X
Accueil  /  Actualités  /  Tous en selle avec « Ensemble, à vélo ! »

Tous en selle avec « Ensemble, à vélo ! »

A_site_zoom_encadré_ensemble.jpg

L’Ufolep Nouvelle-Aquitaine a présenté début octobre à Limoges (Haute-Vienne) un programme éducatif qui s’adresse à la fois aux enfants et aux adultes, en appui du dispositif ministériel Savoir Rouler à Vélo.

Descendues de leur quartier de Bellevue-Sainte-Claire, les mères de famille remises en selle avec l’Ufolep sont arrivées vers midi. Elles ont rejoint en bord de Vienne les écoliers de deux associations Usep, déjà occupés sur des ateliers de maniabilité et de mise en situation routière. Puis, en début d’après-midi, elles ont défilé devant la sous-préfète et diverses personnalités, moment symbolique de cette journée « Ensemble à vélo » : un programme éducatif développé par l’Ufolep en Haute-Vienne, et ayant vocation à essaimer en région Nouvelle-Aquitaine, et au-delà.

Un public difficile à toucher

« Le Plan Vélo du gouvernement cible principalement deux publics, souligne Vincent Bouchet, conseiller techniqueet sportif de l’Ufolep. Le premier, ce sont les enfants, avecl’ambition que tous sachent faire du vélo à l’entrée en 6e : un objectif auquel l’Ufolep contribue avec ses écoles multisports et son dispositif Kid Bike, ployé par ses clubs cyclistes. Le second, ce sont les adultes qui ne savent plus ou n’osent plus faire de vélo : un public plus difficile à toucher, surtout parmi les populations précarisées. Or s’il est indispensable de s’adresser aux enfants, il faut travailler aussi sur les prescripteurs éducatifs que sont les parents si l’on veut qu’ils poursuivent dans leur pratique. »

Pour cela, l’Ufolep s’est rapproché de structures sociales, et plus particulièrement du centre social du quartier Bellevue-Sainte-Claire, à Limoges, déjà affilié à l’Ufolep et à l’Usep. C’est lors d’une animation vélo pour les enfants que leurs mères, dont beaucoup sont des parents isolés, ont été sollicitées : « Vous-même, avez-vous déjà fait du vélo ? Avez-vous envie d’essayer, ou de vous y remettre ? »

Douze d’entre elles ont finalement participé à un cycle de six séances, le jeudi de 16 h 30 à 18 h 30, avec garde gratuite des enfants et la possibilité de n’être présente que sur une partie du créneau horaire. « Souplesse, facilités : tout est fait pour lever les freins à la pratique », insiste Vincent Bouchet.

Le matériel adapté a été acquis grâce à un financement Direction départementale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRDJSCS): quelques draisiennes adultes et des vélos au cadre bas, à la selle aisément réglable, et pour certains aux pédales amovibles. De son côté, la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances a subventionné l’intervention de l’éducateur sportif mobilisé par l’Ufolep sur le projet.

Convivial et intergénérationnel

Au-delà de la prise d’autonomie, ces femmes ont appréciéla convivialité de moments partagés entre elles : lesentiment de faire équipe, en s’amusant de leurs tâtonnementsréciproques. « Les adultes assimilent plus viteles consignes mais doivent être mis en confiance : la peurde tomber est plus forte que chez les enfants », commenteFrédéric Chaudouard, l’animateur qui a animé les séances.

« C’est revenu facilement, témoigne Sandra, son diplôme Savoir Rouler à Vélo à la main. Je songe à ressortir mon vélo, qui est un peu rouillé. Pour accompagner ma fille, qui en fait déjà lorsqu’elle est chez son père. »

Pédaler avec son fils de 12 ans, Jawad, était d’ailleurs la principale motivation de Jessye, laquelle tient aussi à souligner la volonté montrée par Roda, jeune femme d’origine libyenne : « Elle n’était jamais montée sur un vélo et c’était la plus motivée de toutes ! »

À terme, l’ambition est d’étendre ces stages aux territoires périurbains et ruraux : « On croit que la pratique du vélo y est naturelle, mais c’est en grande partie une idée reçue, relève Vincent Bouchet. La réalité, c’est souvent l’usage exclusif de la voiture, au détriment des mobilités actives. »

Pour l’heure, Sophie se verrait bien remonter dans son quartier au guidon d’un V’Lim, le vélo électrique qui fait un tabac à Limoges. Mais la location mensuelle est malgré tout de 30 €, et la caution de 800 €. « Pas question de le laisser le soir dans la rue, or il n’y a pas d’ascenseur dans mon immeuble », dit-elle avec un sourire.

Une façon spontanée de souligner que la révolution du Savoir Rouler à Vélo implique la mobilisation de tout un ensemble d’acteurs, depuis les collectivités pour sécuriser les déplacements des cyclistes, jusqu’aux bailleurs sociaux pour permettre le stockage sécurisé du matériel.

 

Trois parcours d’apprentissage

 « Être mobile, c’est être autonome. Et ça s’apprend » : c’est la devise du programme Ensemble à vélo, qui fait sien les trois étapes de progression du dispositif ministériel Savoir Rouler à Vélo : apprendre à « pédaler » (les fondamentaux), à « circuler » (en groupe et en sécurité), et enfin à « rouler à vélo » (en autonomie sur la voie publique).

La caractéristique d’Ensemble à vélo est de proposer trois parcours différents pour parvenir à cet objectif : un parcours d’initiation à la « mobilité à vélo », destiné aux enfants et aux adultes ayant perdu leurs acquis ; un parcours « senior actif » ; et enfin un parcours « mobilité quotidienne » ciblé sur les jeunes actifs que les contraintes professionnelles et familiales ont éloigné du vélo. « Il s’agit par exemple de promouvoir l’usage d’un vélo-cargo ou des remorques pour transporter les jeunes enfants autrement qu’en voiture, explique Vincent Bouchet, CTS Ufolep. Au-delà de l’apprentissage, nous voulons accompagner l’évolution des mentalités, des modes de vie, et contribuer à inventer la ville active de demain. Cela se construit dans la durée. »


enveloppe Partager sur : partager sur Twitter partager sur Viadeo partager sur Facebook partager sur LinkedIn partager sur Scoopeo partager sur Digg partager sur Google partager sur Yahoo!

Afficher toute la rubrique