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Jean Brinker, promoteur du bâton de combat à l'Ufolep

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Adepte des arts martiaux, il a développé à Toulouse la pratique du bâton-self-défense. Jean Brinker se raconte dans "Le griot fustigueur", un récit autobiographique habité par l’idée de transmission.

Jean Brinker, vous avez créé un art martial original, le bâton de combat-self defense, ou B.S-D : comment est-il né ?

Par hasard. Formé à la boxe anglaise et au close-combat quand j’étais militaire, j’ai pratiqué différents sports de combat et arts martiaux, et je faisais du judo en club. Mais la compétition ne m’intéressait plus, et je suis allé voir du côté du ko-budo, les armes d’Okinawa : nunchaku, tonfa, bâton… Cette dernière arme m’a impressionné. J’ai cherché à me documenter, sans trouver grand-chose. J’ai donc développé ma propre technique avec un bâton un peu plus court (1 m 60), tout en enseignant le ju-jitsu dans une salle de la gendarmerie, à Toulouse. Personne ne m’a transmis le savoir du combat au bâton : je suis un autodidacte !

Pourquoi vous êtes-vous alors rapproché de l’Ufolep ?

Pour mieux transmettre. J’ai tout d’abord créé une association. Puis j’ai dû trouver une nouvelle salle : le chef de corps de la gendarmerie ne voulait plus de civil dans une enceinte militaire ! Ce fut ma chance: un ami enseignant de judo m’a parlé de la fédération multisport dont il était également licencié, la plus à même de nous accueillir à l’en croire. Je me suis retrouvé dans ses valeurs, et moi qui cherchais à me former pour enseigner, j’ai trouvé les brevets fédéraux Ufolep ! L’Ufolep m’a aussi apporté une légitimité, une reconnaissance du travail accompli.

Vous êtes devenu formateur national…

Oui. Je forme principalement aux brevets fédéraux 1A et 2A. Ces stages réunissent des judokas, des karatékas, des pratiquants d’aïkido, de ju-jitsu... La technique, les stagiaires la possèdent déjà. Nous leur apportons la pédagogie.

Vous êtes également membre du comité départemental de Haute-Garonne…

Depuis une bonne vingtaine d’années, en effet. Ma fille Virginie, que j’ai formée au B.S-D, m’y avait précédée. À l’époque, il fallait un ou une jeune de moins de vingt ans, et ce fut elle. Puis, quand elle est partie étudier à Paris, j’ai pris sa suite pour y faire entendre la voix de cette discipline nouvelle.

Aujourd’hui âgé de 72 ans, vous retracez votre parcours dans un récit autobiographique où vous évoquez les brutalités subies, enfant, de la part de votre père. En quoi cela a-t-il construit l’éducateur que vous êtes ?

Ma fille l’a parfaitement résumé en préface : « Mon père est un alchimiste. Il a pétri de la violence et en a fait de l’amour », a-t-elle écrit. Cette phrase m’a touché. Quand on manque d’amour enfant, on est en perpétuelle recherche d’affection, même dans l'enseignement d'une discipline : vos élèves, vos partenaires vous aiment, et c’est gratifiant. Les coups que j’ai pris m’ont fait détester la violence. Pourtant, sans l’affection que mon grand-père m’a témoignée à un moment charnière de ma vie, je serais devenu un voyou et j'aurais fini en prison. Au lieu de reproduire la violence subie, je l’ai transformée en une discipline martiale. Et j'ai tenu à faire imprimer cette phrase sur nos diplômes : « Éduquer le corps aux techniques martiales, c’est éveiller à la non-violence sous toutes ses formes. »

Et que signifie le titre donné à votre autobiographie, « Le griot fustigeur » ?

Le mot de griot m’a été soufflé par ma fille, qui est spécialiste de littérature francophone : le griot, en Afrique, c’est le conteur. Et le fustigeur, ou la fustigeuse, c’est celui ou celle qui pratique le B.S-D.

Vous êtes l’âme de votre association et de votre discipline. Avez-vous commencé à transmettre les clés de celles-ci ?

Oui, absolument. Parmi la trentaine de membres de l’association, nous sommes quatre brevets fédéraux. Et le maître vénéré par ses adeptes, ce n’a jamais été ma façon de voir les choses ! Nous travaillons en équipe, en nous relayant dans l’animation des cours. J’avais déjà transmis à d’autres les clés du B.S-D, mais ils ont mélangé celui-ci avec des disciplines asiatiques qu’ils avaient pratiquées auparavant. C’est leur caisse à outils personnelle, tant mieux pour eux. Mais je suis attaché à préserver l’esprit de cet art né en France au Moyen-Âge et passé par les maîtres bâtonnistes de l’armée napoléonienne. Aujourd’hui, je peux quitter le club : l’esprit du B.S-D – de l’escrime, pratiquée avec un bâton long – ne sera pas dénaturé.

Le griot fustigeur, Jean Brinker, 384 p., 12 €.


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