Football, la philosophie derrière le jeu

La popularité universelle du football n’a rien d’accidentel et ne s’explique pas uniquement par des facteurs sociaux ou quelque contingence historique : sa popularité tient à la nature même du jeu. C’est la thèse de Stephen Mumford, professeur de philosophie à l’université de Durham en Angleterre, qui entreprend de répondre à plusieurs questions : quelle place y occupe la chance ? En quoi le football a-t-il particulièrement à voir avec l’espace ? En quoi consiste la beauté de ce sport ? Quelle est sa relation avec la victoire et la compétition ? Derrière la rhétorique sans faille, c’est aussi le livre d’un passionné, qui raconte en introduction sa « rencontre initiatique » avec le football : « Le 27 septembre 1980, j’ai déboursé 1,50 livre pour monter, après avoir fait résonner le cliquetis d’un tourniquet branlant, des marches en béton menant à une structure en tôle ondulée noire écaillée, ressemblant de l’extérieur à une étable. Il y avait des trous dans les murs, à travers lesquels je pouvais voir l’impatience des spectateurs. Et puis tout à coup se déploya devant moi un tableau nouveau, magique, aux couleurs vives ; une étendue de verdure luxuriante au milieu de ce coin maussade du Yorkshire du Sud. Des milliers de supporters serrés les uns contre les autres, vêtus de rouge, de blanc et de noir regardaient tous depuis le haut des tribunes dans la même direction. C’était ma première fois au stade de Bramall Lane, le foyer de ce qui est et sera toujours mon équipe : Sheffield United. » Ph.B.

Football, la philosophie derrière le jeu, Stephen Mumford, Agone, coll. Banc d’essai, 2020, 160 p., 17 €.