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Les LGBT* : des citoyens sportifs de seconde zone ?

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Du 4 au 12 août derniers à Paris, Katia participait comme 10 300 sportifs de 91 pays à l’évènement sportif, inclusif et militant des Gay games. Une manifestation également intitulée les mondiaux de la diversité, à laquelle l’Ufolep prenait part également en organisant les épreuves cyclistes et de pétanque. Au total c’était 36 sports représentés à travers 150 compétitions.

Katia a fui son pays la Tchétchénie en août 2017 en raison des menaces de mort qui pesaient sur elle en tant que lesbienne. Elle a rejoint au printemps dernier l’équipe de l’association « Les Dégommeuses » affilée à la fédération Ufolep. Une intégration réussie par l’assiduité de Katia aux entraînements de foot, mais aussi aux activités militantes déployées par l’association pour combattre les discriminations sexistes et LGBTphobes dans le sport et par le sport.

« Ce sont des joueuses des Dégommeuses qui m’ont parlé de la possibilité de prendre part aux Gay Games » nous dit Katia « et j’ai tout de suite montré un intérêt évident parce que pour moi c’était l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de faire de nouvelles expériences sportives et humaines tout en militant pour un sport inclusif en direction des publics fragilisés ou stigmatisés. J’ai donc joué au foot, mais également participé aux autres événements culturels et festifs qui ponctuaient les 10 jours. ».

Ma participation a été facilitée par le programme de bourses mis à disposition par l’organisateur auprès de plusieurs associations (l’ARDHIS, Les Dégommeuses et les Front Runners) pour encourager la participation des demandeurs d’asile et réfugié(e)s aux Gay games.

Une initiative qui n’a pas complètement étouffé les critiques relatives aux tarifs prohibitifs appliqués pour les inscriptions aux jeux, mais qui dénote tout de même d’une volonté des organisateurs de promouvoir une politique inclusive pendant les compétitions.

« En Russie, d’où je viens, le sport LGBT est très peu développé.  C’est le reflet du peu de droits dont jouissent les lesbiennes, les gays ou les trans dans ce pays. On ne peut pas y pratiquer un sport en toute tranquillité ! »

« Être chez les Dégommeuses m’a fait comprendre l’importance de faire partie d’un club qui fait de la visibilité lesbienne un enjeu fondamental. L’association m’assure une pratique sportive sécurisée à l’abri de brimades, voire des menaces. En participant aux Gay Games, j’ai contribué à accroitre la visibilité des personnes LGBT dans le sport, et faire de la pratique sportive un lieu de rencontre pour toutes et tous. La situation s’améliore mais les préjugés sont ancrés. Ainsi toujours trop peu de joueurs et joueuses professionnelles osent affirmer leur coming out dans le sport de haut niveau », affirme Katia.

« Le sport est un espace à investir pour exister, être vus, être reconnus par une société qui, malgré tous les progrès et la situation autrement plus simple en France qu’en Russie, fait encore des LGBT des citoyens de seconde zone ! »

LGBT* : Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres


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