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Construire un écosystème vélo

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Comment l’Ufolep, fédération sportive pour tous, peut-elle accompagner le développement de l’usage quotidien de la bicyclette et contribuer à construire un « écosystème vélo » durable ?

Depuis l’annonce du Plan vélo en septembre 2018 par le Premier Ministre en personne, plus une semaine ni désormais un jour ne passe sans qu’une communication institutionnelle ou de grands médias ne fasse la promotion de l’usage du vélo au quotidien. Les maires des grandes villes ouvrent des voies réservées, on subventionne le vélo électrique, le gouvernement triple (de 20 à 60 millions d’euros) le montant dudit Plan vélo. Le vélo est partout présenté comme une solution aux défis sanitaires, sociaux, écologiques et économiques qui se présentent aujourd’hui à notre société. 

Vélo populaire 

On oublie souvent que le vélo symbolisa les acquis sociaux du Front populaire et les luttes des femmes ouvrières ou paysannes, des cols bleus et des ruraux pour l’accès au travail, à la mobilité et à l’autonomie, avant de devenir aujourd’hui une pratique de cols blancs en milieu urbain. En effet, ce vélo du quotidien peine à trouver sa place à l’extérieur des villes et auprès de publics éloignés d’une culture cycliste, et surtout de plus en plus sédentaires.

En 1950, le vélo représentait plus de 20 % des déplacements des Français. Mais il a ensuite vite disparu au profit des transports motorisés : aujourd’hui, en France le vélo représente à peine 3 % des déplacements quotidiens, si bien qu’en moyenne les Français pédalent moins que les Allemands de plus de 75 ans. Oui, le pays du Tour de France est en queue de peloton des pays européens en matière d’usage quotidien du vélo !

La crise sanitaire qui vient d’ébranler le pays peut-elle permettre de faire grimper durablement la « part modale » du vélo, en particulier par rapport à la voiture et aux transports en commun ? FrançoisBelanger, expert auteur du concept de « trans’sport » (le sport et l’activité physique comme mode de déplacement), observe que si la ville s'est construite hier sur la densité, le béton, la mécanique, le moteur, la foule, la masse, aujourd’hui « ce qui fait rêver, c'est la nature, les jardins, le sport, les mobilités actives, l'air pur, le silence... Bref tout ce qui est orienté autour du bien-être du corps et du corps en mouvement ».Ralentissement, proximité, santé et équilibre individuel, accomplissement par l’activité physique sont aujourd’hui les moteurs d’une demande d’activité physique chez la plupart des personnes.

Changement de braquet

Le message a été reçu en haut lieu : « Passons à la vitesse supérieure, changeons de braquet », semble dire la ministre de la Transition écologique et des transports, Élisabeth Borne, en faisant la promotion des aménagements temporaires cyclables et en lançant un « coup de pouce vélo » qui offre jusqu’à fin 2020 une prise en charge de 50 € pour la remise en état de son engin et une séance gratuite d’accompagnement chez les vélo-écoles référencées.

Il faut repenser nos villes, nos lieux de vie et nos infrastructures routières pour faciliter des déplacements quotidiens plus actifs et moins polluants. Or l’impact de la crise sanitaire, en associant les exigences pratiques de la distanciation physique, les aspirations au bien-être de la population et les réflexions sur les enjeux écologiques, peut nous faire gagner un temps précieux.

L’objectif est posé : atteindre 9 % de part modale d’ici 2024. Les démarches volontaristes engagées par l’État en matière d’aménagements et de sécurisation des déplacements à vélo seront déterminantes.

Mais cela ne suffira pas à créer les conditions d’un « écosystème vélo » favorisant l’émergence d’une nation plus active : il faut aussi accompagner tous les publics et tous les territoires, urbains, périurbains et ruraux, vers un usage quotidien et naturel du vélo, et favoriser l’apprentissage des plus jeunes. Et c’est là que l’Ufolep doit jouer son rôle de fédération du sport pour tous, si nous voulons retrouver la « culture vélo » qui était autrefois la nôtre.

Vincent Bouchet, CTS Ufolep, référent national sports de nature


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