Un partenariat pour le droit des femmes à faire du sport

L’Ufolep et son programme « Toutes sportives » font cause commune avec le projet « TouteSport » des Centres d’information des droits des femmes. Un partenariat déjà décliné dans le Gers.

Fondée en 1972 à l’initiative de l’État, la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles relaie l’action des pouvoirs publics en matière d’accès aux droits, de lutte contre les discriminations sexistes et de promotion de l’égalité femmes-hommes.

Dans le cadre de ces missions, la FNCDIFF a lancé un projet nommé « TouteSport » visant à encourager la pratique sportive des femmes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et les territoires ruraux. La pratique sportive est en effet un « vecteur de confiance en soi, d’autonomie et d’insertion socioprofessionnelle ».

Cet argumentaire fait écho à celui du dispositif « Toutes sportives » de l’Ufolep, déployé sur l’ensemble du territoire début 2016. Lancé quelques mois plus tard, « TouteSport » a été expérimenté jusqu’à l’été 2018 dans sept quartiers politique de la ville, avant d’être étendu à six autres départements, dont le Gers. Il était donc logique que les deux fédérations se rapprochent pour coordonner leur action : c’est l’objet de la convention signée en novembre.

Le Gers en éclaireur

L’Ufolep du Gers avait notamment relayé le programme « Toutes Sportives » à travers une manifestation organisée en octobre 2017 dans le quartier du Garros, à Auch, seul QPV de ce département rural. Ce jour-là, des ateliers d’activités physiques étaient proposées, parallèlement à un débat sur l’accessibilité des pratiques et les inégalités hommes-femmes, à des préconisations santé-bien-être et à une conférence sur cancer du sein.

C’est à la suite de cette action qu’un rapprochement s’est opéré avec le CIDFF du Gers, pour aboutir au printemps 2020 à la mise en place d’activités sur un créneau de deux heures, un vendredi matin sur deux. Les éducateurs de l’Ufolep animent des activités physiques et sportives avant de passer la main à ceux du CIDFF, pour un temps d’information sur la nutrition ou le bien-être.

Le public consiste en une dizaine de femmes de 18 à 40 ans, repérées par chacune des deux structures, par la Maison départementale de l’enfance et de la famille et par le Centre d’accueil de demandeurs d’asile. Au programme, toute la palette du multisport, avec par exemple du tchoukball pour la première séance.

« En raison du premier confinement, l’action n’a pu débuter en avril comme prévu mais seulement en septembre, avant d’être interrompue par les vacances d’automne et le couperet du second confinement, regrette Simon Duran, délégué départemental du Gers. Mais l’association Ufolep support a été créée, et toutes les femmes y sont licenciés. » Son nom, « Tout’En Sport », fusionne l’intitulé des deux programmes de l’Ufolep et de la FNCIDFF.

Les bénéficiaires viennent du quartier et d’au-delà. « Toutes ne sont pas forcément très motivées par l’activité physique au départ, et le sont davantage par le fait de se retrouver entre femmes. L’activité physique permet de cimenter le groupe et d’aborder plus facilement ensuite des thématiques de vie quotidienne » explique Simon Duran. Par ailleurs, dans le cadre du partenariat, l’Ufolep formera aussi les salariés du Centre d’information des droits des femmes d’Auch aux premiers secours (PSC1).

Si les conditions sanitaires ne viennent pas jouer les trouble-fête, le projet devrait également s’étendre à la rentrée de septembre à la ville de Condom, au nord du département, et à l’Isle-Jourdain, à l’est.

Philippe Brenot

En Jeu Ufolep 45, mars 2021