X
Accueil  /  Actualités  /  Marie-Amélie Le Fur : « Faciliter l’accueil du handicap dans les clubs ordinaires »

Marie-Amélie Le Fur : « Faciliter l’accueil du handicap dans les clubs ordinaires »

A_Mai_Invitée_MA_Le_Fur_p7_réduite.jpg

Le comité paralympique et sportif français ne s’occupe pas que de compétitions mais promeut aussi la pratique loisir, explique la championne handisport, nouvelle présidente d’une structure que l’Ufolep souhaite aujourd’hui rejoindre.

 

Marie-Amélie Le Fur, vous présidez depuis décembre le Comité paralympique et sportif français. Quel est son rôle ?

 Le CPSF coordonne les actions des fédérations qui proposent déjà ou souhaitent développer une offre sportive à destination des personnes en situation de handicap. Parmi nos 36 membres figurent les deux fédérations historiques que sont la FFH (Handisport) et la FFSA (Sport adapté), les fédérations dont le sport est inscrit au programme paralympique et d’autres fédérations, délégataires, affinitaires ou scolaires.

 

En quoi le comité paralympique peut-il être un partenaire des fédérations affinitaires, susceptibles d’accueillir des pratiquants en situation de handicap, mais sans finalité compétitive ?

Notre mission ne consiste pas seulement à accompagner la compétition et les athlètes sélectionnés pour les Jeux paralympiques, mais aussi à favoriser l’accès au sport loisir des personnes en situation de handicap. Nous pouvons accompagner les fédérations affinitaires et leurs associations qui souhaitent développer une pratique adaptée : quelles activités proposer, en cohérence avec les acteurs territoriaux susceptible d’apporter une aide, par la formation ou la mise en place d’un dispositif.

 

Vous-même, avez-vous constaté ce défaut de coordination et d’information ?

Oui, quand j’ai voulu refaire du sport [après l’accident de scooter dont elle a été victime, et l’amputation d’une jambe sous le genou, NDLR]. Malgré les efforts des différents acteurs, il reste difficile d’amener les personnes en situation de handicap à la pratique sportives : par méconnaissance des portes d’entrées, ou par censure.

 

Quelle censure ?

Cette censure peut être médicale (certains praticiens sont encore réticents), parentale (en croyant protéger son enfant), ou venir de la personne elle-même, qui au regard de son handicap ne s’autorise pas l’idée d’une pratique sportive. Changer les mentalités va de pair avec la mise en réseau. Par exemple, les MDPH, les maisons départementales pour le handicap, connaissent très bien la population des pratiquants potentiels. Mais, à ce jour, elles ne se font pas encore le relai de l’offre sportive locale.

 

L’Ufolep souhaite rejoindre le CPSF, et nombre de ses associations accueillent déjà des pratiquants en situation de handicap. Mais les bonnes volontés se heurtent parfois à des difficultés de mise en œuvre…

Il se peut en effet que la pratique inclusive soit tout à fait possible, mais se heurte à des freins. Cela peut-être un rejet du club local non affilié à une fédération spécialisée – pour être honnête, c’est rare –, et plus souvent un manque de formation, ou ne crainte de la part de l’intéressé de pratiquer en milieu ordinaire. Lui-même doit d’abord savoir ce qu’il cherche. Ensuite, charge à la Fédération française handisport (FFH), à la Fédération française de sport adapté (FFSA) et au CPSF d’accompagner les clubs ordinaires dans un dispositif de formation. Des clubs forment ainsi un animateur à la suite de la demande d’un pratiquant en situation de handicap. Et ils sont de plus en plus nombreux à devenir mixtes, après l’ouverture d’une section adaptée ou handisport.

 

Vous-même, vous avez trouvé un club facilement ?

Non, ce fut très compliqué, parce qu’à l’époque mon département, le Loir-et-Cher, ne possédait pas de club d’athlétisme handisport susceptible de m’accueillir. J’ai donc pris une licence handisport dans le département voisin de l’Indre-et-Loire, tout en m’appuyant parallèlement sur un club valide. J’ai toujours possédé une double licence, valide et handisport, afin de limiter mes déplacements et d’organiser au mieux mes entraînements.

Propos recueillis par Ph.B.


Le site du Comité paralympique et sportif français
enveloppe Partager sur : partager sur Twitter partager sur Viadeo partager sur Facebook partager sur LinkedIn partager sur Scoopeo partager sur Digg partager sur Google partager sur Yahoo!

Afficher toute la rubrique