Réchauffement climatique : le VTT Hostens a vu son terrain de jeu partir en fumée

L’activité du VTT Hostens, club Ufolep de Gironde, a été durablement impactée par l’incendie de Landiras, explique son président, Pierre Barsaq. Quant au club de Marcheprime, il a décidé d’avancer à avril la date de son Kid Bike.

« Notre terrain de jeu est détruit. » « Les incendies de l’été dernier ont stoppé net notre activité et détruit notre terrain de jeu : le site des lacs d’Hostens¹, avec des zones techniquement très intéressantes. Autour aussi, la végétation a été ravagée et les lieux durablement interdits, à tel point que nous n’avons pu organiser la 21^e édition de notre traditionnelle manifestation du premier week-end d’avril : Le Triangle Vert, 500 participants en 2022 et un bénéfice de 3000 € essentiel à la vie du club. Et dire que nous venions de relancer l’épreuve après le Covid !

L’accès au domaine d’Hostens reste fermé, à l’exception de la plage. Certaines zones brûlées n’ont pas encore été nettoyées et, par endroits, le lignite, ce type de charbon autrefois exploité pour la centrale électrique d’Hostens, continue de brûler sous terre. La chaleur dégagée par l’incendie a entraîné sa combustion souterraine et, un an après, ça fume encore ! Cela provoque aussi des effondrements du sol. C’est pourquoi je crains que le site reste interdit pendant des années.

D’autres zones ont été rouvertes après le temps nécessaire pour couper les pins, sortir le bois récupérable et sécuriser. Mais du sud d’Hostens à Belin-Beliet, sur 15 km² il n’y a plus un arbre, c’est désertique. Les grands chemins que nous utilisions pour faire de la liaison sont de nouveau accessibles, mais il ne reste rien des bordures de ruisseau et des single tracks : tous ces petits sentiers qui n’existaient que par les piétons et les vélos ont disparu, l’incendie a tout effacé. Il y a encore des souches en travers, et cela prendra du temps avant de pouvoir retracer quelque chose. Et, visuellement, c’est tellement déprimant… Même les grands chemins ont sérieusement été abîmés par les engins de débardage ! À présent, ils vont labourer les parcelles nues pour réensemencer, je suppose.

Nous sommes une vingtaine de licenciés au club et tous lui sont restés fidèles, sauf les trois-quatre nouveaux qui ne sont pas revenus après l’incendie et avec lesquels j’ai perdu le contact. Là, on essaie de reprendre, sans nos chemins les plus ludiques. On roule, et quand on veut s’amuser un peu plus on prend la voiture jusqu’aux communes limitrophes qui, elles, n’ont pas été touchées. »

 

(1) Les lacs d’Hostens sont d’anciennes mines d’exploitation du lignite. Après leur fermeture en 1967, le site a été réhabilité par le conseil départemental de la Gironde, avec mise en eau des gisements exploités. C’est ce domaine départemental qu’a ravagé l’incendie parti en juillet de Landiras, plus au sud, puis réactivé en août par la chaleur caniculaire.

« Avancer notre Kid bike à fin avril ». « Notre commune, très forestière et située entre Bordeaux et le bassin d’Arcachon, a été épargnée par les incendies de l’été dernier, qui sont restés une trentaine de kilomètres plus au sud, explique Rodolphe Fralin est responsable de la section VTT des Écureuils de Marcheprime (Gironde). En revanche, nous avons dû annuler notre Kid bike, ce rendez-vous où les enfants de la dizaine d’écoles VTT du département valident leurs acquis lors d’ateliers de maniabilité et d’équilibre, avec aussi une première découverte de la compétition. Il était programmé le 18 juin, mais la préfecture a pris un arrêté canicule : le thermomètre dépassait alors les 40°C. C’est pourquoi nous avons joué la sécurité cette année en l’avançant au 29 avril, tandis que d’autres clubs organisateurs ont maintenu des dates en juin.

L’an passé, nous avons eu la chance de pouvoir maintenir in extremis la randonnée que nous organisons depuis vingt ans le dernier week-end de septembre, et dont les 400 à 500 inscriptions alimentent les caisses du club. Nos sorties ont en revanche été limitées par les interdictions du domaine forestier en raison du risque d’incendie. Des interdictions parfois difficiles à accepter : interdire les véhicules à moteur, oui, mais les vélos ? Nous, nous ne pédalons pas la clope au bec ! »