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Réfugiés: trois volleyeurs soudanais en Charente

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En 2016, trois jeunes soudanais évacués de la jungle de Calais découvrent le volley-ball dans une association Ufolep. Récit d’une acculturation. 

La photo est banale, mais il y a une raison si elle a remporté le concours photo Ufolep 2016 sur le thème « Citoyenneté en actes à travers le sport » : parmi les participants à l’assemblée générale de l’Étoile Sportive Blanzacaise, organisée dans le gymnase municipal, figurent trois réfugiés soudanai.s, arrivés là après le démantèlement de la « jungle » de Calais. Après un passage en centre d’hébergement, Yassin, Ishak et Noureldaïm ont débarqué à Blanzac-Porcheresse, commune du sud-Charente où l’ancien appartement de fonction de la Poste a été aménagé en hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile (Huda).

Une activité pour s’intégrer

Afin qu’ils s’intègrent, parallèlement à des cours de français dispensés par des bénévoles, le maire fait appel aux associations pour qu’ils participent à des activités : qu’est-ce qui les intéresserait ? Les trois Soudanais choisissent le volley. « Yassin et Ishak, qui lui avait laissé femme et enfants au pays, étaient des paysans du Darfour d’une trentaine d’années, et Noureldaïm un étudiant de Khartoum, inquiété pour avoir participé à des manifestations d’opposition au régime. La première fois, c’est moi qui les ai amenés à l’entraînement. Puis, à tour de rôle les joueurs se sont relayés pour passer les chercher », se rappelle Chantal Foucault, présidente du club à l’époque.

Le volley était une découverte pour eux. « On voyait bien qu’ils ne possédaient pas la culture sportive qu’en France on acquiert à l’école, se souvient Chantal Foucault. Ce n’était pas une question d’agilité, mais ils éprouvaient des difficultés à appréhender la balle et à l’utiliser pour la faire passer par-dessus le filet. Régulièrement, un des coachs les prenait à part pour les faire travailler les gestes techniques, ce qui a permis de les intégrer petit à petit aux matchs d’entrainement. Ils sont restés durant une saison. »

Aujourd’hui, Chantal Foucault n’a plus de responsabilités à l’ES Blanzacaise. Elle a aussi quitté son métier de préparatrice en pharmacie pour se reconvertir à dans l’humanitaire et l’accueil du public sans hébergement : SDF, migrants et réfugiés. « On assiste aujourd’hui à un afflux de réfugiés d’Ukraine : des mères avec enfants, mais aussi quelques hommes 50-60 ans avec parfois des problèmes de santé, et aussi de jeunes étudiants, ukrainiens ou non », explique-t-elle. Chantal a aussi quelques nouvelles des trois anciens volleyeurs. « Ils sont restés sur Angoulême. Yassin, qui vient de passer son permis de conduire, et Ishak, qui lui fait du maraîchage, ont obtenu leurs papiers pour dix ans. Noureldaïm, non. Il vit aujourd’hui dans une communauté d’Emmaüs. » Ph.B.


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