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Quels Nationaux demain ?

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En 2019, 16 931 licenciés Ufolep ont participé à 42 Nationaux, soit un peu plus d’un licencié sur vingt. En quoi les championnats Ufolep se différencient-ils de ceux des autres fédérations ? Répondent-ils aux aspirations d’aujourd’hui ? Faut-il les faire évoluer, et comment ? Passage en revue, entre tradition et innovation.

« Tous les ans, je participais aux championnats de France Ufolep, et tous les ans j’étais devancé au 110 mètres haies par un autre garçon, tout simplement meilleur que moi. Mais une année il était absent et j’ai gagné ! Ce jour-là, j’ai éprouvé une grande satisfaction par rapport à moi-même. » Ces mots restituent bien ce représentait à la charnière des années 1950-1960 un National Ufolep d’athlétisme : ils sont ceux de Fernand Urtebise, qui faute de décrocher des titres plus prestigieux les obtint par procuration en devenant l’entraîneur de Stéphane Diagana et des plus grands sprinters français, de Jean-Charles Trouabal à Christine Arron.

Depuis, les temps ont changé. Au fil des décennies, les championnats de France Ufolep d’athlétisme d’été, et ceux d’hiver qui s’y était ajoutés, ont perdu de leur enjeu sportif, tandis qu’une partie de la pratique et des pratiquants s’échappaient des pistes en tartan pour se réinventer sur route ou sur les chemins escarpés des trails. Il est peu probable qu’ils ressuscitent sous cette forme après deux années d’une épidémie de Covid qui a contraint de nombreuses commissions nationales sportives (CNS) à annuler les évènements qu’elles supervisent. En revanche, le National de cross-country, troisième rassemblement emblématique des activités athlétiques, devrait refleurir au printemps. Mais, dès 2019, celui-ci s’était mué en Week-end Ufo Nature en étoffant la compétition de randonnées pédestres et VTT et d’un trail loisir.

Justement, pourquoi ne pas imaginer un National de trail ? « Nous penchons plutôt pour la labélisation d’épreuves départementales », expliquait l’an passé Christophe Viet au nom d’une CNS athlétisme aujourd’hui en pleine restructuration, sans toutefois écarter l’hypothèse d’une épreuve couplée d’ici quelques années à celle de cross. Car comme l’observait le même Christophe Viet : « Aujourd’hui, un pratiquant ne vient plus simplement chercher un chrono, et nous devons en tenir compte. »

Gymnastique. La question de l’évolution de ses championnats nationaux se pose différemment pour chaque activité. La gymnastique artistique ne rencontre ainsi aucun problème de fréquentation. La CNS les a même réorganisés il y a quelques années pour permettre à davantage de gymnastes de partager, au moins une fois l’an, un grand déplacement avec leurs camarades de club. La « finale nationale » est ainsi précédée de quatre « finales de groupe » organisées aux quatre coins du territoire, une formule dupliquée chez les jeunes. Les raisons de ce succès ? « Là où la participation aux compétitions de la Fédération française de gymnastique exige un haut niveau technique et physique et un entraînement quotidien, les championnats Ufolep sont accessibles en ne s’entraînant que deux fois par semaine, souligne Pierre Chevalier, directeur technique national de l’Ufolep. Certains comités, comme l’Isère et le Lot-et-Garonne, s’efforcent également de rendre leurs compétitions départementales plus accessibles aux gymnastes masculins en réduisant le nombre d’agrès. »

Le trampoline se contente pour sa part d’une finale adultes et d’une finale jeune. Quant à la Gymnastique rythmique et sportive, elle propose à la fois un National individuel en janvier et, en mai-juin, un « festival » par équipe qui s’écarte du cadre classique en proposant des exhibitions costumées et en musique. qui tient davantage de l’exhibition.

Cyclisme. Impossible d’imaginer les activités cyclistes sans leurs Nationaux.Sur route, contre-la-montre, cyclo-cross, VTT et bike-trial, ils font toujours recette. Comme en gymnastique, la participation est conditionnée par des qualifications au niveau départemental. Mais on peut espérer s’y aligner sans pouvoir s’offrir le luxe d’une sortie quotidienne, d’autant plus que les nombreuses catégories d’âge donnent leur chance à tous. Certains comités donnent aussi une prime aux licenciés les plus assidus au calendrier départemental. Une fois en course, les uns luttent pour le titre quand, pour d’autres, figurer dans le peloton constitue déjà un aboutissement. Chacun y trouve son compte.

Football. Pratique historique à l’Ufolep, le football n’y attire plus les foules. Et si les finalistes s’alignent toujours avec émotion face aux tribunes, les coupes nationales, ouvertes aux clubs à simple et double appartenance (c’est-à-dire également affiliés à la FFF) ont perdu de leur représentativité. Difficile d’imaginer que la coupe Gauthier et les coupes Delarbre et Michot, les deux « consolantes » pour équipes éliminées, puissent disparaitre, elles qui entretiennent la mémoire de grandes figures de la fédération. Mais ces finales se résument parfois à des duels entre formations entre formation du Nord et du Pas-de-Calais, où la pratique à 11 demeure populaire. De son côté, le foot à 7, qui au début des années 2000 avait suscité un éphémère tournoi des « vieux crampons » destiné à encourager la pratique des plus de 40 ans, pourrait bien donner naissance d’ici deux ou trois ans à une épreuve nationale. Et les choses devraient aller plus vite encore pour le futsal, qui a d’ores et déjà lancé un appel à candidature pour 2022 !

Hand, volley. Si la pratique loisir du handball est à l’origine de la très dynamique association valdoisienne Ex-Aequo, celui-ci n’est plus pratiqué en compétition à l’Ufolep et le rassemblement national a disparu il y a une quinzaine d’année. Pourtant, la CNS avait su lui donner une touche très Ufolep. Sous l’impulsion de Robert Pontvianne et d’une association iséroise réunissant des enseignants d’EPS, la CNS avait conçu un système de prime au fair-play et proposait en ouverture un tournoi « salade » où les joueurs étaient brassés par tirage au sort pour mieux faire connaissance.

Autre sport collectif en salle, le volley-ball propose toujours des championnats nationaux adultes et jeunes très attendu. L’occasion, une fois passé le couperet des qualifications régionales, de sortir du cadre départemental où, les nombre d’équipes tendant à diminuer, on rencontre souvent les mêmes.

Ski, sports de raquette. Le National de ski alpin, qui rassemble surtout des rhônalpins, est en dépit de ses podiums un rassemblement « à la bonne franquette ». Idem pour la coupe Jean-Macé de tennis, qui n’a jamais prétendu rivaliser avec la Coupe Davis ou une finale interclubs de la FFT. Dans le même esprit mais à une tout autre échelle, le National de badminton et son fameux « apéro des régions » du samedi soir proposent une grande fête du volant qui réunit environ 200 participants et une trentaine d’équipes mixtes.

Les « 12 heures de tennis de table » (pas une minute de plus, pas une de moins) sont tout aussi décontractées. Mais la CNS propose aussi trois rassemblements compétitifs : l’un ouvert aux double-licenciés Ufolep-FFTT, un autre réservé aux licenciés uniquement Ufolep, et un troisième réunissant des équipes mixtes et intergénérationnelles.

Tir sportif, tir à l’arc, sarbacane. Le tir sportif organise deux rassemblements annuels, l’un en été et l’autre en hiver, en salle. De son côté, le tir à l’arc en organise trois : le National proprement dit à la Pentecôte, plus un National jeunes et un National sarbacane organisés conjointement. C’est le National jeunes qui a le plus innové, avec son parcours « chlorophylle » en équipes mixtes de quatre archers, qui associe l’orientation au tir sur des blasons animaliers ou végétaux en pleine nature, en y ajoutant un questionnaire culturel et avec un bonus pour les équipes les plus féminisées. En 2021, pour palier l’impossibilité d’organiser ses événements, la CNS a imaginé des rencontres virtuelles où les clubs tiraient chez eux. Elles ont réuni 110 archers et archères et 14 sarbatains et sarbataines. À noter : les résultats des concours départementaux organisés en décembre-janvier sont regroupés dans un classement appelé championnat national d’hiver.

Pétanque, boules lyonnaises. Les concours boulistes sont toujours des évènements d’importance. Le dernier critérium national de boules lyonnaises, organisé en 2019 dans la Drôme, réunissait ainsi 64 quadrettes dans les deux concours Honneur et Promotion, et 32 dans celui réservé aux féminines. Quant au National de pétanque 2021 (lire p.20), il a réuni près de 900 concurrents, hommes et femmes. En dehors du « challenge » ouvert à tous, il faut s’être qualifié dans son département et sa région pour participer aux concours nationaux. Le quota de qualifiés par comité correspond au nombre d’engagés dans les tournois départementaux : une prime à la vitalité associative et sportive.

Sports mécaniques. Moto-cross, trial, karting piste, kart-cross, poursuite sur terre, trial 4x4… Organisés sur circuit avec toute une troupe de bénévoles pour assurer leur sécurité et leur bon déroulement, les rassemblements de sports mécaniques sont de grosses organisations, à l’image de l’emblématique Super Trophée de France de moto-cross. « Même si par nature il s’agit de loisirs coûteux, là encore ce qui nous distingue l’Ufolep c’est l’accessibilité, insiste le DTN Pierre Chevallier. C’est aussi pourquoi la principale catégorie auto est la poursuite sur terre, où le coût du matériel n’est pas dissuasif. »

Modélisme, aïkido. Naval, aérien ou sur terre, le modélisme Ufolep propose des critériums nationaux où la rivalité sportive passe après le plaisir d’échanger entre passionnés. Et en aïkido le regroupement annuel (comme celui des 18-19 septembre dans la Sarthe) n’a aucun caractère compétitif. C’est en revanche un indispensable moment de formation qui contribue à l’unité et au développement de la pratique.


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