Stéphanie Bodet, « À la Verticale de soi »

« Rien ne prédisposait la rêveuse que je suis à devenir une grimpeuse de haut niveau. (…) Mes professeurs d’éducation physique désespéraient de me voir parvenir à boucler les vingt minutes de course à pied sans m’asphyxier. Et le cross annuel, point d’orgue de mon calvaire ! »

À la Verticale de soi raconte comment la fillette asthmatique qu’était Stéphanie Bodet est devenue championne du monde d’escalade, et aussi comment à vingt ans le choc du décès brutal de sa sœur cadette lui fit abandonner ses études de lettres pour l’irrépressible attrait des sommets. Peut-être parce que l’escalade c’est la vie qui défie une mort qu’elle-même entrevit de très près lors d’une chute du haut d’une crête du Haut-Atlas : ces pages d’ouverture comptent parmi les plus belles de ce voyage initiatique et récit intime qui nous emmène de l’ouverture d’une voie dans le Grand Capucin, obélisque granitique du massif du Mont-Blanc, jusqu’à l’ascension du mythique Salto Angel au Venezuela, toujours avec son compagnon Arnaud Petit. « Une éducation sentimentale en milieu vertical. Une avancée timide et délicate en milieu extrême », insiste l’écrivain voyageur Sylvain Tesson dans l’introduction de cet ouvrage paru en 2016 et dont la réédition en poche devrait élargir le cercle de ses admirateurs bien au-delà des amateurs d’escalade. Ph.B.

À la Verticale de soi, Stéphanie Bodet, Folio, série Voyages, 2021, 324 pages, 8,10 € (1ère édition Paulsen 2016).