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Thibaut Thillet, la passion du Solex

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Responsable du comité des fêtes et directeur de course des 4 heures de Grièges, commune de l’Ain proche de Mâcon, à 36 ans Thibaut Thillet vibre toujours pour ce deux-roues pas comme les autres.

Thibaut Thillet, quelle est l’origine des 4 heures de Grièges ?

En 1984, des adolescents adeptes du vélomoteur se sont inspirés d’une course universitaire mythique, le Galet d’or à Grenoble, pour créer une épreuve sur la commune. Ils se sont rapprochés du comité des fêtes, qui s’est affilié à l’Ufolep. Cela dure depuis 33 ans, puisqu’en dépit du Covid nous avons maintenu la course en 2020 et 2021. Elle se déroule le dernier week-end d’août, sur 4 ou 6 heures. En endurance, les épreuves de 24 heures sont aussi très populaires, mais ce n’était pas envisageable à Grièges, qui s’urbanisait déjà.

Les engins ressemblent parfois à de vraies motos…

Comme le Solex noir du curé du village, tous répondent à la règlementation du 50 cc à galet, avec moteur sur la roue avant et galet en prise directe qui appuie sur le pneu pour entraîner la roue. Il existe 5 catégories, depuis les engins d’origine, qui roulent à 25 km/h, jusqu’à ceux des catégories reines, Prototype et Super prototype, qui montent à 80 km/h. Pour ma part, j’ai deux engins et nous participons à des courses dans la Creuse(comme les 24 heures de Nouziers), en Haute-Garonne, en Indre-et-Loire, dans le Cher. Toujours en Ufolep car la catégorie n’existe plus depuis longtemps à la FFM. Il existe une vingtaine d’épreuves en France.

Vous courrez en famille…

J’ai démarré avec mon père à l’âge de 14 ans car on court en binôme, et en trio sur les courses de 24 heures. Mais, à 71 ans, il ne participe plus qu’à notre course. Je lui bichonne une machine tranquille, tandis que la mienne est préparée pour jouer la gagne, dans la même catégorie Prototype. Moi-même, comme j’assume la responsabilité de directeur de course en plus de l’animation de notre équipe de bénévoles, j’ai arrêté de courir à Grièges. Je mets mon Solex à la disposition de deux amis, qui d’ailleurs l’ont emporté cette année devant un équipage de Grenoble !

Votre métier est-il en rapport avec votre passion ?

Oui. J’ai passé un bac techno et un BTS mécanique et automatismes industriels et suis aujourd’hui responsable d’une petite société de métallurgie. Je gère une unité de production, ce qui m’a permis de fabriquer mon Solex, car on achète peu de pièces dans le commerce. Mon dada, c’est la préparation mécanique. Généralement, le préparateur de la machine pilote lui-même, ou bien il trouve des pilotes adroits et légers, car le poids joue en 50cc.

Pourquoi le Solex ?

C’est un véhicule atypique, qui sort de l’ordinaire. Et puis on n’est pas dans la confrontation pure et dure comme en moto. Nous sommes des techniciens plutôt que des pilotes, et davantage dans l’entraide que dans la rivalité. Il y a de la complicité entre nous, et la compétition est bon enfant. Cela dit, cette année, après 4 heures et 290 km de course, il n’y avait que 30 secondes d’écart entre les deux premiers. Ravitaillement, changement de pneu et de pilote, tout est minuté. Nous faisons le plein et changeons la roue en 25 secondes : c’est une vraie course !

Comment se déroule-t-elle à Grièges ?

L’avant-veille et la veille, on effectue des essais sur le domaine privé, et le matin même on peaufine les réglages en fonction de la météo. En fin de matinée, les essais chronométrés décident de la grille de départ en épi. Le départ est donné à 13 h 30, façon Bol d’or : les pilotes courent vers leur machine, tenue de l’autre côté de la piste par leur coéquipier. Un pilote ne peut rouler plus de 1h15. De toute façon, avec l’usure provoquée par la transmission à galet, le pneu est aussi à changer, et les plus rapides doivent faire le plein. Le réservoir fait 7 litres maximum, or selon les circuits la consommation varie entre 5 et 6 litres l’heure dans les catégories reines. Sur le Solex d’origine c’est 1 litre seulement : c’était le but quand il a été créé !

Combien d’équipages sont-ils engagés à Grièges ?

Une bonne trentaine en général, les deux tiers en Super proto et le reste en Proto et Origine. Le circuit de 2,5 km emprunte des routes communales, du centre-bourg vers la campagne, avec une belle ligne droite et des parties sinueuses, sur un revêtement parfois abîmé, ce que l’on ressent tout particulièrement sur un Solex, qui n’a pas de suspension… Nous avons aussi depuis trois ans une catégorie Électrique. Même si cela reste compliqué d’allier endurance et électricité, c’est peut-être l’avenir ! Recueilli par Ph.B.


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