dans le bain en intégrant une équipe où j’étais un peu perdu parmi ces pratiquants experts. Maladroitement, j’ai touché un adversaire ou heurté sa crosse avec la mienne, et aussitôt tous les joueurs se sont figés. Instinctivement, je me suis reculé de deux mètres, ce qui était précisément la consigne. Et tout est reparti à une vitesse folle ! » Le rapport de l’élu est enthousiaste et dans la foulée la plupart des comités Usep sont dotés de matériel.

« Dans les années 1990, nous avons tous pratiqué l’intercrosse, qui faisait partie d’un pack "activités innovantes" aux côtés du korfball, de l’ultimate et du tchoukball se souvient Nathalie Barbounis, ex-adjointe à la direction Usep et désormais élue nationale1. L’intercrosse exige toutefois une maîtrise technique qui la rend difficile à pratiquer avant le cours moyen. » « L’intercrosse était une activité support de nos formations et nous l’utilisions pour la certification du Beesapt, ancêtre du BP Jeps, afin de favoriser l’équité entre candidats en proposant un sport collectif qu’aucun d’eux ne connaissait », complète Pierre Chevalier, ex-DTN de l’Ufolep.

La porosité entre les deux fédérations sportives de la Ligue de l’enseignement débouche sur la création de clubs Ufolep, en particulier dans le Jura et la Haute-Savoie voisine. « J’ai découvert l’intercrosse vers 1986 à l’école de Ravilloles, se souvient Alban Bruneau, qui évoluera ensuite au plus haut niveau. Toutes les associations Usep du secteur pratiquaient l’intercrosse et disputaient des rencontres inter-écoles. Après l’entrée au collège, j’ai ensuite harcelé mon père2 pour qu’il crée une section jeune au club de Saint-Lupicin, qui proposait déjà la pratique conjointe du volley-ball et de l’intercrosse pour les adultes. Mon instituteur en était lui-même membre ! D’autres clubs se sont montés, et un championnat a été mis en place. »

 

Lions contre Caribous

Quarante ans après la création de leur club de l’Inter-crosse du Plateau, les « Lions de Saint-Lupicin » composent un groupe de quinze joueurs qui participe à un championnat européen et à divers tournois : à Prague en décembre, à Frangy (Haute-Savoie) en février, en Allemagne en mars… Et si les clubs historiques de Champagnole et Lons-le-Saunier ont disparu, Hélène Grappin en a relancé un à Lons dès son arrivée comme déléguée Ufolep et Usep : les Caribous de crosses, qui ont fêté cette année leurs vingt ans.

« Venue du handball, je cherchais une pratique moins engagée conservant l’esprit d’équipe et la convivialité d’un collectif : c’était pour moi le sport parfait et j’ai joué jusqu’à 43 ans, explique celle qui fut aussi longtemps présidente du club. Avec un gardien et quatre joueurs de champ, c’est un sport très dynamique, tout en accélérations et changements de direction. On reste peu de temps sur le terrain : une ou deux attaque-défense et tu sors ! » « C’est un sport non posté, complète Alban Bruneau. Chacun attaque et défend, avec trois règles de base : interdiction de toute forme de contact3, de garder la balle plus de 5 secondes et de marcher avec. Quand je fais découvrir l’intercrosse, en guise d’astuce mnémotechnique j’explique que tout joueur ou joueuse s’appelle Marc : Mouvement, autonomie, respect, communication. »

 

Un avenir grâce au « six » ?

Sa carrière d’entraîneur, Alban Bruneau l’a débutée à 15 ans en coachant de plus jeunes, et même des adultes. « Je vivais intercrosse, mangeais, dormais intercrosse, et à 17 ans j’ai effectué un stage international pour valider mes acquis d’entraîneur » se souvient le coach des équipes de France masculine et féminine des Coupes du monde 2013 à Lons-le-Saunier, 2016 à Montréal et 2018 à Prague. Aujourd’hui, il manage l’équipe de lacrosse de Grenoble dans sa déclinaison « six », une variante qu’il présente comme « l’avenir, avec un jeu très spectaculaire, celui que tout joueur rêve de pratiquer ». Créée pour répondre au cahier des charges des Jeux olympiques, c’est aussi la variante la plus proche de l’intercrosse par ses règles, la durée des parties (4x8 min contre 4x12), le nombre réduit de joueurs (6 avec le gardien) et les dimensions du terrain et des buts. « Les contacts sont autorisés mais le jeu va si vite qu’il y en a peu. Et d’ailleurs en championnat d’intercrosse les blocs offensifs et défensifs sont désormais acceptés. »

L’intercrosse devrait profiter de la médiatisation dont, à l’instar du rugby à sept, le « six » va bénéficier à l’occasion de l’inscription du « six lacrosse » au programme olympique. Et si dans de nombreux pays elle est vue avant tout comme une forme d’apprentissage technique pour les plus jeunes, en France elle est considérée comme une discipline à part entière.

L’intercrosse demeurera toutefois un sport à part tant que ses Jeux mondiaux continueront de réunir chaque année ses adeptes. « Pour participer, explique Alban Bruneau, il suffit d’être licencié dans son pays. Cela distingue les Jeux mondiaux de la Coupe du monde qui, elle, réunit tous les deux ans des équipes nationales. Les Jeux mondiaux sont une sorte de grande colonie sans frontières où les équipes sont composées par tirage au sort, le soir de la cérémonie d’ouverture. Des journées de repos permettent aussi de découvrir la ville et le pays d’accueil. Et, curieusement, le niveau de jeu est parfois supérieur à celui de la Coupe du monde, snobée par des nations qui estiment qu’une telle compétition n’est pas dans l’esprit de l’intercrosse. »

Alors, pourquoi ne pas profiter de la médiatisation du lacrosse pour relancer à l’Ufolep cette variante dont deux associations jurassiennes ont su entretenir la flamme ? Philippe Brenot

 

(1) Nathalie Barbounis est l’une des représentantes Usep auprès du comité directeur Ufolep.

(2) Raymond Bruneau, président de l’Ufolep du Jura jusqu’à cette année.

(3) Les contacts entre joueurs, crosse contre crosse ou joueur-crosse sont interdits. Par ailleurs, côté matériel, le manche de la crosse mesure entre 60 et 75 cm et le panier de 26 à 27 cm. La balle de 8 cm de diamètre en caoutchouc mou peut être remplacée par une balle de tennis usée. Les « cages » de 1,2 m par 1,2 m de côté peuvent aussi être adaptées. Le terrain, lui, mesure 40 x 20 m.



L’escalade au plus haut en Puy-de-Dôme

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Avec plus de 600 licenciés enfants et adultes, l’escalade est en passe de devenir une activité phare du comité. Zoom sur les aspirations des pratiquants à travers l’exemple des deux principaux clubs, Escal’Aydat et de La Roche Blanche.

 

Il n’est pas de club d’escalade sans mur constellé de prises en résine, équipement indispensable à toute pratique régulière et, généralement, propriété municipale. Or, il y a une vingtaine d’années, celui érigé dans l’espace de loisirs d’Aydat, à 25 km au sud-ouest de Clermont-Ferrand, était devenu obsolète. Pour le rénover, la mairie y est allée de sa poche et le club locataire Escal’Aydat a lui-même réuni quelques subsides. Ses dirigeants espéraient aussi un geste de leur fédération, qui s’est finalement rétractée après leur avoir fait « miroiter » une aide financière et laissé monter « un lourd dossier » pour rien. D’où un certain ressentiment envers une fédération de Montagne Escalade qui, à leurs yeux, délaissait sa base associative pour se focaliser sur la compétition et l’entrée de la discipline au programme olympique, à Tokyo puis Paris. « La FFME ne nous apportant pas grand-chose, nous sommes tournés vers l’Ufolep, qui n’a pas l’esprit de compétition et où les rapports humains sont plus simples. Et les licences bien moins chères » résume Michel Grand-Jean, 64 ans, ex-préparateur en pharmacie à l’hôpital de Clermont et président d’Escal’Aydat depuis quinze ans.

 

Un mur en partage

Le mur sur lequel évolue l’association est niché au cœur d’un complexe municipal construit dans les années 1990, qui comporte par ailleurs une immense salle de musculation, un court de squash, un spa-hammam-jacuzzi, une salle des fêtes et un bar utilisé comme club house. « L’association, qui compte 156 licenciés enfants et 36 adultes, a accès à cet espace escalade, ouvert aux grimpeurs extérieurs en dehors de nos créneaux. Treize en tout, avec 3 heures le lundi et le mardi, 5 heures le mercredi et 4 ou 5 heures le vendredi. Et cela fonctionne très bien ainsi », souligne le président. Il y a même 50 enfants inscrits sur une liste d’attente, tant les initiations encadrées dans les écoles pour le compte de la mairie par les deux moniteurs diplômés d’État employés par l’association suscitent de vocations. Aucun créneau supplémentaire n’est toutefois envisagé, la mairie souhaitant conserver un équilibre entre la pratique associative et une pratique individuelle qui contribue à l’entretient de l’équipement.

De leur côté, les adultes, et plus précisément les nouveaux et les débutants, bénéficient d’un encadrement jusqu’à fin décembre, le temps qu’ils apprennent à s’assurer et deviennent autonomes. Leur profil ? « Entre 18 et 64 ans. Beaucoup d’actifs, professions libérales et employés de Michelin, et presque autant de femmes que d’hommes. Des gens qui aiment l’escalade mais ne se prennent pas la tête et ne sont pas intéressés par la compétition », explique le président d’Escal’Aydat.

 

Engouement

Michel Grand-Jean explique ainsi à l’engouement pour l’escalade observé depuis une dizaine d’années par l’aspect côté « ludique » de la discipline plus que par l’exposition médiatique dont elle a pu bénéficier. « Et contrairement à l’image du grimpeur solitaire sur son bloc, on fonctionne en binôme, avec un rapport humain et de confiance qui se construit avec le partenaire qui vous assure, ajoute le président, lui-même revenu sur le tard à l’escalade après avoir assidument pratiqué le VTT. Il y a aussi la dimension d’écoute de soi et de dépassement, avec une grande concentration. L’escalade, c’est du yoga vertical, à la fois physique et mental. Et les gamins qui sortent d’un créneau d’une heure sont à la fois vidés et contents. »

Dès 6 ou 7 ans, ceux-ci peuvent aussi participer avec leurs aînés aux rallyes organisés conjointement par les clubs puydomois affiliés à l’Ufolep, à la FFME, et au Club alpin français. Soit une petite dizaine de rendez-vous réunissant de 100 à 150 personnes, généralement sur la journée avec pique-nique et remise des médailles vers 17 h. « Il s’agit de grimper 14 voies différentes, de la plus simple à la plus difficile, avec un système de points. Cela favorise l’émulation, mais avant tout c’est une journée conviviale de grimpe. » À partir d’avril, une dizaine de sorties en milieu naturel permettent aussi de se confronter à de vrais rochers. Les adultes, eux, se fixent rendez-vous via WhatsApp, et en cas de mauvais temps se replient parfois sur une salle spécialisée comme B.Up, à Clermont. « Nous sommes en très bon termes et ne voyons pas les espaces privés comme une concurrence. Nous sommes complémentaires », explique Michel Grand-Jean.

 

La Roche Blanche au sommet

Le même état d’esprit règne au club de La Roche Blanche, du nom de la commune abritant le site de Gergovie. Récent transfuge de la FFME, ses dirigeants étaient eux aussi critiques d’une politique fédérale de plus en plus éloignée des préoccupations des 300 licenciés, dont la moitié d’enfants. Des licenciés qui bénéficient dans le gymnase municipal Léo Lagrange d’un superbe mur culminant à 12 mètres où les grimpeurs locaux ont ouvert une quarantaine de voies allant du 4 à 8a – les spécialistes apprécieront. Le mur permet même de stocker le matériel dans son relief et « toutes les voies sont renouvelées après le rallye annuel », apprend-on sur le site internet de l’association que préside depuis l’an passé Robin Bar, 33 ans, aux talents de photographe et vidéaste, accompagnateur du Peloton de gendarmerie de haute- montagne (PGHM) du Mont-Dore et ambassadeur de marques.

« La Roche Blanche est un des plus anciens clubs de la région, explique-t-il. Nous sommes ouverts tous les jours de la semaine, avec au moins un créneau enfant et un créneau adulte par jour. Nous disposons de vingt encadrants bénévoles, diplômés fédéraux, en plus de nos deux prestataires. C’est ce qui nous permet d’accueillir autant de licenciés. »

 

Objectif formation

Toutefois, « il y a encore un peu de marge » affirme Robin Bar. C’est pourquoi le club s’investit dans la commission départementale escalade qui se met aujourd’hui en place. La relance de la formation d’encadrants était le principal objet de la réunion préparatoire qui, début avril, a aussi réuni autour de Rémi Montesinos, élu référent de l’activité, le président d’Escal’Aydat Michel Grand-Jean et un représentant des Rastafioles, émanation du Foyer laïc de Ménétrol et troisième club d’importance du département1. Une dynamique qui pourrait susciter des vocations parmi le réseau d’amicales affiliées au comité du Puy-de-Dôme, voire inciter de nouveaux clubs à rejoindre son giron. La voie est ouverte… Philippe Brenot

 

(1) La pratique est plus modeste au sein du Foyer des jeunes et d’éducation populaire du quartier des Landais, à Clermont (19 licenciés, principalement adultes) et de l’Étoile des montagnes, ski-club du Sancy où l’escalade est une activité de complément.

 

Près de 160 associations à l’Ufolep. Si la grande majorité des 159 associations Ufolep cochant le code activité escalade-monte à l’arbre-slackline se consacrent à la « grimpe », impossible d’affirmer avec exactitude combien elles sont. On sait en revanche que 2 975 licencié.s en font leur activité principale, dont 611 en Puy-de-Dôme et 283 en région Occitanie, notamment dans les Pyrénées-Orientales, en Lozère et surtout en Aveyron, où des sessions du brevet fédéral d’animateur sont encadrées par une doublette de formateurs composée d’un titulaire du Brevet d’État et d’un éducateur Ufolep bénévole titulaire du BF1A).

Saluons aussi la dynamique qui porte l’association Escalade Trois Rivières de Pontchâteau (Loire-Atlantique). Lancée en 2020 en période de crise sanitaire afin d’utiliser le mur d’escalade délaissé d’un gymnase, elle compte aujourd’hui 170 licenciés. Et 120 grimpeurs locaux et des clubs du secteur ont répondu fin mars à son deuxième « défi Mont-Blanc » : résultat, 10 000 m de dénivelé positif, bien au-delà des 4 807 m du sommet des Alpes !

 



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