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« Je me souviens du sport » : Philippe Collin

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L’espiègle Philippe Collin, 45 ans, anime chaque dimanche sur France Inter à 18 h un magazine consacré à la culture et à l’histoire du sport : L’œil du tigre, le dimanche à 18 heures. Et sa passion du sport est inséparable de l’enfance.

Je me souviens du football de rue, de cour d’école. En club, je n’ai tenu qu’une saison, vers neuf-dix ans, à Lanvéoc, sur la presqu’île de Crozon. Pour moi le football est récréatif, jubilatoire, sauvage. Aussi, l’orthodoxie d’un entraînement, la contrainte d’une organisation d’équipe, d’une tactique et de consignes de jeu, m’ont vite ennuyé. Le foot que j’aime est celui d’un plaisir facile où tout le monde a le droit de monter sur les corners. Dans mon jardin, c’est comme ça qu’on jouait ! Un jardin où j’ai gagné je ne sais combien de coupes d’Europe, et marqué les plus beaux buts du monde. Mais personne ne le sait.

Adolescent, j’ai aussi eu une passion pour le Tour de France. Je suivais chaque étape à la télévision et, sitôt après l’arrivée, je les revivais sur mon vélo demi-course : une heure à fond en me prenant pour un champion et en choisissant un terrain vallonné si c’était une étape de montagne, un bord de plage si c’était une étape de plaine terminée par un sprint massif. C’était les années d’avant l’EPO, et mon coureur favori était Greg Lemond.

Je me souviens aussi avoir fait un peu de natation, mais ça m’a vite saoulé. Et aussi du handball en UNSS, mais sans me sentir très impliqué.

Finalement, je n’ai pas tant de grands souvenirs de sport et j’en reviens toujours à mes dix ans et à l’Euro de football 1984, qui fut un moment important de ma vie d’enfant. Un moment de pure réjouissance, sorte de compensation à la tension dramatique du France-Allemagne du Mondial en Espagne, deux ans plus tôt. Chaque match fut une joie, avec une mention particulière pour cette demi-finale contre le Portugal où l’on a craint de revivre la désillusion de Séville, avant que Domergue et Platini ne marquent durant la prolongation. Je revois Tigana cachant au coup de sifflet final le ballon du match sous son maillot : un geste d’enfant là encore, l’œil malicieux et le ventre gonflé comme une femme enceinte. C’était une époque heureuse où les joueurs n’étaient pas des icônes inaccessibles, on pouvait facilement se projeter à travers eux. Sans être un football de dilettante, cela restait un football de récréation. Aujourd’hui, Cristiano Ronaldo est un joueur extraordinaire, mais c’est un robot.

Je me souviens qu’imposer une émission consacrée au sport sur France Inter n’était pas gagné d’avance. Il fallait un titre à la frontière du sport et de la culture, facilement mémorisable : c’est mieux, pour le classement Médiamétrie. L’œil du tigre répondait à ce cahier des charges : The Eye of The Tiger, c’est la chanson du film Rocky 3, écrit et réalisé par Sylvester Stallone, incarnation du héros sportif au cinéma. Avec en plus un côté espiègle qui correspond bien au ton de l’émission.


Podcaster L’œil du tigre sur France Inter
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