L’athlétisme Ufolep revisite ses événements

Face à la baisse de fréquentation des rassemblements nationaux, la commission nationale athlétisme souhaite élargir leur public et se rapprocher des pratiques de nature.

Christophe Viet, la commission nationale athlétisme, que vous animez, s’est lancée dans la rénovation de ses événementiels : sur la base de quels constats ?

Nos trois rendez-vous traditionnels – nationaux d’été, indoor et de cross-country – enregistrent depuis plusieurs années une baisse du nombre des participants qui fait elle-même écho à celle des pratiquants de l’athlétisme sur piste¹. À titre d’exemple, un national indoor réunit aujourd’hui 150 athlètes, contre 400 il y a dix ans. Et comme les stades couverts sont rares, on sollicite toujours les mêmes comités, qui s’essoufflent. La national d’été, lui, pâtit de calendriers de plus en plus chargés. Du coup, le nombre de participants fléchit, le niveau de l’adversité baisse, et la compétition perd de son intérêt sportif. Parallèlement, on a vu l’explosion des courses sur route, puis de courses nature en tout genre : trail, duathlon, triathlon, défi, etc. Ces courses, organisées en toutes saisons, ont donné un coup de vieux au cross-country, qui lui reste identifié à l’hiver.

Mais le national de cross Ufolep s’est déjà mué en Week-end Ufo nature…

C’est le modèle que nous voulons pérenniser : un week-end d’activités variées autour du national de cross-country. En Dordogne l’an passé, figuraient aussi au programme des randos pédestre et VTT et un trail, tandis que des activités de découverte étaient proposées aux enfants : tir à l’arc, BMX, escalade, etc. L’édition 2020 dans l’Oise, reportée à l’an prochain pour cause d’épidémie de Covid-19, était prévue sur le même modèle, qui incite les clubs à se déplacer en nombre et en famille. 

À terme, combien d’événements nationaux annuels sont-ils prévus ?

En plus du week-end Ufo nature de mars, nous souhaitons installer un rendez-vous sur piste en octobre, pour ceux qui aiment toujours chausser les pointes. Là aussi, l’idée est de proposer d’autres activités autour de ce meeting classique. 

Envisagez-vous aussi un national de trail ?

Nous penchons plutôt pour une labellisation « nationale » d’épreuves organisées dans les départements, afin de les faire connaître à l’ensemble des pratiquants des activités athlétiques. Mais qui sait : d’ici quelques années, pourquoi ne pas coupler un national de trail à celui de cross ? Cependant, aujourd’hui la priorité est de valoriser, par la labellisation et la communication, ce qui est organisé dans les départements par les associations et les comités. Par exemple, le club auquel j’appartiens aujourd’hui, les Fondus sézannais (Marne), organise en février un trail au clair de lune. La commission nationale veut devenir le relais de toutes ces actions. C’est dans cet esprit que nous avons adressé en juin un questionnaire aux comités : l’objectif est de dresser un état des lieux détaillé, afin de mieux répondre aux attentes.

Parallèlement à votre engagement à l’Ufolep, vous êtes délégué Usep de la Marne, au plus près des enfants : cela vous donne-t-il des idées ?

Oui, d’autant plus que la pédagogie a considérablement évolué. Les outils Anim’athé et Anim’Cross utilisés aujourd’hui dans le sport scolaire Usep n’ont plus rien à voir avec ceux, très traditionnels, des années 1990. L’approche est plus ludique et collective. Il ne s’agit plus de copier les grands, mais d’accompagner les enfants vers des pratiques athlétiques. Et cela correspond tout à fait au virage que nous souhaitons prendre en Ufolep. Aujourd’hui, un pratiquant ne vient plus simplement « chercher un chrono », et nous devons en tenir compte.

(1) Lors de la saison 2018-2019, la catégorie athlétisme fédérait 6 052 licenciés Ufolep au sein de 490 associations. Soit sensiblement moins que les 8 104 adeptes des courses hors stade (au sein de 805 associations), tandis que le jogging, appellation un peu datée, fédérait 2 072 licenciés au sein de 417 associations.