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Comment les associations voient la rentrée : le karaté

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Nous avons demandé aux associations Ufolep de plusieurs disciplines comment elles ont entretenu le lien avec leurs adhérents pendant le confinement et comment elles envisagent la rentrée. Quatre témoignages de clubs de karaté.

 

 « Favoriser l’intergénérationnel »

« Dès le début du confinement, nous avons proposé trois séances hebdomadaires de karaté online correspondant à nos créneaux ado-adultes et enfants. Les plus motivés ont beaucoup apprécié ! Un challenge "Karaté chez soi" a également réuni une trentaine de participants enfants, adultes et seniors, qui se sont affrontés enenvoyant des vidéos de leur kata. Les résultats ont été publiés pour motiver les autres. Puis, lors du déconfinement, une fois obtenues toutes les autorisations, deux séances en plein air ont été mises en place pour chaque catégorie d’âge, à la joie de tous.Ces entraînements se sont prolongés jusqu'à fin juillet et nous avons complété nos contenus d’enseignement avec une playlist consistante sur une chaîne YouTube.

Notre crainte est de ne pas revoir les décrocheurs et d’une reprise timide, soumise encore à la distanciation. Notre espoir celui d’un allègement des mesures, afin de renouer avec le combat rapproché (de nouveau autorisé depuis le 11 juillet, NDLR).

Nous développerons de toute façon les séances en visioconférence et les séances intergénérationnelles de découverte de notre art : une façon de favoriser les liens entre pratiquants et les nouvelles amitiés. »

Gilles Méhard, responsable du Karaté Oshukai Canetois et de l’Entente Karaté Sud Pyrénées (Pyrénées-Orientales), qui réunissent 100 licenciés.

 

« Cohésion et entraide »

« La brutalité du confinement, le manque de connaissance face au virus, les incertitudes et la désinformation ont été source d’angoisse chez beaucoup de gens, même si la pratique des arts martiaux prépare psychologiquement aux situations inattendues et favorise l’anticipation, la cohésion et l'entraide. C’est pourquoi nous avons multiplié les échanges (par téléphone, WhatsApp, Messenger et Facebook) avec les licenciés de nos trois associations d’Aulnay-sous-Bois, Courdimanche et Montmorency : infos diverses et vidéos d’entraînements, mais aussi échanges sur les hobbies et les passions des uns et des autres. Des partenaires de dojo ont ainsi appris à mieux se connaître ! Nous avons aussi instauré trois cours hebdomadaires en visio-conférence (enfants, ceintures de couleur et ceintures noires) qui réunissaient entre 12 à 20 personnes. Nous avons ensuite repris le kobudo, à l'extérieur et en effectif réduit, avec les ceintures noires et marrons. Les cours en salle sans contact ont pu reprendre à Montmorency, et un passage de grades a couronné tous les efforts produits pendant ces mois de confinement. Et, pour la rentrée, plusieurs projets prévus de longue date sont à l’étude : cours parents-enfants, en visioconférence, et création de nouvelles sections (seniors et kobudo enfants). »

Alphonse Francine, Oshukai Avenirs (qui réunit 80 licenciés sur trois sites à entre Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise).

 

« En offrir davantage »

« Notre association a proposé des cours en visioconférence dès le début du confinement et essayé de maintenir un contact par mail ou téléphone. Mais un licencié sur cinq n’a fait aucun retour, et nous ne les avons pas revus depuis la reprise partielle desactivités en extérieur. Début juillet, nous n’avions d’ailleurs aucune visibilité concernant la réouverture des salles. Nous craignons également que les craintes du public néophyte soient difficiles à lever, malgré l’adaptation de notre pratique, en renonçant aux contacts physiques et au travail à deux. De plus, comme nous louons des locaux, nous craignons de rencontrer des problèmes de trésorerie en cas de baisse des effectifs. En deçà d’un certain seuil d’adhérents, les charges ne seront pas couvertes et une annulation de l’activité serait à envisager. En attendant, la programmation de cours complémentaires en visioconférence va être maintenue et nous allons créer des cours didactiques numériques pour accompagner les élèves tout au long de l’année : nous devons offrir davantage à nos licenciés qu’auparavant. J’ajouterai que cette épreuve n’a pas seulement suscité des questionnements d’ordre organisationnel, mais aussi personnels. »

Arno Goas, professeur à l’Oshukai Okinawan Karaté de Ferrette (Haut-Rhin), 60 licenciés.

 

« La résilience va-t-elle s’opérer rapidement ? »

« Le confinement nous a contraint à classer les outils de l’aïkido : "possible", "pas possible Covid-19". Nous avons testé un fonctionnement alternatif, un mode de pratique restreint, mais sans l’entièreté de la discipline. Un pan signifiant de la pratique manque : les sensations kinesthésiques puissantes et détendues face à un partenaire, le travail au sol avec les chutes, la dimension cardio que réclame… Et irons-nous jusqu’à nous mesurer à des androïdes ?

La rentrée ? Le perfectionnement des enseignants et enseignantes, en stage intensif d’été, a été annulé : cet apport important ne pourra pas diffuser sur la saison. Notre taux de renouvellement est habituellement de plus de 80 % mais nos anciens, les plus vulnérables au virus, reprendront-ils le chemin du dojo alors qu’on entend parler d’une résurgence possible à l’automne ? Et pour les nouvelles inscriptions, il flotte encore l’angoisse du contact : la résilience va-t-elle s’opérer rapidement ? »

Marie-Christine Verne, enseignante à l’Aïkido Shingan, à Angers (Maine-et-Loire)


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