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Le handball loisir s’épanouit en pays catalan

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Seize équipes participent au championnat départemental mixte du comité Ufolep des Pyrénées-Orientales. Les règles y sont modulables et le score passe après le plaisir de pratiquer.

C’est quoi, le handball loisir ? « La mixité, et toujours s’amuser, en adaptant les règles comme on le souhaite », résume Alain Escoda, président-joueur du club qui réunit les villages d’Arles-sur-Tech et d’Amélie-les-Bains, dans l’arrière-pays perpignanais.

Ce professeur de mathématiques de 52 ans est l’un de ceux qui ont lancé l’activité à l’Ufolep des Pyrénées-Orientales : « Nous étions engagés jusqu’en 2011 dans le championnat loisir de la Fédération française de handball. Mais les exigences fédérales – entraîneurs diplômés, formation d’arbitres, etc. – étaient devenues trop contraignantes pour les petits clubs. Cinq d’entre nous se sont alors tournés vers l’Ufolep, en proposant un challenge clés en main, plus une coupe. »

Le bouche à oreille aidant, d’autres équipes, créées de toutes pièces ou bien venues à leur tour de la FFHB, les ont rejointes : les voilà à présent 16, pour 14 associations et près de 200 licencié.es.

Règles à la carte

Disputé le soir en semaine, avec des matchs découpés en trois tiers temps de vingt minutes, le challenge Ufolep pousse très loin l’esprit loisir. C’est à peine si l’on compte les buts. « Victoire ou défaite, peu importe. Le titre est attribué en fin d’année après un vote des équipes qui porte sur des critères sportifs et extra-sportifs : le fair-play sur le terrain, la qualité de l’arbitrage et de l’accueil, et le respect de la mixité, selon une grille de points établies, détaille Alain Escoda. Et bien qu’il soit surtout honorifique, il est très convoité ! »

Les règles de jeu sont également modifiables selon les circonstances, avant, voire pendant le match. « Récemment, nous sommes allés jouer à Font-Romeu contre la toute nouvelle équipe des étudiants en Staps. Après vingt minutes, ils menaient déjà de dix buts, la plupart marqués en contre-attaque : impossible de tenir le rythme ! On leur a dit : "Vous aller nous en mettre des caisses, mais sans y prendre beaucoup de plaisir. Et si on décidait de jouer uniquement en attaques placées ?" »

Il arrive aussi que deux équipes décident de disputer un quatrième « tiers temps » pour faire durer le plaisir de jouer. Quant à la règle consistant à présenter au minimum deux filles sur le terrain souffre aussi quelques entorses : le cas échéant, cela peut être une seule... En l’absence d’enjeu, les exclusions temporaires pour deux minutes sont également moins fréquentes que dans un championnat classique. En outre, et le joueur fautif peut être aussitôt remplacé par un coéquipier sorti du banc, l’essentiel étant de faire comprendre au joueur le sens de la sanction. « Sauf en coupe, où l’esprit de compétition a davantage droit de cité », concède Alain Escoda.

L’arbitrage réunit dans l’idéal des doublettes de joueurs des deux équipes, lesquels peuvent laisser le sifflet à d’autres en cours de match afin d’avoir eux aussi du temps de jeu. « Pour harmoniser la façon d’arbitrer, nous organisons en début de saison une soirée de mise en situation avec ceux et celles à qui peut échoir cette responsabilité » précise Alain Escoda.

Enfin, si une équipe peine à faire le nombre, on mélange. « L’an passé, en fin de saison, nous étions souvent cinq filles pour seulement deux ou trois garçons, rapporte Fabienne Vallin, 47 ans, éducatrice de natation et l’une des responsables du club de Torreilles. Alors, pour équilibrer, nous échangions joueurs et joueuses avec l’équipe adverse. » Cette année, vu les renforts enregistrés par le club à l’intersaison, ce serait plutôt l’inverse. « Nous sommes 24 à l’entraînement, c’est super ! Du coup, nous avons engagé deux équipes. »

Une grande diversité de pratiquants

L’effectif largement renouvelé des Arlequins torreillans illustre la nouvelle diversité des pratiquants du championnat. Majoritaires à l’origine, les joueurs et joueuses passés par la FFHB côtoient et encadrent à présent des sportifs venus de tous horizons, dont de nombreux débutants. Aux « anciens » de leur inculquer les bases du jeu en début de saison… « Cela se fait facilement : qui n’a pas un peu joué au hand à l’école ? », rappelle Fabienne Vallin. « Terre de rugby, nous attirons pas mal de joueurs qui, la trentaine ou la quarantaine venue, se tournent vers une discipline moins rugueuse. Ils retrouvent aussi dans le hand des éléments communs à leur sport d’origine : la recherche des intervalles en attaque, le fait de défendre de manière soudée et l’esprit d’équipe », complète Alain Escoda.

Avec ces nouveaux venus, le championnat a pris un coup de jeune. « Au début, le profil était plutôt celui de vétérans de 35-50 ans. Aujourd’hui c’est très intergénérationnel : la preuve, je joue avec ma fille Valentine, 21 ans », s’amuse Fabienne Vallin. Un rajeunissement encore accentué par la présence de l’équipe de l’université, de celle des étudiants en Staps et de la « dream team » mise sur pied par le comité départemental Ufolep avec la participation de jeunes volontaires en service civique.

La diversité réside aussi dans les équipes engagées dans le challenge, entre les sections d’un club structuré – unisport ou omnisport – et celles qui sont nées de l’initiative de quelques amis ou qui réunissent des collègues de travail. Comme les « Imposteurs pradéens », des employés des impôts à l’esprit potache…

Enfin, la diversité des clubs est géographique : agglomération de Perpignan, petites villes de l’intérieur, villages côtiers ou de montagne... Tous dignes représentants de ce pays catalan où, quel que soit le terroir, le handball prospère dès lors qu’on peut y jouer sans entraves.


ufolep66.org
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