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Thierry Frémaux, autoportrait du cinéphile en « Judoka »

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Jusqu’à la parution de Judoka, peu de monde savait que le délégué général du Festival de Cannes – dont l’édition 2021 s’ouvre le 6 juillet –était ceinture noire de judo, et même 4e dan. Désormais, nul cinéphile n’est censé ignorer tout ce que Thierry Frémaux doit à Jigoro Kano, inventeur en 1882 d’un art martial inspiré des samouraïs de l’époque d’Edo. Le grand maître de la Croisette lui rend ici un hommage appuyé, préceptes à l’appui. De cette autobiographie d’un ancien combattant de 60 ans au verbe affûté et à la silhouette tonique, on retiendra la célébration de l’art de la chute et le récit circonstancié de la découverte par un gamin du quartier des Minguettes, à Lyon, de ce qui était alors « un sport de prolétaires » ayant parfois pour dojo de modestes préfabriqués. Ce qui n’empêche ni le respect des règles ni l’illumination du satori. Mais en dépit de l’intelligence du propos et de l’intérêt qu’éveillent certaines références cinématographiques, l’ensemble est néanmoins un peu raide et suscite bientôt – à la façon de ces films académiques, à l’image soignée mais trop empesés – un ennui poli. Plus de 300 pages c’est longuet, et le producteur aurait peut-être été bien avisé de couper au montage. Sinon, sachez que la photo noir et blanc tremblotante qui habille la jaquette est tirée de La Nouvelle Légende du grand judo, film perdu d’Akira Kurosawa que, réflexion faite, il n’est peut-être pas si urgent d’exhumer. Ph.B.

 

 


Judoka, Thierry Frémaux, Stock, 318 pages, 20,90 €.
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