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Je me souviens du sport : Guillaume Meurice

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L’humoriste Guillaume Meurice, 41 ans, est connu pour ses chroniques nourries de micro-trottoirs dans C’est encore nous ! sur France Inter. Également auteur d’ouvrages au ton caustique, Guillaume Meurice dénonce notamment la « tyrannie des podiums » dans son récent Petit éloge de la médiocrité.

 

Je me souviens avoir joué au football de 9 à 18 ans dans mon club de Jussey, niveau district, en Haute-Saône. Je ne raffole pas des ambiances de vestiaire, mais sur le terrain on s’amusait entre potes, sans grands objectifs sportifs. J’étais gardien de but et plutôt bon aux penalties. J’aimais taquiner les tireurs, et comme ça se joue beaucoup sur la psychologie… À 16 ans, lors d’un tournoi j’en avais arrêté trois, j’étais le héros du jour !

Je me souviens que ma mère m’a inscrit d’office à un cours de tennis. Mais la rigueur, l’apprentissage des gestes techniques, les matchs en un contre un, ce n’était pas mon genre et j’ai pas mal mis le bazar. Quoique : il y avait des grades, et j’ai décroché ma « balle jaune », je me demande encore comment !

À l’école, j’étais nul dans les sports individuels, en particulier ceux qui demandent de la force, genre les lancers en athlétisme. En revanche, j’ai toujours apprécié les sports collectifs : le hand ou le volley, où ma taille m’avantageait. Moi ce que j’aime, c’est le jeu, et le côté équipe. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, il m’arrive de regarder un match de foot entre amis.

Je me souviens aussi avoir joué en universitaire durant une année d’études à Aix-en-Provence. J’étais goal remplaçant, le titulaire était bien meilleur et super sympa. J’ai dû jouer une demi-heure dans la saison, mais je suis quand même champion de France universitaire ! Oui monsieur, j’ai un palmarès !

Aujourd’hui, ma pratique physique c’est avant tout la scène, souvent deux ou trois soirs par semaine. C’est physique, car j’aime "mouiller le maillot". En revanche, pas de footing : je déteste courir.

Cela me rappelle qu’adolescent je faisais du vélo, parce que mes parents ne voulaient pas que j’aie une mobylette ou un scooter. Et comme ils étaient marchands de journaux, je gagnais mon argent de poche en livrant l’Est Républicain à domicile, le dimanche matin à l’aube.

J’ai toujours dissocié sport et compétition, et si dans mon Petit éloge de la médiocrité je m’en prends à la tyrannie des podiums c’est parce que je considère le "tout compétition", de l’entreprise jusqu’à l’école, comme une dérive de la société moderne. À l’inverse, pour moi le sport c’est avoir conscience de son corps et l’entretenir. Alors, le sport outil d’émancipation, oui ! Mais s’en servir pour dominer les autres, ou passer comme les nageurs sa jeunesse dans un bassin chloré pour gagner un ou deux dixièmes de seconde… Ériger le sportif de haut niveau comme modèle, en faire à la fois un emblème de la méritocratie et un héros sacrificiel alors qu’avant tout voilà quelqu’un qui se bousille la santé, franchement ça me dépasse.


Petit éloge de la médiocrité, Les Pérégrines, 198 pages, 14 €
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