Socio-sport : « L’outil sportif n’est qu’un support »

« D’un comité Ufolep à l’autre, nous avons parfois des conceptions un peu différentes du socio-sport, constate Florian Bailly. Pour certains, le simple fait d’intervenir sur des territoires carencés, auprès de publics en vulnérabilité, caractérise la démarche socio-sport, grâce aux vertus éducatrices et émancipatrices des activités physiques et sportives. Pour nous, cela va plus loin : le socio-sport repose sur la mise en œuvre pédagogique des intervenants, en reliant la séance sportive à une thématique, avec par exemple un objectif d’appropriation des principes de laïcité, de citoyenneté ou d’éco-citoyenneté. Le but est de transmettre des réflexes citoyens ou de santé, et idéalement les deux. L’outil sportif, basket, foot ou toute autre activité, n’est qu’un support. Il faut davantage professionnaliser ce que je considère comme une spécialité à part entière. À mon sens, la formation professionnelle ou universitaire actuelle y répond de manière très insuffisante, et l’idéal serait que l’Ufolep contribue à développer une option, comme il y a des licences "activités physiques adaptées" ou des BP Jeps "activités physiques pour tous". Car le socio-sport, c’est bien autre chose que d’aller sur un city-stade avec son sac de chasubles et de ballons pour y retrouver les jeunes des quartiers. »