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Vélo : gravel, le chaînon manquant ?

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À mi-chemin entre route et tout terrain, le « vélo de gravier » connaît un franc succès. A-t-il toutefois une vocation sportive ?

On ne parle que de lui : le « vélo de gravier », importé il y a quelques années des États-Unis, « où nombre de routes ne sont pas goudronnées et s’apparentent à des pistes roulantes », explique le blog de la chaîne de magasins Cyclable. Car le gravel est aussi un nouveau marché, ce qui explique en partie sa médiatisation.

« Sur les routes de l’Indre, je n’en vois pas », relativise Jean-Claude Saladin, responsable de la commission technique départementale cyclosport. Les responsables d’associations sondés lors des visioconférences récemment organisées par la commission nationale activités cyclistes se montrent eux aussi circonspects. « La plupart répondent : "Oui, ça existe, mais c’est plutôt une pratique individuelle qui rappelle les cyclistes randonneurs qui partent à deux ou trois sur les routes et les chemins…"» explique Alain Garnier, qui pour sa part juge que la discipline a davantage d’intérêt en montagne qu’en plaine, mais est interpellé par le fait que « les vélocistes réalisent aujourd’hui la moitié de leurs ventes avec le gravel, moins cher qu’un vélo de route et moins sophistiqué qu’un VTT ». Et d’ajouter : « Mes interlocuteurs du Jura et de l’Isère disent que c’est plutôt pour la rando. Mais, si ça prend, pourquoi ne pas organiser des randonnées avec nos clubs ? »

Floraison d’épreuves. Quoi qu’il en soit, les épreuves ne cessent de voir le jour, parfois sans choisir tout à fait entre course et randonnée. La Wish One, organisée en Aveyron du côté de Saint-Geniez-d’Olt et de Séverac, propose ainsi deux formules : une course mixte sur une distance de 130 km où seules trois ou quatre parties du parcours sont chronométrées et déterminent le classement, ou bien une randonnée de deux jours en « bikepacking » (tout le nécessaire dans les sacoches), sur une distance de 200 km.

En surfant sur le net, on trouve aussi la Normandicat, Nature is Bike (à Angers), la Schlitte Gravel (dans les Vosges), la French Divide (qui, d’une année à l’autre, se balade des Flandres au Pays basque), le Gravel Tro Breizh, la Gravel Ardèche, le Gravel Trophy… Et qui ne se laisserait pas tenter par la Touraine Gravel Challenge et ses deux parcours non compétitifs de 90 et 170 km passant par quelques uns des « plus beaux châteaux et villages des vals de Loire, du Cher et de l’Indre » avec une trace garantie « à 70 % gravel » ?

Certaines sont des épreuves à la journée, d’autres des randos sur plusieurs jours. Et certaines sont organisées par des copains et d’autres par des structures plus solides, voire commerciales1.

On observera aussi que les plus grandes courses cyclistes s’aventurent elles-mêmes en dehors des routes asphaltées. Entre les Strade Bianche en Toscane et les chemins de vigne de Paris-Tours, les pavés du Nord du Paris-Roubaix se sentent aujourd’hui moins seuls. Une façon de renouer avec les temps héroïques, quand les cols empruntés par le Tour de France étaient encore des pistes caillouteuses... Ph.B.

(1) C’est le cas, dans un registre international, du circuit Gravel Epic, qui adapte le principe des Hautes routes en cyclosport avec deux rendez-vous, en septembre dans le Valais suisse et en octobre dans l’arrière-pays de Marrakech, au Maroc, en attendant de déployer un calendrier plus fourni en 2022.


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