Une assemblée générale en distanciel mais combative

Le rapport moral a été voté à plus de 97 %, samedi 17 octobre, à l’issue d’une assemblée générale Ufolep 2020 organisée sous forme de visioconférence en raison de la crise sanitaire.

 

Rapport moral. Dans son rapport moral, le président de l’Ufolep avait insisté sur la notion de solidarité, illustrée par la mobilisation des associations et des comités départementaux pendant et après le confinement. Dans le complément prononcé depuis le siège national de la fédération, Arnaud Jean a cette fois souligné les inégalités sociales creusées par la crise sanitaire, et mis en valeur l’action de l’Ufolep en matière d’égalité femmes-hommes, de lutte contre les discriminations ou de droit aux vacances, à travers l’engagement de nombreux comités dans les opérations quartier d’été. Le rapport moral a obtenu 97,57 % des suffrages. 73 comités, représentant 87,5 % des mandats, ont pris part au vote.

Élections. En raison de l’impossibilité de tenir l’AG 2020 dans des conditions normales, l’élection du nouveau comité directeur a été repoussée à avril 2021. Le mandat d’Arnaud Jean et des autres élus nationaux est donc prolongé jusqu’à cette date. Un nouvel appel à candidature sera lancé en début d’année prochaine.

Hommage. Au début de son intervention, Arnaud Jean a honoré la mémoire des militants Ufolep décédés, parfois du Covid-19, et celle du professeur d’histoire-géographie assassiné la veille à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Il a cité le communiqué de la Ligue de l’enseignement dénonçant « un acte barbare islamiste » et rappelant que « cet enseignant faisait son métier en transmettant à ses élèves les valeurs de la République, à travers la formation d’un esprit critique et la compréhension de ce qu’est la liberté d’expression ».

Rapport d’activité. Pierre Chevalier, directeur technique national, a mis en perspective les avancées réalisées depuis dix ans : contractualisation avec les comités, responsabilités déléguées aux comités régionaux, mise en place du titre de participation occasionnel (Tipo), développement de nombreux dispositifs nationaux déclinés sur les territoires… Le DTN a pointé la croissance de 60 % du budget de la fédération et sa bonne santé financière, grâce à des subventions publiques fléchées sur des projets soutenus par le ministère des Sports (en particulier le projet À Mon Rythme) et des partenaires tels que la PJJ (Protection judiciaire de la Jeunesse), la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) ou l’ANCV (Agence nationale des chèques vacances). Point noir : la baisse des effectifs, de 380 000 à 320 000 adhérents, essentiellement dans la catégorie des adultes masculins. Cette perte de 60 000 adhérents en dix ans pourrait cependant être compensée en totalité par la prise en compte effective de toutes les pratiquants et pratiquantes auprès desquels l’Ufolep intervient dans le cadre de ses actions socio-sportives. En outre, preuve que l’érosion des effectifs n’est pas une fatalité, des comités urbains (Loire-Atlantique, Yvelines) et ruraux (Creuse, Ariège, Gard) ont dans le même temps gagné de nouveaux adhérents. D’où le rappel de cette priorité absolue : « fédérer » !

Situation financière 2020. La trésorière nationale a présenté le budget 2020 (5 687 456 €), inférieur de 0,6 % au budget prévisionnel adopté en mars lors d’une assemblée générale financière déjà organisée de façon dématérialisée. Danielle Roux a souligné la hausse des contributions aux comités : + 363 468 €.

Plan de relance. Natacha Mouton-Levreay et Henri Quatrefages, vice-présidente et vice-président de l’Ufolep, ont présenté un point d’étape du plan de relance de 600 000 € élaboré avant l’été. Rappelant les différents volets de ce plan, ils ont précisé le nombre de comités engagés sur chacun d’eux.

Projet sportif fédéral. En charge du projet sportif fédéral (PSF) destiné à guider l’action collective jusqu’en 2024, Philippe Machu et Régis Fossati ont analysé les 430 premières réponses (pour un objectif de 1 500) au questionnaire adressé au réseau, en particulier celles émanant des associations et comités. Bruno Tarreau, vice-président délégué de la Ligue de l’enseignement, a ensuite rebondi sur cette analyse en insistant sur les mots de « fédération » et de « laïcité », inscrits dans le nom de l’Ufolep, avant qu’Arnaud Jean ne résume l’enjeu de ce projet sportif fédéral dont l’élaboration se poursuit jusqu’à mi- novembre : « Démontrer que nous sommes une fédération responsable, en phase avec les évolutions de la société et proche de ses pratiquants et de ses associations. »

Clôture. « La formation doit redevenir une priorité », de même que « la transition écologique », a aussi affirmé le président de l’Ufolep dans son intervention de clôture, avant de présenter l’Ufolep en fédération « leader du sport pour tous », du sport santé et du multisport. « Malgré le Covid et une situation complexe, je perçois une phase accélération de nos dispositifs et de notre mobilisation (…) Et même si le doute est là, avec cette crise, je nous trouve en pleine forme pour des presque centenaires [en 2028]. Peut-être que l’Ufolep, avec ses valeurs, ses combats, est finalement un excellent élixir de jeunesse ! »