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Transition écologique : ramasser ne suffit pas

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Les opérations de nettoyage des plages, chemins et cours d’eau est une entreprise louable, mais qui déresponsabilise les usagers peu précautionneux et évacue le problème de la pollution par les microplastiques.

Surfrider Foundation, Mountain riders, The International SeaKeepers Society : ces trois associations écologistes de renom ont pour point commun d’organiser des opérations de nettoyage en pleine nature. Largement partagées sur les réseaux sociaux, leurs actions mobilisent des citoyens bénévoles, des influenceurs, des politiciens… Les marins hauturiers constatent également à chaque course sur la pollution croissante des océans. Sans parler de la soupe plastique qui s’est formée dans le nord Pacifique à la confluences de plusieurs courants, si vaste qu’on l’assimile à un « 7e Continent »…
Au-delà du ramassage de détritus, l’objectif est de sensibiliser chacun à un usage plus sobre en plastique et autres contenants. En vingt ans, les collectes initiées par Surfrider ont ainsi touché 60 000 participants. Et les membres des associations Ufolep, en particulier de sport nature, ne sont pas les derniers à retrousser leurs manches pour nettoyer les dérives de notre société d’hyper consommation.

Mais, tout bien pesé, ces opérations sont-elles si vertueuses et si bénéfiques pour l’environnement ? Un article du média numérique The Conversation pose la question : ce type d’action nettoie-t-il réellement la nature ? Procédons-nous de la bonne manière ? Et est-ce aux citoyens responsabilisés de s’y atteler, qui plus est à titre gratuit ?
Tout en ayant le sentiment d’œuvrer bénévolement pour le bien commun, les nettoyeurs permettent en effet à la machine économique de poursuivre sa cadence sans s’inquiéter des impacts qu’il a sur l’environnement. Les industriels s’interrogeraient sans doute davantage s’ils devaient financer ces opérations de nettoyage de déchets dont ils sont la source…

Concentrer les actions sur le ramassage de déchets trouvés sur les plages ou les chemins de randonnée nourrit également la confusion entre la « cause » et les « symptômes » du problème environnemental. Or le ramassage ne traite pas la cause, mais les symptômes. De plus, ces déchets ne sont que la partie visible d’un iceberg. La pollution plastique la plus problématique se mesure à l’échelle micro : elle est trop « petite » pour être visible à l’œil nu… Enfin, nettoyer la nature participe à son « anthropisation », l’idéalisation d’une nature de carte postale que l’on voudrait jolie, esthétique et pas trop sauvage.

Bien sûr, ramasser les déchets reste un acte citoyen. Mais c’est loin d’être la panacée.


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