Un engagement au service de toutes et tous !

Rencontre avec Blandine Alberge, présidente de l’association Ufolep Art du Déplacement Academy by Yamakasi à Savigny. Aguerrie au monde du basket avec 40 ans d’expérience dans le mouvement sportif tant en club qu’au niveau du comité, Blandine a été joueuse, entraineur, parent accompagnateur et dirigeante du Club Olympique de Savigny. Elle prend ensuite son envol et créée une association spécifique de la discipline en 2019 dans la ville de Savigny, un choix motivé par son envie de passer  du monde traditionnel sportif à celui des nouvelles pratiques urbaines et à leurs valeurs. 

1/ Présente toi en quelques mots

Je suis présidente depuis 2 ans de l’association Art du Déplacement Academy by Yamakasi qui rassemble plus de 80 adhérent.e.s. avec essentiellement des garçons de 8 à 17 ans. C’est un nouveau challenge que je me suis donnée après avoir été longuement dans le monde sportif compétitif dit traditionnel.

Un choix qui émane d’un coup de cœur il y a 5 ans pour la discipline qui allie une grande technicité, un côté artistique et une intégration dans l’environnement urbain. Après une mise en relation avec le coordinateur d’Evry et les coachs, la dynamique a été lancée.

La philosophie et l’état d’esprit de l’activité Art du déplacement sont très proches de mes valeurs. La devise en est « On commence ensemble, on finit ensemble, on est une équipe et on s’aide. »

2/ Dis-nous trois trucs sur toi relatif à ton activité sportive

La parole d’une femme au sein d’une association n’a pas toujours le même poids que celle de son homologue masculin. Souvent j’ai eu l’impression d’être moins légitime, moins entendue… Les luttes de pouvoirs sont parfois rudes, on peut vous reprocher de prendre la place de quelqu’un, on vous fait des remarques, on subit des postures misogynes, des pressions pour ne pas briguer tel ou tel poste. J’ai observé des dysfonctionnements avec non-respect des statuts, des problèmes de gouvernance et de fait de profonds désaccords au sein des équipes bénévoles.

L’art du mouvement, c’est pour moi, un besoin de liberté, une ouverture sur l’environnement urbain, que l’on revisite, que l’on s’approprie, cette association casse les codes du sport traditionnel. La discipline elle-même balance entre activité sportive et pratique artistique. Les figures et les chorégraphies colorent les décors urbains d’une certaine magie. J’ai trouvé au sein de cette communauté des valeurs humaines solides. L’expression vise la liberté et la créativité du mouvement, traduits dans notre projet associatif que l’on peut même qualifier d’art de vivre !

3/ Comment as-tu été amené à rejoindre l’Ufolep & ton association et quel est ton rôle ?

Pour l’association Art du déplacement, l’affiliation à l’Ufolep ma paraissait évidente du fait des valeurs partagées et de l’assise organisationnelle que je souhaitais donner à la structure et à sa communauté. Ainsi nous pouvons bénéficier des services fédéraux tel le support technique juridique ou la sécurité via le côté assuranciel avec l’APAC.

Aujourd’hui étant également trésorière du comité 91, les liens sont encore plus étroits. Une fonction qui s’explique de par mon expérience professionnelle passée dans le secteur comptable.

 

4/ As-tu une anecdote qui te lie à l’Ufolep ou au sport en général ?

La rencontre avec l’Art du déplacement est pour moi une révélation à une période donnée de ma vie. Il me paraissait essentiel de soutenir et d’aider cette activité considérée comme un sport issu des cultures dites urbaines qui en soi permet de se démarquer.

Les valeurs de la discipline sont psychologiques et sociales (tradition, conformité, sécurité, bienveillance, universalisme, autonomie, stimulation et réussite). La culture du partage, l’entraide, la solidarité sont au service du développement et du dépassement de soi.

Pour faire partie de la communauté Yamakasi, il fallait une association du même nom, reconnu par les fondateurs, les coachs, pour donner le gage de qualité tant en termes de technicité que de valeurs. Je me suis donc pleinement investie pour embrasser cette nouvelle aventure et lui donner toute l’assise possible au niveau de la municipalité.

Les Yamakasi qui sautent de toit en toit, sont le cliché par excellence de cette discipline.  On oublie facilement qu’il s’agit en fait de l’aboutissement d’une préparation sportive quotidienne et parfois le résultat d’une expérience longue de 15 ans. Les entrainements allient gainage, renforcement musculaire, technique de déplacement à travers le mobilier urbain et enfin une partie technique de sauts pour les acrobaties qui se déroule habituellement en salle du fait de la présence de tapis.

5/ Quel est ton état d’esprit dans la période actuelle & comment gardes tu le contact avec les adhérent.e.s de ton asso ?

Le premier confinement nous a servi de galop d’échauffement. Nous avions mis en place des plannings de séances en visio tous les jours selon les tranches d’âge.  Il y a une grande communauté au niveau national avec mutualisation des séances des différents coachs qu’ils soient de Nantes, Bordeaux ou de Savigny. Nous exploitons tous les vecteurs de communication avec notre blog, les visios et les fils WhatsApp avec les parents des adhérent.e.s mineurs.

Depuis le 28 novembre, et dés que nous avons connu les jauges pour les groupes de mineurs autorisés, nous avons remplacé les créneaux en salle par des séances à l’extérieur. Nous avions déjà évoqué cette possibilité au moment de la rentrée sportive et lors des séances découvertes via un discours transparent en direction des parents.  

Pour la pérennité de l’association, on ne pouvait pas en effet se projeter sur des remboursements en cas d’arrêt de l’activité mais en revanche compenser les séances annulées par l’organisation d’un stage par exemple gratuit en fin de saison. L’application web Forum 1901 que nous avons créé grâce à du bénévolat de compétences et que nous utilisons pour la gestion comptable et le payement en ligne des cotisations et licences est dans cette période plébiscitée par nos adhérent.e.s. Il permet en effet de payer en ligne par étape les mensualités de la saison sportive et de s’adapter au rythme et étapes du confinement.

En tant que présidente, dans cette période aléatoire, je me pose continuellement des questions sur le bien-fondé des décisions et sur le niveau de risque acceptable.  Je me dis : est-ce bien raisonnable d’organiser ces séances pour les enfants à l’extérieur alors que les températures sont fraiches et qu’il fait nuit ? Et finalement, je suis convaincue quand je vois l’énergie et l’engagement des jeunes lors de ces séances de reprise !