Coup de jeune pour le volley-ball en Seine-et-Marne

La création en Seine-et-Marne de deux championnats juniors garçons et filles associant des clubs de l’Essonne a répondu à un brusque afflux de jeunes.

Une fontaine de jouvence ! Cette saison, en Seine-et-Marne l’activité volley comptait déjà 275 licenciés de moins de 18 ans : plus du double que l’année précédente, et si loin des 11 rescapés du Covid de la saison 2020-2021. Comment expliquer un tel rebond ? L’effet Jeux olympiques et la médaille d’or de l’équipe de France masculine ? Le soft power d’un manga japonais ? La réactivité des dirigeants bénévoles ? Un peu de tout ça. 

Un phénomène général

Le mouvement est parti de Bagneaux-sur-Loing, village du sud Seine-et-Marne qui s’enorgueillit d’un club Ufolep de volley. Il n’y avait qu’une équipe adulte et, ses enfants ayant désormais l’âge de smasher et de monter au contre, Yann Émery, qui l’anime, s’en est allé toquer à la porte du club voisin de Nemours, où il a lui-même joué. Il l’a même présidé par le passé. Yann Émery propose de monter ensemble une école de volley, niveau collège, dès 12 ans. Las, après quelques séances tombe le couperet du confinement. « Mais j’avais noté un réel intérêt des enfants, et en septembre dernier nous avons vu arriver 35 gamins. Que leur proposer ? Surtout que le phénomène s’est reproduit au club de Vert-Saint-Denis, qui s’est mis à crouler sous les jeunes, et aussi à Provins, à Vernou : des enfants que nous n’avions jamais vu avant ! Avec la commission technique départementale, nous avons voulu accompagner cette dynamique en proposant autre chose que de simples entraînements en club », explique Yann Émery, désormais en charge des jeunes au sein de la CTD.

Dimanche 19 décembre 2021, pour fêter les vacances de Noël, 85 joueurs et joueuses de 11 à 17 ans issus de quatre clubs se sont ainsi retrouvés au gymnase de Vernou-La-Celle-sur-Seine. Il s’agissait pour ces pratiquants souvent débutants de découvrir une première approche de la compétition participer à travers un tournoi mixte par équipes de quatre, organisé sous la forme d’un mini-championnat dans les trois catégories moins de 18, 15 et 13 ans. Devant le succès de cette première réussie, deux autres rassemblements ont suivi en mars et en mai, auxquels les équipes de l’Essonne voisine ont été invitées à se joindre.

Simple effet de mode ? Bien au contraire, en début de saison les jeunes étaient plus nombreux que jamais, avec au moins autant de filles que de garçons.

« L’an passé à Bagneaux nous avions un seul créneau jeune, tourné vers l’initiation. Cette saison, nous en proposons trois, dont deux pour ceux qui participent au championnat », explique Yann Émery, qui connaît bien son public pour avoir été fut professeur d’histoire-géographie avant de devenir médiateur culturel au musée de la préhistoire d’Île-de-France à Nemours.

Un championnat à six journées

Soutenu dès le départ par les dirigeants départementaux¹, ce championnat a débuté le samedi 20 novembre avec 10 équipes masculines et 11 équipes féminines formées de jeunes âgés de 14 à 17 ans. Sa formule innovante regroupe sur six journées des matchs aller-retour disputés sur un set sec. Huit clubs y participent en tout², dont cinq de Seine-et-Marne et trois de l’Essonne. « L’idée est de proposer une vraie compétition sur l’année aux joueurs les plus expérimentés, tout en conservant l’aspect convivial des rassemblements. Grouper plusieurs matchs sur un même après-midi permet en outre de ne pas multiplier les journées de championnat : nos associations ne sont pas orientées vers la compétition, nos encadrants sont bénévoles et nous ne souhaitons pas mettre davantage les familles à contribution pour les déplacements. Ensuite, si ça prend de l’ampleur, il sera toujours temps de structurer différemment les choses », résume Yann Émery.

Le déroulement est la suivant : les filles débutent à 13 h 30, jouent les unes contre les autres jusqu’à 16 h 30, puis c’est au tour des garçons. Mais rien n’empêche les garçons d’arriver plus tôt ni les filles de rester plus longtemps. Du public, de l’émulation, des encouragements, de l’ambiance ! Et lors de l’ultime journée, en avril, il y en aura davantage encore puisque garçons et filles joueront en alternance jusqu’à la remise des récompenses.

En parallèle, quatre rassemblements (un de plus que la saison précédente) auront réuni les débutants par catégories d’âge dans des équipes mixtes. Pour les plus motivés, il n’est pas non plus interdit de jouer sur les deux tableaux en se mélangeant aux autres.

Par ailleurs, afin de proposer un rendez-vous supplémentaire à ses cadets et juniors, l’entente Bagneaux-Nemours a convié début décembre le club de Nevers (Nièvre) et celui de Beaugency (Loiret) à un tournoi interrégional : les prémisses d’un nouvel élargissement ? En tout cas, en Seine-et-Marne le volley-ball a pris un coup de jeune qui ne devrait pas tarder à profiter aussi à la pratique adulte et à la représentation féminine³. Philippe Brenot

(1) Et notamment Samuel Pannier, responsable de la CTD volley, et le président du comité départemental, Rémi Callégary.

(2) Outre Bagneaux-sur-Loing et Nemours, il s’agit de Vert-sans-Denis, Provins et Vernou-La-Celle (Seine-et-Marne), plus Marcoussis, Nozay et Lardy (Essonne).

(3) En 2021-2022 la pratique du volley-ball réunissait 623 licenciés en Seine-et-Marne, répartis entre 495 adultes et 128 jeunes (443 hommes et 180 femmes). En adulte il s’agit de la pratique classique à six.