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Transidentité : Baptiste, « badiste » dans un club qui prône l’acceptation de soi

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Baptiste, étudiant, est licencié de badminton de longue date à l’Ufolep Finistère, mais seulement depuis cette année en catégorie masculine.

Amicale. « Je joue au badminton depuis l’âge de 9 ans à l’amicale laïque de Coataudon, près de Brest. J’en ai aujourd’hui 22. J’ai commencé ma transition fin 2022, avec prise de testostérone, et je souhaite encore effectuer une mammectomie. Administrativement, je m’appelle désormais Baptiste, même si à l’état-civil je reste identifié au genre féminin car il faut passer pour cela devant un tribunal. Ma démarche a été comprise par ma famille et au sein du club, où pratiquent aussi ma mère et mon jumeau. Nous avons grandi ensemble depuis notre naissance et il a forcément été très troublé, mais a toujours été là pour m’aider. »

Adversité. « En cours d’EPS, j’éprouvais parfois une gêne à l’égard de mon corps, sans penser alors à changer de genre. Avec le club, j’ai participé à des tournois féminins et je disputais jusqu’en 2020, avant le Covid, un championnat départemental opposant des équipes mixtes, avec pour chaque match des simples hommes, des simples femmes et des double mixtes. Mais ensuite, par manque de joueuses nous avons dû y renoncer, et les entraînements ont alors perdu pour moi beaucoup de leur intérêt, jusqu’à ce que je puisse reprendre cette année les matchs en catégorie masculine. »

Puissance. « Mon apparence ne laisse pas deviner que j’étais auparavant une femme et, sportivement, c’est conforme à ce que j’attendais. Avec la testostérone, j’ai gagné en masse musculaire et en puissance : je tape plus fort qu’avant. Mentalement, au début c’était plus perturbant, envers mes coéquipiers et concernant le regard que je portais moi-même sur mon corps. J’ai perdu du poids, je me suis affiné aux hanches et aux cuisses, et il m’a fallu m’habituer à ce corps plus fin et musclé. Outre la puissance, cela change la façon de jouer : les appuis sont différents et la façon de courir change aussi. »

Réconfort. « Le sport aide à évacuer problèmes et pensées négatives, y compris celles liés au regard des autres. Le cadre compétitif permet également d’affirmer plus encore qui on est, surtout en tant qu’homme. Il se trouve aussi que je suis coach pour les jeunes et que, lorsque j’ai annoncé ma transidentité, l’un d’eux s’est ouvert à moi. Il a aujourd’hui 17 ans et a fait le même chemin du féminin au masculin, mais sa nouvelle identité est très mal acceptée par sa famille. Le club, où nous prônons l’acceptation de soi, est pour lui un vrai soutien. »


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