Multisport : des champions à plusieurs facettes

Même si le grand public les identifie à une seule discipline, les grands champions apprécient la variété autant que les adeptes du spor loisir. Exemples choisis.

 

Vous souvenez-vous de Bo Jackson ? À la charnière des années 1980-90, cet athlète noir réussit à briller à la fois au firmament du base-ball et du football américain, qui aux États-Unis sont les deux sports-rois. Nike en fit alors une icône multisport sous le slogan « Bo knows » : du cyclisme au golf, du surf au cricket en passant par la course à pied ou le basket, Bo savait tout faire, comme le confirmaient les plus grands champions dans des films publicitaires qui firent date par leur casting de rêve et leur ton humoristique.

D’autres grands champions ont depuis essayé de l’imiter, sans grand succès : la reconversion du basketteur Michael Jordan en joueur de base-ball d’une ligue mineure a fait pschitt, et plus récemment celle du sprinteur Usain Bolt dans un obscur club de soccer australien également.

Ceci pour rappeler que le goût du sport se résume rarement à une seule discipline et que le discipline où excellent certains champions n’est pas forcément celle de leur cœur. Ainsi, dans ses travaux d’Hercule le décathlonien Kevin Mayer ne décline pas seulement les différentes disciplines de l’athlétisme, il est aussi un fondu de basket. Et savez-vous que le handballeur Luka Karabatic aurait pu être champion de tennis ? Et que, jusqu’en catégorie junior, l’avant-centre des Bleus, le Grenoblois Olivier Giroud, a skié en compétition à un très bon niveau avant de se tourner vers le ballon rond ?

Celles et ceux qui font carrière dans un sport individuel apprécient volontiers les sports collectifs : la cycliste et pistarde Félicia Ballenger confiait que ses copines du handball lui manquait, et le nageur Florent Manaudou a puisé dans cette discipline une nouvelle motivation, avant de revenir en piscine dans la perspective des Jeux de Tokyo 2020.

À l’inverse, des joueurs qui évoluaient en équipe se passionnent pour les vertus de l’effort en solitaire. Sur le tard, Jean-Pierre Papin, le canonnier de l’Olympique de Marseille, a connu la révélation du vélo.

Quand sonne l’heure de la retraite, se réaliser dans une nouvelle discipline permet aussi parfois de retrouver en partie l’adrénaline du haut niveau : l’adrénaline propre aux sports de vitesse en ce qui concerne le descendeur Luc Alphand, reconverti avec succès en pilote de rallye-raid. Quant au cycliste Laurent Jalabert, il a élargi sa palette en s’engageant dans des marathons et des trails et en se faisant triathlète, autant pour le parfum de la compétition que pour s’entretenir physiquement.

En somme, comme le commun des mortels, les plus grands champions sont eux aussi des mammifères omnisport. Ph.B.