Histoire du sport-santé

« Association de deux substantifs au point de n’en faire qu’un, le sport-santé définit un cadre d’activité qui s’adresse au plus grand nombre » observe le sociologue Jean-Paul Callède en préface. « Il se définit comme une activité physique, sportive mais dans une compétition seulement envers soi-même et ses indicateurs physiologiques et psychologique », complète l’auteur, le philosophe Bernard Andrieu, directeur de l’Institut des sciences du sport santé de Paris. Son Histoire du sport-santé s’attache à montrer « combien, depuis 1850 jusqu’à nos jours, trois conceptions du sport-santé se sont succédé tout en se maintenant comme des thèmes récurrents » : « se régénérer », « s’activer », « s’éveiller ».

« Se régénérer » renvoie aux préoccupations des naturistes et hygiénistes, tels Georges Hébert et sa « méthode naturelle », et « s’activer » à « la naissance de la médication physique » et au « sport sur ordonnance ». « S’éveiller » renvoie enfin au slow sport, aux pratiques d’exploration sensorielle et aux techniques de méditation, yoga et taï chi.

Bernard Andrieu identifie aussi trois « sens » du sport-santé, correspondant chacun à un public : le « sport sur ordonnance » prescrit aux patients atteint d’une maladie chronique ; le « sport-santé » des adhérents des associations sportives et des bénéficiaires d’activités d’entretien encadrées par des animateurs certifiés sport-santé ; et enfin « l’autosanté » pratiquée de manière autonome dans les parcs et les salles de fitness. En fin de l'ouvrage (qui est le premier d'une trilogie), une chronologie allant de 1559 à 2021 aidera à replacer ses notions dans le temps.

Histoire du sport-santé. Du naturisme à la médecine de bien-être, L’Harmattan, 244 pages, 26 €.