X
Accueil  /  Actualités  /  Élargir le cercle d’ID.Orizon

Élargir le cercle d’ID.Orizon

Horizons_logo_ID_ORIZON.jpg

La plateforme créée en 2016 pour porter la voix des fédérations affinitaires et multisports souhaite s’ouvrir à d’autres acteurs, explique sa nouvelle présidente Laurence Muñoz, issue de la FSCF1.

Laurence Muñoz, quel bilan tirer des cinq premières années de la plateforme ID.Orizon, qui compte aujourd’hui 16 membres2, dont l’Ufolep ?

Mon prédécesseur, Philippe Machu, serait plus légitime pour dresser ce bilan, même si je suis présente depuis la création d’ID.Orizon, qui rappelons-le est né pour offrir un espace commun aux fédérations affinitaires et multisports dans le contexte de la suppression de ce collège au sein du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Les petits-déjeuners organisés à tour de rôle par nos membres ont mis en avant des thématiques rarement abordées par le mouvement sportif, avec toutefois le regret de n’avoir pu en laisser une trace à travers des actes. Notre présence sur les réseaux sociaux a également donné de la visibilité à nos prises de position, comme notre soutien à l’initiative de l’Ufolep et du député Sébastien Nadot pour inscrire dans la loi l’action des fédérations du sport pour tous3.

Souhaitez-vous faire évoluer les modes de fonctionnement et d’action d’ID.Orizon ?

Nous ne sommes ni un syndicat ni un mini-CNOSF, mais une plateforme ayant vocation à réunir tous ceux qui souhaitent questionner le sport comme outil au service de la société. Aussi, notre rayonnement ne se réduit pas au périmètre des fédérations affinitaires et multisports. Nous serions ravis d’accueillir nos homologues olympiques et unisports et souhaitons aussi associer à notre réflexion d’autres acteurs. Le sport est un fait social total, il influence nos modes de vie, et réciproquement. C’est pourquoi nous entendons désormais privilégier une entrée par la personne et les différents moments de la vie : « venir », « être », « rester » et « revenir » au sport. Nous préciserons cette ligne politique lors des assises nationales prévues du 19 au 21 novembre à Calais. Cette approche permettra également de partir de ce qui nous rassemble et non de ce qui peut nous diviser, comme le « pacte de loyauté » initié l’an passé pour réguler les relations entre fédérations délégataires et fédérations affinitaires.

À quels « autres acteurs » pensez-vous ?

Des acteurs qui ne sont pas forcément dans le giron du Mouvement sportif mais ont aussi le sport comme moyen. N’est-il pas révélateur qu’une seule personne soit en charge des pratiques émergentes au ministère des Sports quand, dans le même temps, celui-ci reçoit régulièrement des demandes de création de fédérations ? Comment s’ouvrir à ces nouvelles pratiques ? Parmi ces acteurs figurent des « partenaires de sens » qui n’ont pas vocation à devenir des adhérents mais partagent nos questionnements, comme les associations d’élus et de techniciens du sport que sont l’Andes et l’Andiiss, ou la conférence des doyens des Staps. Il y a aussi des « partenaires ressources », comme le réseau des Ceser (conseil économique, social et environnemental régional), des collectifs d’associations comme la Fonda, le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges et les acteurs de l’économie sociale du sport. Tandis que la question de la licence crispe les fédérations entre elles et que le ministère reste largement conditionné par ce modèle, de plus en plus de pratiquants, notamment parmi les jeunes générations, ne sont pas du tout dans cette logique de licence. Aujourd’hui il faut raisonner au-delà de celle-ci, et ces acteurs peuvent nous y aider.

Emmanuelle Bonnet-Oulaldj, coprésidente de la FSGT et membre d’ID.Orizon, était candidate le 29 juin à la présidence du CNOSF. Elle a obtenu 16 % des voix derrière la nouvelle présidente, Brigitte Henriques (57 %), et l’ancien champion de judo Thierry Rey (19%). Que vous inspire ce résultat ?

Il est historique. C’était la première fois qu’une candidate représentant les fédérations affinitaires et multisport se présentait à la présidence du CNOSF. En outre, Emmanuelle Bonnet-Oulaldj a bénéficié d’une fenêtre d’expression majeure, par exemple dans les colonnes du Monde. La présentation de son programme, le 16 juin, a également été très remarquée. Celui-ci ne se résumait pas à la défense des fédérations affinitaires mais embrassait tout le mouvement sportif, avec des préconisations novatrices en matière de haut niveau afin d’éviter la spécialisation précoce, qui n’est pas forcément vecteur de performance à long terme. Nous partageons avec Emmanuelle Bonnet-Oulaldj la même vision du sport et c’est une chance de la compter au sein d’ID.Orizon, puisqu’elle conserve sa fonction de secrétaire générale. Je me félicite également que Betty Charlier, de la FF Sports pour tous, ait été élue vice-présidente du CNOSF et nous représente au sein du bureau exécutif élargi. Sa présence à ce niveau de responsabilités est un point d’appui supplémentaire, pour faire entendre notre voix et pour élargir le débat.

(1) Vice-présidente de la Fédération sportive et culturelle de France, Laurence Muñoz est maître de conférences en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) à l’Université du Littoral Côte d’Opale et a récemment codirigé un ouvrage sur l’implication du mouvement sportif associatif (lire page 30).

(2) Ufolep, FSCF, FSGT, FFSPT, FFCO, UNCU, FFRS, UNSLL, ASPTT, FAEMC, FFVélo, FFEPGV, FNSMR, USEP et FFSE.

(3) Voir En Jeu n°34, décembre 2018, page 18.


www.idorizon.org
enveloppe Partager sur : partager sur Twitter partager sur Viadeo partager sur Facebook partager sur LinkedIn partager sur Scoopeo partager sur Digg partager sur Google partager sur Yahoo!

Afficher toute la rubrique