X
Accueil  /  Actualités  /  À la Seyne-sur-Mer, les femmes du quartier n’ont plus peur de se bouger

À la Seyne-sur-Mer, les femmes du quartier n’ont plus peur de se bouger

Dossier_article_Var_fitness.jpg

Éléonore Chwaidi anime des activités d’entretien quotidiennes pour les femmes du quartier de Berthe, dans un centre sportif de La Seyne-sur-Mer (Var). L’éducatrice sportive explique comment elle a gagné leur confiance.

Qui sont les femmes qui participent aux séances que vous encadrez pour l’Ufolep, dans le cadre d’une convention passée avec la commune de La Seyne-sur-Mer ?

Principalement des mères de familles, même si cela va de 16 à 76 ans. La plupart sont d’origine nord-africaine et très éloignées de la pratique. Au départ, nous les avons touchées par l’intermédiaire d’associations locales comme « Femmes dans la cité », qui organise des sorties et des repas. Mais, désormais, les cours sont ouverts à toutes celles qui le souhaitent, de 9 h à 11 h du lundi au vendredi. J’anime aussi, le mercredi en début d’après-midi, deux séances pour les 11-14 ans et les 14-17 ans.

C’est un public fidèle ?

De plus en plus, avec une vingtaine de femmes par plage horaire, contre 5 ou 6 au début de l’année dernière. Certaines sont là tous les matins et enchaînent parfois les deux séances ! La participation est de 1 €, mais la plupart prennent le forfait mensuel à 10 €. Le chiffre de 150 participantes atteint l’an passé sera sûrement largement dépassé cette saison. Il est aussi envisagé d’ouvrir des créneaux en fin d’après-midi, pour celles qui travaillent.

Quelle est la motivation de ces femmes ?

Passer du bon temps, sortir de leur quotidien, rencontrer d’autres femmes : ce n’est pas simplement venir à la salle de sport en profitant des conseils d’une coach. Il y a aussi le souci de prendre soin de soi, de son corps. Elles posent des questions sur l’alimentation, la prise de poids. C’est pourquoi nous organisons à chaque retour de petites vacances des petits-déjeuners santé avec un diététicien. Cette préoccupation est tout aussi présente, sinon plus, chez les adolescentes : beaucoup attendent des résultats sur leur apparence physique ! Avec elles, la notion de performance entre aussi en jeu : je leur propose des challenges, des défis qui répondent à ce besoin de prouver leurs capacités physiques. À l’inverse, leurs aînées souhaitent pratiquer sans avoir l’impression de fournir trop d’efforts. Alors j’utilise la musique, et elles se laissent entrainer.

Il faut les accompagner en douceur ?

Oui. Aussi, avant toute chose, je leur ai demandé quels étaient leurs objectifs, leurs souhaits. Le lien personnel est important, c’est un public qui a besoin d’être rassuré et mis à l’aise. Par exemple, certaines femmes croyaient que l’accès au cours pourrait leur être refusé parce qu’elles portent le foulard, alors que c’est tout à fait compatible avec la pratique. Il faut également annoncer à l’avance tout petit changement, et bien l’expliquer.

À quoi ressemblent vos séances ?

Lundi, c’est renforcement musculaire, en travaillant les abdos-fessiers : c’est ce qu’elles demandent le plus ! Le mardi, cardio, avec une dépense énergétique plus importante. Le mercredi, musculation avec les machines à disposition dans le centre sportif municipal. Le jeudi, cardio et coordination, avec des steps, des enchaînements : elles adorent les chorégraphies ! Et, le vendredi, je propose à présent un cours de self-défense.

De self-défense ?

Cela tient à mon propre parcours : je pratique les arts martiaux, le karaté notamment. Cela se ressent un peu dans mes exercices, et j’avais envie d’aller plus loin avec elles. Je les initie aux techniques de clés, aux projections. Certaines disaient au début : "Je ne suis pas capable…" Mais elles apprécient ces mouvements, et l’idée d’apprendre à se défendre. Avec ce cours en particulier, elles ont pris beaucoup d’assurance.

Sortez-vous parfois de la salle mise à disposition par la commune ?

L’été dernier, une dizaine de femmes ont participé à une séance délocalisée à Toulon, sur la plage qui accueillait le Playa Tour de l’Ufolep. Je souhaite également proposer une séance hebdomadaire en plein air, pour sortir du quartier et pratiquer dans un cadre naturel. En bus, c’est tout à fait possible : nous avons les plages, et la forêt de Janas toute proche.

Certaines ont-elles débuté une autre activité sportive en dehors de vos cours ?

Je ne crois pas, pas encore en tout cas. Mais certaines adolescentes pratiquent ailleurs : l’une d’elles au moins est inscrite au club de foot.


enveloppe Partager sur : partager sur Twitter partager sur Viadeo partager sur Facebook partager sur LinkedIn partager sur Scoopeo partager sur Digg partager sur Google partager sur Yahoo!

Afficher toute la rubrique